Terry Rossberg : Quand le recyclage devient art !

Installé dans son atelier à la Saline Les Bains, Terry Rossberg nous invite à l’évasion autour de ses sculptures entièrement réalisées à partir de bois, de boîtes de fer, de pierres et autres matériaux. Un bout de bois flotté devient un poisson et autres chatoyants habitants de l’océan, une vieille machine à coudre brute et hostile se transforme en un objet de préciosité. Il suffit de l’imaginer et Terry le crée. Découvrez ces vieilleries surprenantes qui ont trouvé une autre vie dans les mains de Terry. 

 A 57 ans, originaire de Montpellier, Terry Rossberg vient de loin. En 2016, il décide de poser ses valises sur notre île pour être au plus près de ses enfants et petits-enfants. Mais on lui découvre une tumeur. 

A mon arrivée à La Réunion, je n’ai pas pris le temps de trouver un boulot car on m’a découvert une tumeur à la tête, opérée avec réussite il y a un an. Lorsque j’ai appris que j’avais un cancer, j’ai voulu vivre le temps qu’il me restait à ne faire que ce que je voulais. C’est à partir de là que j’ai fait ces créations avec la récup et le détournement d’objet. Mais je tiens à souligner qu’aujourd’hui j’en suis sorti normalement de cette maladie et je vais très bien. Je n’ai d’ailleurs aucun traitement ni chimio juste un suivi ”.

Cette passion de bricoler, d’inventer des choses avec tout ce qui lui  passe entre les mains, il l’a depuis son enfance. Terry a essayé de tenter de s’inscrire à l’école  Boulle qui enseigne l’art à Paris mais la vie l’a contraint à choisir un métier de commercial plus simple et plus prompt à lui assurer le quotidien et l’alimentaire. Cela ne lui a pas empêché de faire une ou deux créations par an que ce soit de la sculpture sur bois, sur pierre ou métallique ou encore de la peinture sur toile ou décorative sur véhicules de compétition.

Je dessinais plutôt très bien depuis tout petit grâce à ma maman qui pratiquait la peinture artistique. Et j’ai commencé à bricoler, à faire de la mécanique et à utiliser des outils dès l’âge de 11 ans car mon père réparait et se fabriquait ses propres véhicules tout-terrain pour aller en forêt ou en brousse à Libreville au Gabon. Lorsque j’ai eu 17 ans, mon père a eu un très grave accident et est rentré en France en 1983.  J’ai dû abandonner mes projets de faire une école d’art et commencer à travailler dans le premier métier que j’ai trouvé, c’est à dire la vente de matériaux “.  

Un métier qui lui permet de continuer de dessiner, de modeler et de sculpter. Terry Rossberg a ce talent, ce don, ou ce défaut de voir des objets, des personnages, des esquisses dans tous les objets depuis tout petit. Un peu comme les enfants qui s’amusent à  imaginer des animaux en regardant les nuages. Alors, il imagine et crée des œuvres qui vous ramènent en enfance.

Sensible à la nature qui nous entoure, Terry s’est lancé depuis peu dans le recyclage de toutes sortes de matériaux. Il détourne des objets et leur redonne une seconde vie.

“ Le restaurant la Bobine à Saint-Gilles avait d’ailleurs largement contribué à cette  décision car je lui avais fait plusieurs créations avec du bois flotté et du bambou. Malheureusement, cette expo fut très courte car ce restaurant a été détruit, mais cela a contribué à donner une première impulsion à mon travail. J’ai eu un bon nombre de commandes par la suite. Et j’ai été tenté de voir avec d’autres matériaux que le bois, toujours avec l’idée du recyclage, même si j’avais pris note que l’idée du recyclage n’était pas viable financièrement sauf si j’adoptais une production à grande échelle”.  

L’idée de multiplier ses créations le rebute.Terry continue avec un cheminement plus dirigé sur le métal,  plus compliqué certes mais un peu plus valorisée que le bois. Puis un jour, le destin a mis sur son chemin, lors d’une brocante, une machine à coudre Singer. Une identique à celle que possédait sa grand-mère. Et là c’est le coup de foudre ! Le mécanisme était cassé mais Terry l’a prise en se disant qu’il arriverait bien à en faire quelque chose. Et voilà comment est née sa première création avec une Singer devenue un tracteur qui s’est vendu correctement. 

La semaine suivante, il y retourne et  retombe encore une fois sur une autre machine à coudre Singer à la brocante de Saint-Pierre. ll en a fait la première automobile machine à coudre Singer. Et depuis, il ne se pose plus de questions, car il ne réalise plus que des voitures avec des vieilles machines à coudre qui se vendent plutôt bien en Europe et même à La Réunion. 

Les oeuvres de Terry Rossberg sont uniques. Chacune de ses créations est livrée avec un certificat d’authentification signé par Terry Rossberg himself.  Sa passion pour le recyclage rejoint un peu sa philosophie de la vie des hommes. Les hommes sont comme les objets, ils vieillissent. Et un jour, les plus jeunes décident qu’ils sont dépassés et has been.

Je pense et je dis que les hommes comme les objets mis au bon endroit avec les moyens et l’attention qu’ils méritent, peuvent surprendre et servir à beaucoup de choses”. 

On ne peut qu’adhérer à cette philosophie naturaliste autant qu’humaniste. Mais quand on voit l’acharnement mis par les humains à détruire la Nature (voir le bâti en zones autrefois admirables), on se demande s’il n’est pas trop tard

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La mangue et le fruit-à-pain, de vraies merveilles

Il y a tout une catastrophe qui s’abat sur nos fruits actuellement : pourront-ils encore s’exporter ? Il faudrait que nos décideurs s’étouffent avec un noyau de mangue sucée car ce sont eux qui ont promis monts et merveilles à nos agriculteurs s’ils diversifiaient. 

A propos de mangues… Pour les mangues mûres surtout, nous connaissons tous plus ou moins l’indécrottable mangue américaine. Mais aussi de la mangue-carotte, la mangue-emblème de chez nous : mangue verte èk piment crazé, ça lé dos! Et dans une salade de fruits, c’est encore et toujours la « carotte » qui domine. Certains auront une préférence pour la josé avec sa chair parfumée et délicate que nous suce jusqu’au noyau.

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Mais pour un bon rougail mangue, un vrai de vrai, c’est la mangue sauvage. Quelques bazardiers ont recommencé à en proposer depuis quelque temps. Une mangue plus acide que les autres, qui demande à être battue « èk deux couteaux » comme chez mémé Bovalo : on laisse mijoter les miettes dans de l’eau salée deux bonnes heures, on presse, on égoutte, et on aménage : huile, sel, piment, point ! Ça in rougail mangue, ça !

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Parlons d’une bestiole qui avait autrefois une place d’honneur sur nos tables : le fruit-à-pain.  Aujourd’hui, la plupart l’ignorent. Il y en a partout car ce fruit a la gentillesse de s’offrir à qui veut. Meilleure courtisane tu meurs !

On peut faire, avec le fruit-à-pain, mille fois mieux qu’avec des pommes-de-terre, parce que le goût est incomparable : cuit avec de la viande ; en velouté ; en purée ; en boulettes-la-morue (aucun acra ne lui arrive à la cheville !) ; en frites (vos mômes adoreront) ; grillé sur le gaz pour accompagner vos brochettes… C’est « LE » fruit par excellence.

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Il est navrant de voir qu’il y a autant d’arbres-à-pain ici mais que ces fruits pourrissent lamentablement, ne profitant qu’aux moustiques, aux martins et aux rats. Il y a tant de gens qui ne mangent pas à leur faim…

Regard D’Osman Badat, photographe de patrimoine.

Osman Badat est un photographe de 43 ans, originaire de Saint-Denis, qui a toujours admiré les vieilles cases et monuments historiques dont sa ville regorge. C’est sans doute grâce à ce penchant naturel et culturel qu’il a vite ressenti le besoin comme photographe de partager la richesse et la beauté de ces vieilles bâtisses qui s’effacent peu à peu de notre paysage quotidien. Osman Badat est ainsi naturellement devenu photographe de patrimoine. Une passion qu’il tient à partager.

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Un compact pour cadeau…

Tout a commencé en 2006, avec un appareil photo compact reçu en cadeau. Osman fait ses premiers pas en photographiant tout ce qu’il peut: des fleurs, des chats, des paysages, des gens… Il ne s’en sépare plus, il l’emporte partout, c’est devenu un membre de la famille. En 2010, il passe au reflex et découvre un autre genre de photo.

Natif de Saint-Denis, il aime se balader dans sa ville. Heureux papa de trois enfants, ils sont ses meilleurs modèles.  Et puis, un dimanche de l’année 2014, il eut le déclic. Saint-Denis regorge de vieilles bâtisses et de monuments historiques oubliés de beaucoup. Il se décide à photographier tout cet héritage dans le but de valoriser le patrimoine et la transmettre aux générations futures.

Avec son statut d’auteur-photographe en 2015, il parcourt Saint-Denis.

Je me suis rendu compte du nombre de maisons abandonnées, et du nombre de chantiers en cours. Je me suis dit voilà mon sujet photo. J’ai passé pratiquement trois ans à photographier ces cases et portails de l’époque coloniale qui étaient à l’abandon et j’ai présenté ma première expo “Albasama” empreinte en arabe,  au Téat de Champ-Fleuri en avril 2017. Aujourd’hui, ils ont pour la plupart disparu du paysage de Saint-Denis ”.

Un véritable urbexeur…

Osman Badat est devenu avec les années, un véritable urbexeur ou explorateur urbain. Cela consiste à visiter des lieux construits et abandonnés par l’homme, mais cette pratique inclut également la visite de lieux interdits, cachés ou difficiles d’accès, tel que des tunnels, des catacombes, des chantiers de constructions/rénovations et des rooftop (sommets d’immeubles, monuments…). Mais Osman ne touche à rien, il laisse les lieux comme il les a trouvé. Il ne fait que visiter, photographier, juste une empreinte à travers son objectif.

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Certains lieux vous laissent bouche bée. Parfois, vous découvrez de vieilles photos de famille, de cartes postales, des vêtements qui traînent. J’ai eu l’occasion de m’introduire dans l’ancienne prison Juliette Dodu, seul un samedi après-midi , Houuuuuu les frissons. On a l’impression que les gens sont partis du jour au lendemain. D’ailleurs ce sera le thème de ma future expo ”.

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Osman se fait lui même ses propres repérages parfois avec l’aide de certaines infos mais il faut que le lieu l’inspire. Avant de pénétrer sur un lieu, Osman attend un peu.

J’ai l’impression que les maisons me parlent. Elles me disent de rentrer ou pas .Comme si j’étais invité, c’est assez curieux comme sensation. Il peut se passer des mois entre le repérage et le jour où je décide à y entrer ”.

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Garder la mémoire de Saint-Denis…

Son vif intérêt pour le patrimoine historique, culturel et architectural le pousse naturellement à photographier les monuments et bâtisses de La Réunion classés et inscrits au patrimoine et particulièrement ceux en voie de disparition. Osman Badat a pour ambition de faire de cette recherche un livre-recueil qui rendra visible ces trésors souvent voués à l’effacement.

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C’est pourquoi, depuis 6 ans, avec son D750 Nikon, il traque les vieilles demeures, les cases oubliées, les ruines de vieilles usines, les vieux portails, les photographie pour témoigner de leur existence et ne les perd pas de vue. Il lui arrive de revenir sur place après que des engins les écrasent pour donner vie à une nouvelle demeure. Il photographie le vide laissé au milieu des gravats et de la poussière, puis revient quelques temps après pour capturer ce qui a été fané.

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Aujourd’hui, Osman Badat vend ses photos aux particuliers et aux collectivités. Il fait même des ateliers artistiques pour le Rectorat afin de transmettre sa passion. Il prépare également une nouvelle exposition pour 2021 qui mettra en avant l’intérieur des vieilles maisons. Pour l’aider à réaliser ce projet, il a besoin d’aide. Vous pouvez d’ailleurs le contacter sur son site web www.osmanbadat.com.

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Un jour n’aura pu kaz kréol dans Sin-Ni” regrette Osman. « J’essaie de restituer au mieux les détails et les qualités architecturales des constructions de notre patrimoine dans leur environnement et d’apporter mon regard de photographe passionné. Je veux que mes enfants soient fiers de leur père et qu’ils n’oublient pas notre patrimoine d’antan ”.

SWEEP – la réadaptation d’un jeu lontan

Depuis des années, le plastique n’est plus aussi fantastique. On assiste de plus en plus au retour des jouets en bois. indémodables, véritables trésors de nos coffres à jouets. Depuis l’enfance, Eric Pélerin rêve de créer des choses et avec le Sweep, un jeu en bois, il remet  au goût du jour un jeu lontan. 

Sweep est la réadaptation d’un jeu de palets traditionnel, d’une fabrication en vrai bois de qualité. Transportable dans sa mallette de 76 x 44 cm, il convient à tous les âges (pas qu’aux enfants !) et met en avant les moments intergénérationnels dans une époque où les écrans ont trop tendance à isoler les gens. Le but du jeu est simple, faire passer tous les palets en 1er dans le camp adverse en les propulsant à l’aide d’élastiques. Il est possible d’y jouer à 2, 3 ou 4 joueurs (voire +) et les modes de jeu possibles sont nombreux. 

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 C’est lors d’un voyage à Madagascar en 2017 que je tombe sur un jeu de palets traditionnel français qui se joue à un contre un. Mon frère et moi adorons, et c’est de retour à la Réunion que je décide de m’en fabriquer un à l’aide de matériaux que j’achète en quincaillerie “.

En y jouant, des idées de modifications lui apparaissent et Eric Pélerin décide d’en fabriquer un deuxième, avec cette fois la possibilité d’inter-changer des pièces pour jouer à  3/4 joueurs, d’avoir un rebord abaissé à l’arrière du plateau pour faciliter le tir de palets, de travailler le design.

C’est avec l’engouement de sa famille et de ses amis et sur leurs précieux conseils qu’il décida de se lancer dans la création d’un jeu à commercialiser. Au total, l’aventure de conception aura pris près de 2 ans. 

Je n’ai pas réalisé le travail que cela demandait, entre autre : trouver un fabricant, faire plusieurs prototypes pour parvenir à un produit fonctionnel et de qualité (réalisé que fabriquer un jeu en bois est beaucoup plus cher qu’en plastique…), faire les démarches de propriété intellectuelle, démarcher des partenaires, travailler tout le marketing (packaging, site web, vidéos promo, réseaux sociaux etc), contrôler la production (et se rendre compte qu’il faut tout revoir!), gérer la logistique (stockage/livraisons), faire des animations etc. La liste est longue, surtout quand on est tout seul.  Heureusement que je suis énormément soutenu par ma compagne et ma famille sans qui rien ne se serait passé ainsi ”.

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 « Sweep », qui signifie balayer en anglais, est le nom que ce jeune entrepreneur a choisi pour rappeler le bruit de glissement des palets. Sans cacher ses objectifs  d’exportation à l’international, il trouvait que c’était simple à prononcer et à retenir dans toutes les langues.  

Le lancement du jeu s’est fait en décembre 2019 exclusivement à l’île de la Réunion. Il est disponible en vente aux 4 coins de l’île notamment à Leclerc Réunion (Piton St-Leu et Saint-Joseph), la Grande Récré, Starjouet, et la Marmaillerie.

 Pour le prix d’un jeu vidéo, Sweep est une bonne façon de se réunir et de partager des moments conviviaux. Son grand atout est sa capacité à rassembler les générations car, comme inscrit sur la boîte, il se joue de 6 à 106 ans. 

“Je suis heureux de vous annoncer qu’il faut commencer à vous entraîner dès maintenant car le premier tournoi de Sweep aura lieu au mois de mars prochain  dans l’Ouest de l’île (sûrement à la Possession, là où est basée mon entreprise), en individuel ou en équipe. Les inscriptions sont gratuites, limitées et l’on prévoit de très beaux cadeaux, comme un billet d’avion, des nuits d’hôtel, des bons pour activités/loisirs, bons d’achat (magasins de jouets ou grandes surfaces) etc. Plus d’infos prochainement sur la page Facebook.

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 Pour 2020,  Eric Pélerin  prépare d’autres projets  mais il ne tient pas à s’avancer pour l’instant car il est un hyperactif de la vie, entre musique, sport et voyages, il essaie sans cesse d’évoluer à travers le développement personnel. 

 #jeulontan #lareunion #kdo #marmaille #family

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Viv’ l’amour de la fêt kaf

Le 20 désanm est un jour important dans la culture réunionnaise. Appelée Fêt Kaf, on la célèbre dans tout le département d’outre-mer depuis 1983, notamment à la Réunion en proclamation de l’abolition de l’esclavage par Sarda Garriga en 1848. 

Chaque année, toute l’île est en effervescence pour rendre hommage à la mémoire des esclaves et célébrer la liberté de nos « cafres », exploités dans les plantations de café et de canne à sucre à l’époque.

La fêt kaf est devenue une institution, l’occasion cette année de rendre hommage aux 171 ans de l’abolition de l’esclavage et notamment aux 10 ans de l’inscription du Maloya au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le Maloya et le séga vont s’entendent partout et rythmer les soirées.

Plusieurs manifestations sont prévues aux quatre coins de l’île, kabars, chants, danses, concerts, et le très célèbre Défilé du 20 désanm.

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La Réunion est une terre de métissage, et les réunionnais apprennent tous  à vivre ensemble quelque que soit leur couleur de peau, leur culture ou leur religion.

 » Sant lamour, sant la zwa, viv la liberté ! »

Bonne fêt kaf à tous.

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Patates-cochon, patate chouchou, patate… que j’aime ton goût.

Partout dans le monde, tous pratiquent la patate, patate pomme-de-terre ou patate douce, aux multiples vertus. Elle constitue une importante ressource alimentaire à la Réunion et nourrit également les animaux d’élevage.

Patates-cochon… que du gourmand !

Qui connaît encore la patate-cochon ? Il y en avait des tonnes dans la ravine d’Évrine (Évelyne, bien sûr), à la Rivir’, dan’ temps. De fines lianes (un peu comme la liane-aurore) courant à ras de terre, lorsqu’une ramification s’enfonçait dans la terre, il fallait fouiller comme les meilleurs cochons truffiers. Sous vingt centimètres de terre, on retirait une grosse patate-cochon (l’aspect d’un gros cambar). On jetait la plus grosse partie dan’ mangé cochon ( le cochon en dégustait moins que nous). Qui n’a pas aimé ça ? On pouvait aussi en prendre les morceaux les plus tendres et les mitonner dans un cari cochon.

Patate-« chouchou » et sieste crapuleuse.

Pour rester chez «la bonne vieille Patate », comme disait Jean Marais dans une pièce de Marcel Achard, il y a l’excellente patate-chouchou. Il y en a plein, il y en a partout… mais personne ne connaît. Rien de plus simple, ce sont les tubercules de lianes-chouchou. Lorsque la liane arrive en fin de vie, il suffit de fouiller et bingo ! Si vous n’avez pas de plant de chouchou chez vous, ce qui est compréhensible à votre 5 ème étage, mettez-vous en cheville avec un planteur de Salazie ou Plaine-des-Grègues. Il vous en procurera pour pas cher. Même utilisation que le cambar, le songe, la pomme-de-terre.  C’est un régal (dans un cari bèf par exemple) mais ça cale son chrétien. Sieste garantie… crapuleuse ou non. Ça dépend si votre copine aime les ronflements sur-décibélés…

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Lundi patate, mardi patate, patate à tous les temps!

La patate, ça se conjugue à tous les temps, et la patate dite « pomme-de-terre » a son pendant, c’est la cas de le dire : la pomme-en-l’air. Ça pousse sur des lianes qui ont la malignité de grimper haut. Il faut un certain sens de l’acrobatie pour les cueillir mais quand on y arrive, on en est fier !

La pomme-en-l’air est comme une pomme, même forme, même gueule, colorée d’un joli argenté qui fait presque regretter de la trucider. Sa peau est très épaisse ; donc, la peler avant de la faire cuire. Ensuite, vous en faites ce que vous voulez, comme avec des pommes de terre.

La malicieuse saveur du Bilimbi

Petit fruit proche de son cousin le carambole, il fait le bonheur et le régal des familles créoles. Cette plante venant d’Indonésie a été introduite à la fin du 18 ème siècle dans les Mascareignes par les colons français. Si autrefois, on le trouvait fréquemment dans les jardins et vergers des riches demeures, aujourd’hui,  il faut allait chiner dans les sous-bois. 

Ça vient de très loin

Le bilimbi, ah ! le bilimbi. D’un vert vif, agglutiné par paquets de vingt directement au tronc, com’ carapates su tété bèf, ces espèces de cornichons (ressemblance frappante), sont unanimement méprisés en raison d’une aigreur prononcée et pourtant il est succulent!

A la Réunion, il plutôt utilisé dans les rougails pour en relever le goût; tandis qu’à Maurice, on le trouve en achards en accompagnement du curry de poisson.

A vous d’essayer!

Vous prenez une poignée de ces petits fruits et vous leur ôtez la peau, en lamelles ou en allumettes. Vous jetez la partie centrale spongieuse dan’ mangé cochon et vous préparez votre cari ou votre daube (bœuf, cochon, sauce poisson, gras-doub’, la queue bèf). Lorsque le plat est presque cuit, vous jetez les bilimbis dedans, vous tournez vigoureusement et vous attendez 5 minutes. L’acidité très vive (ça lé aig’ voui !) donnera juste une suave teneur acide à votre plat. C’est typiquement malgache, mahorais, africain… donc créole. (petite recette de Jules).

 

 

le café grillé un tradition lontan

Si aujourd’hui beaucoup d’entre nous préfèrent les machines à expresso pour leur simplicité, il reste dans nos souvenirs d’enfance un ustensile qui a disparu des cuisines, la « grek » une petite cafetière qu’utilisaient nos mémés.

Un vrai parcours du combattant pour son utilisation car il ne faut pas juste bouillir de l’eau, non, il faut d’abord griller le café.

« Je me souviens de ma mémé, qui se levait aux aurores, il faisait encore nuit dehors. Dans notre « ti caz » en tôle, l’air frais circulait inlassablement. Je rabattais souvent la couverture sur ma tête à cause des moustiques qui prenaient un malin plaisir à émettre ce bruit strident dans mes oreilles. C’était vraiment insupportable! Mais, ce qui me faisait rester éveiller, c’était cette odeur du café qui était omniprésente dans ma chambre » se rappelle Caroline.

Le rituel de Mémé

Longtemps, je restais blottis sous la couverture pour ne pas me lever mais le rituel de mémé m’intriguait. Et un jour, je l’ai suivi discrètement. A travers les nacots de la cuisine, je la voyais se pencher et prendre sous l’évier, une vieille marmite à riz complètement brûlée.

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Elle l’a rinça un peu et l’a mis sur les feux du réchaud en fonte. Et quand la marmite fut bien chaude, elle versa au fond un sachet de café vert . Avec un gros morceau de bois, elle tournait, et tournait continuellement. « Oté mémé lé pas fatigué don?? »

Des gouttes de sueurs coulaient sur son visage ridé, mais elle continuait à touiller avec un grand sourire. Si cela durait 1 heure au moins, ce fut une éternité pour ma petite personne de 8 ans. Je commençais à crouler sous la fatigue à force de rester percher sur mes talons pour pouvoir regarder à travers les nacots.

Quand Mémé avait fini de griller son café, elle le moulut. Sur son vieux réchaud, elle faisait chauffer l’eau dans une bouillotte. Quand celle-ci sifflait, elle renversait l’eau bouillante petit à petit sur le café moulu dans le filtre. Il fallait remplir la cafetière ! Puis quand c’était fini, Mémé remplissait deux bouteilles en verre de ce fameux café maison qui lui servaient de stock pour la semaine. Le lendemain quand elle se réveillait, elle utilisait la grek pour réchauffer son café, et celui de toute la famille. Le café était brûlant et si bon.

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Souvenirs, souvenirs

Je sentais son odeur merveilleuse et magique dans toute la maison qui me remplissait d’émotions. Quels souvenirs, quelle nostalgie! Il n’y a rien de meilleur que le café de notre mémé , et je reste persuadée qu’il plairait bien aux amateurs d’expresso d’aujourd’hui. J’ai essayé toutes les marques de café mais je n’ai jamais retrouvé cette saveur subtile, ce goût intense de café de ma Mémé.
Aujourd’hui encore, il m’arrive de retrouver Mémé , de boire un bon café maison et de partager avec elle les souvenirs de mon enfance.

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Pour toutes nos mémés qui nous ont quitté, grosses pensées à vous « oté grand mère coq lé té out réveil sak lé mienne lé té l’odère café« .. A jamais dans nos cœurs.

Pour tous les amateurs de bon café mémé, cette histoire vous devez la partager.

Papa un jour, Gamer toujours…

En ce jour de la fête des pères Robotnik n’a qu’à bien se tenir face à Sonic et Tails, surtout si le fiston ou la fille s’allient pour sauver le monde sur Nintendo. Ou peut-être que Papa va sortir sa cartouche de Super Mario pour que junior s’amuse sur la Game Boy.

Passions Réunion vous fait partager le portrait d’un jeune papa qui a gardé son âme d’enfant depuis qu’il a débuté sa collection.

 

le Retrogaming ou la nostalgie des jeux vidéo anciens.

Phénomène bien en vogue ces derniers temps, le retrogaming est l’activité qui consiste à jouer à des jeux vidéo anciens et à les collectionner. Les jeux vidéo actuels ont beau être de plus en plus performants, rien ne vaut le charme des consoles d’antan.

 Partout dans le monde on assiste à cette recrudescence de collectionneurs, de joueurs invétérés nostalgiques.

A 30 ans, Joe se considère comme un collectionneur de jeux vintages. A 14 ans, il possédait déjà quelques jeux et consoles mais en 2007 lorsqu’il s’est engagé dans l’armée, il vend tout  pour 200€.  Une petite somme quand il apprend plus tard combien certains « vieux jeux » valent réellement.

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Quel est ton budget moyen ?

Ce n’est qu’en 2016, que Joe redécouvre sa passion d’adolescence suite à une blessure lorsqu’il pratiquait du sport à haut niveau. Il commence d’abord modestement puis il agrandit peu à peu sa collection.

« A ce moment je m’étais fixé un budget de 50€ par mois, et au court de ces 18 derniers mois, il m’est arrivé de dépenser jusqu’à 1200 € par mois, et au minimum 300 €. Personne ne sait que je collectionne, je suis très discret la dessus »

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Sa collection :  

A ce jour, Joe possède le « Fullset » c’est à dire tous les jeux de toutes les consoles de la licence « Résident evil » créé par capcom en 1996, ainsi que plus de 600 jeux Xbox 1ère génération dont le plus fabuleux Knight of the temple 2 en version Pal Fr, 350 jeux de ps2 et 275 jeux de PSP.

Il cible également la licence Zelda, qui représente environ 1000.00 € dans sa collection, la licence Final Fantasy, Ninja Gaiden …

Les plus belles pièces de sa collection sont dans l’ordre :

-Resident evil 2 Nintendo 64 en boite complet (250€)

-Resident evil Gaiden Nintendo Gameboy Colors en boite complet (220€)

-Knight of the temple 2 Microsoft Xbox 1ere génération en boite complet (180€)

-Zelda 1 Nintendo Nes en boite complet (150€)

– et aussi ma Neo Geo Cd en boite complet avec 27 jeux  (900€)

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Où trouves tu tes jeux ?

« J’achète mes jeux chez Cash Converter, je connais toutes les équipes de chaque magasin et ils me connaissent tous, en brocante, sur Leboncoin, je fais des échanges avec d’autres gros collectionneurs du monde entier, et surtout avec des particuliers que je questionne de façon inopinée ».

Grand collectionneur des jeux Xbox 1ère génération, Joe en possède plus de 90 % des jeux sortis  en France soit plus de 600.  En 2017, il récupère la collection ancienne d’une personne qui allait tout jeter et pour 80€ il aura en sa possession une Nintendo Nes en boite avec 20 jeux en boite, une Mégadrive 2,  20 jeux extrêmement rares en boite et une Gameboy Colors (valeur des jeux actuels + de 1000.00 €). La chance !

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Pourquoi tout cet intérêt ?

« Ma première console était une Playstation 1.  Je possède plus de 2000 jeux, plus de 100 console dont 70 différentes, 110 jeux de PSVita et une cinquantaine de jeux Super Nintendo, une vingtaine de Neogeo CD.  Et cela chiffre à plus de 15000 .00 € en valeur actuelle. Et dans 5ans cela en vaudra 30% de plus ! »

 

Il a ce que l’on appelle « la nostalgie des jeux anciens » et c’est l’origine principale de ce phénomène de mode. Une passion qui a bercé et qui continue à bercer les anciens.  Le rétrogaming a une grande place dans son cœur et dans sa vie de joueur, pourtant, Joe est encore jeune.

Il préfère rester dans l’anonymat  de peur qu’on vienne lui voler sa collection car il possède des pièces très rares. Pour lui rien ne vaut la diversité des jeux ludiques. Et quel plaisir de retrouver les jeux de sa jeunesse !

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Quels conseils pour ceux qui veulent démarrer le retrogaming??

« le retrogaming est une vraie passion mais il ne faut surtout pas se jeter inconsciemment dans une collection si l’on ne connait pas les jeux. Beaucoup se font des « couilles en or » dans le but seulement de revendre. Le business n’est jamais très bon dans l’amitié. Alors faites attention »

 Tu laisses un héritage pour ta fille, un mot pour la fin ?

Ma petite Jade qui a 9 mois aujourd’hui est ma  lueur dans ce monde, ma raison de vivre. Depuis le jour de sa naissance je me dis que tout ce que je fais sera pour elle un jour. Je souffre énormément de la distance que mon ex conjointe a mise entre nous. Je suis un papa heureux mais malheureux aussi, c’est mon unique enfant et je ne peux pas passer du temps avec elle. C’est injuste car sa mère a décidé de m’éloigner d’elle par méchanceté. Mon cœur de papa est brisé.

Toute ma collection je la garde pour ma fille, aujourd’hui j’ai décidé de tout ranger dans les cartons et de passer à autre chose. Je fais le nécessaire pour me rapprocher d’elle…

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 Messieurs, aujourd’hui si vous avez des responsabilités patriarcales, vous pouvez faire un combo avec votre âme d’enfant toujours présente, sur un Rpg pour le guider à la victoire. Il est vrai que les nouveaux designs des personnages de jeux vidéo se rapprochent de plus en plus du réalisme. Mais comme on dit chez nous dans vié marmite i fait bon carry.

Bonne fête des pères à tous.

 

 

 

 

La moque en tôle dan l’ temps lontan

Longtemps, un gobelet en tôle,  » la moque « , servit de mesure dans les cases, aussi bien les modestes masures que les plus grandes demeures ; des mesures de liquide (rhum, huile…) comme cela se faisait chez le Chinois.

Il était en tôle mais il pouvait y en avoir aussi en bois car nos artisans, habiles faiseurs, étaient alors capables de fabriquer de petits ustensiles parfaitement cylindriques et qui ne fuyaient pas, de différentes contenances, un quart, un demi-quart, un demi-litre…

Chez le Chinois, pour ne pas se salir la main ni ce qu’on servait au client, il était joint au quart un long manche en bois vertical. Ce sympathique petit objet familier avait très exactement une contenance de 20 centilitres, pas un de moins ! Il était directement issu des anciens  » quarts  » utilisés à bord des navires à voile ; chaque matelot avait le sien, qui servait aussi bien à boire de l’eau qu’à engloutir un  » quart de rhum  » lorsque le bosco était de bonne humeur.

« Je me souviens de mes visites chez Mémé, cette bonne vieille femme qui passait son temps à briquer et à cuisiner pour toute la famille. Bien qu’elle soit petite, mémé était une femme fort en caractère et un mot de sa bouche sifflait comme une gifle. Seulement voilà quand elle s’arrêtait pour prendre son verre d’eau, elle s’asseyait sur son « ti » tabouret et d’un geste souple, remplissait sa moque à l’eau du robinet. Elle y prenait tellement plaisir qu’on oubliait son sale caractère. Quand elle avait fini, elle me tendait la moque et me disait de boire aussi : j’étais impressionnée de constater que boire de l’eau du robinet dans une moque en tôle rendait le liquide plus glacée. Pas besoin d’un frigo dans la case en tôle juste « un moque » dans la cuisine  » lété suffisant « .

Jusqu’à ce jour, « mi continu bois do lo dans la moque bénite » de mémé en fredonnant :

 » Anatole cabot lé mol, la reste pris dans la moque en tôle ! » grand sourire aux lèvres.

Justinien vôtre & Karochérie

 

 

 

 

Le petit a disparu (Histoire vraie)

Cette extraordinaire aventure s’est déroulée dans les années 50 à Grande-Ferme, Plaine-des-Cafres, route du Volcan.

En ces années reculées, l’endroit était loin d’être aussi développé qu’aujourd’hui. Les fermes se dispersaient, se camouflaient, plutôt, au hasard des prairies et des bosquets, le long d’un petit chemin à peine macadamisé. On n’entendait que les meuglements des bovins et le son aigrelet des clochettes, les vagissements des brebis, le sifflement du grand vent se faufilant entre les collines.

Il y avait une petite école sans classe maternelle, avec deux cours « multiples », c’est-à-dire des classes dans lesquelles de valeureux pédagogues instruisaient, en même temps, des élèves allant du CP au certificat d’études en passant par les cours élémentaires et moyens. Autant dire que ces instituteurs jonglaient avec leurs programmes mieux que des clowns avec leurs bouts de bois !

L’actuelle route du Volcan n’existait pas. Les véhicules venaient jusqu’à la Grande-Ferme, point. Après, pour aller à La Fournaise, il n’y avait qu’un sentier vaguement tracé entre les genêts acérés comme des égoïnes, les ajoncs, les brandes, avec un sol d’une âpreté difficilement imaginable de nos jours. La première ferme se trouvait près du terminus de la route, environ deux cents mètres après l’école.

Ce matin-là…

Ce matin-là, la maman venait de rentrer après avoir conduit ses deux aînés à l’école. Jusqu’à midi, elle aurait à s’occuper de sa maison, de sa cuisine et… du « petit », quatre ans. Elle lui donna son bol de lait chaud et crémeux et commença à s’occuper de ses affaires. Au bout de quelque temps, elle n’entendit plus le gamin qui, un peu avant, babillait encore dans la cuisine. Par acquit de conscience (car il n’arrivait jamais rien), elle alla voir… et ne vit personne.

Elle jeta un œil dans chaque pièce, alla dans la cour, appela sans obtenir la moindre réponse. Son cœur se mit à battre follement. Aussi vite qu’elle le put, elle courut jusqu’à l’école : des fois que le petit ait eu l’idée saugrenue d’aller taquiner ses aînés. C’était déjà arrivé. Mais là-bas, rien non plus ! Personne n’avait seulement vu le petit.

Où est le petit?

Même chose avec son époux. Elle le rejoignait à toute vitesse dans le grand pré où il soignait ses bêtes. Pas de petit là encore. L’angoisse étreignit vite le coeur de ces braves gens. Ils firent, affolés, le tour des fermes avoisinantes, ce qui leur prit du temps, les fermes étant assez éloignées les unes des autres. Là encore, on dut se rendre à l’évidence: le petit n’était nulle part.

Les pires pensées les assaillirent. Peut-être s’était-il aventuré trop loin et était-il tombé dans une crevasse ? Peut-être avait-il été enlevé par un voleur d’enfants ? Il faut dire que les actes de sorcellerie macabre n’étaient pas rares alors. Le tristement célèbre « sorcier de Bras-Creux » faisait parler de lui. On le soupçonnait des pires vilénies, ce qui se révélera exact bien plus tard.

Mais là, l’hypothèse paraissait peu crédible. Dans ce paysage à l’habitat dispersé, où tout le monde se connaissait, la présence d’un étranger au pays eût été vite remarquée. Et personne n’avait vu quiconque de suspect.

Le papa se rendit, au pas de course, jusqu’au petit bourg du 27è Km, l’actuel Bourg-Murat, où se comptaient quelques dizaines de maisons tout au plus. Grâces à un maître d’école, il pu contacter les gendarmes du Tampon qui promirent de venir le plus rapidement possible. Ce qu’ils firent : avant la fin de la matinée, ils étaient là et accomplirent soigneusement leur tâche. Ils allèrent partout durant les quatre jours suivants, fouillèrent partout avec l’aide de plusieurs collègues venus en renfort de Saint-Leu, Saint-Denis, Saint-Joseph.

On ne trouva rien ! Pas même le plus petit début d’indice pouvant dire que le petit était peut-être passé ici où là. La maman faillit s’en trouver très mal et dut, outre les soins d’un médecin mandé au Tampon, pour se soutenir le cœur, avaler des litres et des litres de « tisane romarin », remède souverain contre « le saisissement » et autres avanies cardiaques, tous les anciens vous le confirmeront.

Les jours passèrent…

Environ une semaine plus tard, deux braconniers traînaient leurs gonis pleins de beaux tangues bien gras sur les hauteurs de la Grande-Ferme, très exactement sur les hautes falaises dominant de plusieurs centaines de mètres les sources de la rivière-des-Remparts. Le lieu-dit Mahavel. Il doit bien y avoir quatre cents mètres en chute libre.

Et là… Ils n’en crurent tout d’abord pas leurs yeux. Une vieille souche morte de tamarin-des-hauts surplombait le vide. Et, dans la fourche de deux de ses branches, bien assis, il y avait le petit, qui les regardait en souriant.

Comme l’écrit Saint-Exupéry : « Il n’avait pas l’air d’avoir  froid, ni d’avoir faim, ni d’avoir soif ». En tout cas, son sourire disait assez qu’il ne semblait pas avoir peur non plus.

Les deux braconniers se demandèrent comment ils allaient pouvoir faire pour tirer le môme de sa périlleuse position. Ils posèrent leurs gonis, s’apprêtant à faire quelque chose mais quoi ? Ils n’en savaient rien. Ils avaient machinalement tourné le dos au gamin afin de se concerter sur le sauvetage à venir.

Ils se retournèrent vers le vieil arbre pour conforter le petit et là, connurent leur seconde surprise du jour : Le petit était au pied de l’arbre, à distance soigneuse du précipice, et les regardait en souriant. Du plus vite qu’ils purent, ils ramenèrent le gamin chez lui, le portant à tour de rôle sur leurs robustes épaules.

Soulagement….

Les parents de l’enfant pleurèrent de joie ; les gendarmes félicitèrent les braconniers, passant pour une fois sur leur larcin ; on appela le médecin qui ne décela rien d’anormal chez l’enfant. Le papa prit, ce soir-là, la plus belle cuite de sa vie et comme on le comprend.

Pour le reste, personne n’y a jamais rien compris : le petit ne put donner la moindre explication sur ses quelques jours loin de chez lui. Comment avait-il quitté la maison de sa famille ? Où était-il allé ? Avec qui était-il ?  Qu’avait-il fait ? Avait-il eu froid ? Qu’avait-il mangé ?…

Il ne put rien en dire !

Cette histoire ne s’arrête pas là…

Elle m’avait été racontée, voici quelques décennies, c’était à l’époque du Mémorial de La Réunion, par le vieux Valère Payet, un paysan de la Plaine-des-Cafres. Valère a toujours été un conteur « à l’ancienne », un de ces vieux bonshommes qui savent passionner leur auditoire avec les contes les plus farfelus. Je me disais donc que c’était une de ses histoires, une de plus. Je m’empressai d’en faire part à mes lecteurs. J’étais loin de me douter…

Voici une vingtaine d’années, j’errais dans les rues de Saint-Pierre, sans doute à la recherche d’une buvette (excusez !) Dans les parages du marché couvert, je sentis qu’on me tirait par la manche. Je me retournai et vis un monsieur souriant, pas très grand, râblé. Une carrure de paysan et une bonne tête de mec franc du collier.

« Escuz’ à mwin dérange à ou monsieur. Ou sé pas monsieur Just, ou ? »

J’acquiesçai et il me dit tout-de-go : « A mwin minm le ti marmaille ou la raconte le z’histoire là ! »

À la prochaine !

Justinien vôtre!

L’amour lé doux sur Passions Réunion

Il m’aime, un peu, beaucoup, Passions Réunion….

Aaaaaah Cupidon et ses flèches aphrodisiaques atteindront-ils les profondeurs du cœur de nos réunionnais en ce jour de « la fête de l’amour ». Pensons en premier aux loups solitaires appelés les célibataires. L’amour existe encore comme le chantait notre bonne copine Céline. Sait-on peut-être qu’au détour d’une rue, ou dans un café…il ou elle vous attend…et maintenant les amoureux!!!! Lumières tamisées, bougies parfumées, chandeliers, peut-être une bague dans une coupe de bulles (attention à ne pas tout engloutir trop vite)… Jouissez de vos battements de cœur qui se suivent à l’uni son. Nos amours couvrez de cadeaux votre bien aimé (e) car ce jour symbolique est le plus romantique de l’année. Que vous soyez les élus de cupidon ou toujours sur sa liste d’attente, en musique avec Passions Réunion, les artistes se joignent à nous pour vous souhaiter une belle journée pour ce 14 février.

P.S : Et pour les amoureux du ballon rond soirée romantico-sportive devant un Real-PSG ???

Karoline Chérie & River Pond