Sammy : Ravaz Death Crew, la nouvelle marque péi.

Changer de métier est-il un pari risqué? Pour Sammy, rien n’est impossible quand on veut réaliser ses rêves. Depuis 6 mois, Il est devenu son propre boss, a quitté l’armée, son petit confort pour vivre pleinement de sa passion. Entre courage, détermination, Sammy a la rage de réussir.

Le déclic ? “ Il s’est opéré quand je me suis retrouvé frustré d’être de moins en moins sur le terrain après plus de 18 ans dans l’armée. Je me suis engagé sur un coup de tête car je voulais vivre d’actions, de voyages et d’adrénaline. Cela fût le cas pendant de longues années, mais à force de gravir dans la hiérarchie, on finit par occuper des postes moins excitants

Après toutes ces années passées en unité aéroportée à Bayonne, Sammy décide de démissionner avec le grade de Commandant. En septembre 2018, il plaque tout et retourne à la Réunion, pays de son enfance, avec l’envie de « créer des trucs »

Rien n’est plus jouissif que de vivre en autonomie pour se sentir LIBRE. Libre de penser, d’agir, d’aimer, de partager, de croire, libre du jugement des autres.”

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Sammy a pleins d’idées dans la tête, il aime dessiner et veut se lancer dans la création d’entreprise avec pour tout bagage ses idées, et son désir d’aventure. Pour réussir la passerelle d’un monde à l’autre, il se forme sur des logiciels de graphisme (Illustrator, Photoshop) et en avril 2019, il crée sa marque Ravaz Death Crew, une marque de vêtements streetwear.

C’est un métier à risques, il y a beaucoup de concurrences, il faut le temps de se faire connaître.”

Et le risque Sammy le connaît très bien, l’armée y est pour quelque chose. Il est pratiquant de Base Jump, un sport extrême consistant à sauter en parachute de ponts, falaises, immeubles… Il n’hésite pas à immortaliser sa marque dans des situations à risques avec la complicité de sa copine photographe et d’un ami vidéoman.

Oui j’ai réussi ma vie. Je ne roule pas sur l’or mais mais je sais où je vais”

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Un défi relevé, une marque lancée et un slogan dédié à tous les life lovers qui vivent de fun et d’adrénaline :

Recevez en ce jour l’esprit de contre-culture du skate, celui des origines, pas celui des JO 2020. Vous serez le mouton noir ridant à contre courant du troupeau, vous badasserez, vous skatebordierez et votre vie sera belle comme un bowl sans trottinettes ».

Ravaz Death Crew est distribué à Saint-Pierre (Surf Boutic | So Hype LAB), à Saint-Leu (Leu Spot), à Saint-Denis (Cheeseskate | So Hype shop), présent également sur Facebook, Instagram et site internet de vente en ligne www.ravaz-death-crew.com.

 

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Une table ronde réunionnaise en Avignon

Avignon concentre et présente toute l’actualité du spectacle vivant international en ce moment. Zévi, une nouvelle plateforme réunionnaise présentant l’offre de spectacle pour jeune public, fait son entrée par la grande porte. Effectivement, elle était invitée à une rencontre qui s’inscrit dans le programme des Cartes blanches proposées par Scènes d’enfance – ASSITEJ France dans le cadre d’Avignon; Enfants à l’honneur.

L’association Scènes d’enfance – Assitej France qui soutient et accompagne les initiatives collectives et les dynamiques territoriales a proposé à la plateforme réunionnaise Zévi, une carte blanche et un espace de rencontre à Avignon en ce mardi 16 juillet 2019 en matinée au théâtre de l’Entrepôt. L’objet de cette rencontre était : « Collaborations et échanges avec La Réunion : pourquoi ? comment ? et avec quels moyens ? ».
Dans ce cadre, plusieurs représentants du spectacle vivant réunionnais ont pu intervenir.
Estelle Derquenne, directrice Assitej France a témoigné que, « lors de notre passage à La Réunion pendant le tour d’enfance, nous avions été très touchés par la diversité des acteurs venus aussi de Madagascar, des Comores ou de Mayotte. Nous avions constaté une belle dynamique et un véritable engagement en faveur du jeune public, c’est pourquoi nous avions voulu offrir cet espace d’échange, avec cette carte blanche à la plateforme jeune public de La Réunion ».

Cette rencontre à Avignon a réuni environ 80 participants, avec la participation de la Direction des Affaires Culturelles de La Réunion (DAC de La Réunion), et plusieurs acteurs culturels réunionnais et hexagonaux, venus témoigner de leur collaboration avec La Réunion.

Léone Louis, de la compagnie Baba Sifon a raconté que, « Quand j’étais enfant, on comptait sur les doigts de la main les compagnies réunionnaises. Aujourd’hui les choses bougent et c’est aussi ça que nous voulions montrer dans le cadre de Zévi : offrir de la visibilité au bouillonnement culturel qui existe aujourd’hui à La Réunion. »
Christine Richet, Directrice des Affaires Culturelles de La Réunion a pu expliquer : « J’ai découvert à La Réunion un territoire extraordinaire, avec un militantisme très fort au bénéfice de la jeunesse, et c’est aussi une priorité absolue du ministère de la Culture ». Philippe Gauthier, a quant à lui, dit : « j’ai découvert La Réunion avec l’opération Bat la lang, organisée par le Théâtre du Grand Marché, j’y ai animé des ateliers d’écriture, et j’y ai rencontré notamment Nicolas Givran, avec qui j’écris aujourd’hui La pluie pleure. Une pièce jeune public qui sera créée au TEAT Champ Fleuri en avril 2020. Nous écrivons cette pièce à 4 mains, puisqu’elle sera en français et en créole. C’est donc un enrichissement mutuel très intéressant. »

En synthèse, nous pouvons souligner que des thèmes centraux du particularisme réunionnais sont ressortis : le grand dynamisme culturel, la diversité importante d’acteurs mobilisés, l’existence de beaucoup d’échanges entre artistes réunionnais et métropolitains. Les métropolitains s’enrichissent des expériences vécues à La Réunion, qui peut même devenir une source d’inspiration pour leur propre travail (à l’instar de Florence Guoguel par exemple).
Un consensus est apparu sur la volonté que les échanges de Le Réunion vers la métropole soient plus importants et que des réunionnais puissent être accueillis en métropole.

Benoît Vuillon, Jeunesse Musicale France, est revenu sur son expérience et a témoigné des auditions menées en ce moment même à La Réunion. « L’année dernière, nous avions retenu et intégré dans notre brochure nationale, le spectacle Madame Gascar, qui vient d’achever une tournée de 80 dates ! Cette année, nous intégrons deux nouveaux artistes, Mounawar et La Cie Baba Sifon. Ça bouillonne de partout à La Réunion, mais on constate aussi que de nombreux artistes ne s’autorisent pas à aller vers de la création jeune public, alors qu’ils travaillent pourtant déjà beaucoup avec des écoles, avec un public jeune. Ils sont nombreux à rester en retrait encore du secteur, mais je les encourage à passer le cap ! » Un bel encouragement pour la création réunionnaise depuis la métropole !

Cette rencontre s’est conclue avec une représentation de la pièce du Théâtre des Alberts : « Les contes à la Perrault ».

Les participants à cette rencontre : Bernard Faille (Théâtres départementaux de La Réunion), Grégory Vandaële (Scènes d’enfance-ASSITEJ France), Vincent Maillot (Cie Circonflex), Philippe Gauthier (auteur), Olivier Letellier (Théâtre du Phare), Benoît Vuillon (JMFrance), Vincent Legrand (Théâtre les Alberts) et Sylvie Baillon (le Tas de Sable – Ches Panses Vertes), Leone Louis (Cie Baba Sifon), Pierre Vincent (Cie Issue de secours), Aurélie Savoyat (association Fée Mazine), Florence Goguel (Cie Le Porte Voix), Christine Richet et Brigitte Harguindeguy (direction des affaires culturelles de La Réunion)

Neuf Mois De Maternité

Que l’on devienne maman pour la première fois ou non, une grossesse soulève toujours des questions sur notre aptitude à devenir une bonne mère.

Léa (notre photo) va devenir maman bientôt et c’est une extraordinaire aventure qui va commencer pour elle. Pour l’aider, à préparer l’arrivée de son bébé, Passions Réunions lui a écrit ce poème : Neuf Mois De Maternité.

Nouvelles qui vont chambouler mon mode de vie
Et qui assaillent de doutes mon esprit
Un petit être vient de louer mon corps
Faisant irruption, il s’est mis en confort.
Maman, je vais devenir comme toi, je prends le relais,
Objectif, réaliser à mon tour ce que tu as fait
Incertaine, je me demande si je serais à la hauteur
Si, je saurais lui donner l’amour et le bonheur
De le faire grandir dans les meilleures conditions
Et si et si… Tant de questions, big bang d’émotions
Maman, comment as tu fait quand tu as su pour moi
As tu eu toutes ces choses en toi ?
Tu savais déjà comment tu allais m’appeler,
Et si j’avais été un garçon, comment m’aurais tu prénommé ?
Reste, avec moi pour l’accouchement,
Ne me laisse pas seule pour ce grand et terriblement  moment.
Il n’est encore qu’un petit grain de riz…
Toi, tu souris en me regardant, toujours avec ces même yeux
En ce jour, je comprends et je veux te dire merci, je t’aime maman.

De #MagalieCassim

Bonne Fête des Mères à toutes les mamans.

 

Les étonnantes confessions d’Alain Ramanissum

Cousin des Réunionnais, on ne le présente plus, l’artiste incontesté, reconnu dans toute l’océan indien, il s’est aussi fait connaître en métropole grâce au remix by Dj Assad de « li tourné » en 2013. Un Mix qui a été d’ailleurs le tube de l’été. Vous avez bien sûr deviné de qui nous parlons ?

Alain Ramanissum nous reçoit en toute humilité…

https://www.facebook.com/plugins/video.php?href=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2Fkarocherieretriverpond%2Fvideos%2F1267705643333055%2F&show_text=0&width=560

Le petit a disparu (Histoire vraie)

Cette extraordinaire aventure s’est déroulée dans les années 50 à Grande-Ferme, Plaine-des-Cafres, route du Volcan.

En ces années reculées, l’endroit était loin d’être aussi développé qu’aujourd’hui. Les fermes se dispersaient, se camouflaient, plutôt, au hasard des prairies et des bosquets, le long d’un petit chemin à peine macadamisé. On n’entendait que les meuglements des bovins et le son aigrelet des clochettes, les vagissements des brebis, le sifflement du grand vent se faufilant entre les collines.

Il y avait une petite école sans classe maternelle, avec deux cours « multiples », c’est-à-dire des classes dans lesquelles de valeureux pédagogues instruisaient, en même temps, des élèves allant du CP au certificat d’études en passant par les cours élémentaires et moyens. Autant dire que ces instituteurs jonglaient avec leurs programmes mieux que des clowns avec leurs bouts de bois !

L’actuelle route du Volcan n’existait pas. Les véhicules venaient jusqu’à la Grande-Ferme, point. Après, pour aller à La Fournaise, il n’y avait qu’un sentier vaguement tracé entre les genêts acérés comme des égoïnes, les ajoncs, les brandes, avec un sol d’une âpreté difficilement imaginable de nos jours. La première ferme se trouvait près du terminus de la route, environ deux cents mètres après l’école.

Ce matin-là…

Ce matin-là, la maman venait de rentrer après avoir conduit ses deux aînés à l’école. Jusqu’à midi, elle aurait à s’occuper de sa maison, de sa cuisine et… du « petit », quatre ans. Elle lui donna son bol de lait chaud et crémeux et commença à s’occuper de ses affaires. Au bout de quelque temps, elle n’entendit plus le gamin qui, un peu avant, babillait encore dans la cuisine. Par acquit de conscience (car il n’arrivait jamais rien), elle alla voir… et ne vit personne.

Elle jeta un œil dans chaque pièce, alla dans la cour, appela sans obtenir la moindre réponse. Son cœur se mit à battre follement. Aussi vite qu’elle le put, elle courut jusqu’à l’école : des fois que le petit ait eu l’idée saugrenue d’aller taquiner ses aînés. C’était déjà arrivé. Mais là-bas, rien non plus ! Personne n’avait seulement vu le petit.

Où est le petit?

Même chose avec son époux. Elle le rejoignait à toute vitesse dans le grand pré où il soignait ses bêtes. Pas de petit là encore. L’angoisse étreignit vite le coeur de ces braves gens. Ils firent, affolés, le tour des fermes avoisinantes, ce qui leur prit du temps, les fermes étant assez éloignées les unes des autres. Là encore, on dut se rendre à l’évidence: le petit n’était nulle part.

Les pires pensées les assaillirent. Peut-être s’était-il aventuré trop loin et était-il tombé dans une crevasse ? Peut-être avait-il été enlevé par un voleur d’enfants ? Il faut dire que les actes de sorcellerie macabre n’étaient pas rares alors. Le tristement célèbre « sorcier de Bras-Creux » faisait parler de lui. On le soupçonnait des pires vilénies, ce qui se révélera exact bien plus tard.

Mais là, l’hypothèse paraissait peu crédible. Dans ce paysage à l’habitat dispersé, où tout le monde se connaissait, la présence d’un étranger au pays eût été vite remarquée. Et personne n’avait vu quiconque de suspect.

Le papa se rendit, au pas de course, jusqu’au petit bourg du 27è Km, l’actuel Bourg-Murat, où se comptaient quelques dizaines de maisons tout au plus. Grâces à un maître d’école, il pu contacter les gendarmes du Tampon qui promirent de venir le plus rapidement possible. Ce qu’ils firent : avant la fin de la matinée, ils étaient là et accomplirent soigneusement leur tâche. Ils allèrent partout durant les quatre jours suivants, fouillèrent partout avec l’aide de plusieurs collègues venus en renfort de Saint-Leu, Saint-Denis, Saint-Joseph.

On ne trouva rien ! Pas même le plus petit début d’indice pouvant dire que le petit était peut-être passé ici où là. La maman faillit s’en trouver très mal et dut, outre les soins d’un médecin mandé au Tampon, pour se soutenir le cœur, avaler des litres et des litres de « tisane romarin », remède souverain contre « le saisissement » et autres avanies cardiaques, tous les anciens vous le confirmeront.

Les jours passèrent…

Environ une semaine plus tard, deux braconniers traînaient leurs gonis pleins de beaux tangues bien gras sur les hauteurs de la Grande-Ferme, très exactement sur les hautes falaises dominant de plusieurs centaines de mètres les sources de la rivière-des-Remparts. Le lieu-dit Mahavel. Il doit bien y avoir quatre cents mètres en chute libre.

Et là… Ils n’en crurent tout d’abord pas leurs yeux. Une vieille souche morte de tamarin-des-hauts surplombait le vide. Et, dans la fourche de deux de ses branches, bien assis, il y avait le petit, qui les regardait en souriant.

Comme l’écrit Saint-Exupéry : « Il n’avait pas l’air d’avoir  froid, ni d’avoir faim, ni d’avoir soif ». En tout cas, son sourire disait assez qu’il ne semblait pas avoir peur non plus.

Les deux braconniers se demandèrent comment ils allaient pouvoir faire pour tirer le môme de sa périlleuse position. Ils posèrent leurs gonis, s’apprêtant à faire quelque chose mais quoi ? Ils n’en savaient rien. Ils avaient machinalement tourné le dos au gamin afin de se concerter sur le sauvetage à venir.

Ils se retournèrent vers le vieil arbre pour conforter le petit et là, connurent leur seconde surprise du jour : Le petit était au pied de l’arbre, à distance soigneuse du précipice, et les regardait en souriant. Du plus vite qu’ils purent, ils ramenèrent le gamin chez lui, le portant à tour de rôle sur leurs robustes épaules.

Soulagement….

Les parents de l’enfant pleurèrent de joie ; les gendarmes félicitèrent les braconniers, passant pour une fois sur leur larcin ; on appela le médecin qui ne décela rien d’anormal chez l’enfant. Le papa prit, ce soir-là, la plus belle cuite de sa vie et comme on le comprend.

Pour le reste, personne n’y a jamais rien compris : le petit ne put donner la moindre explication sur ses quelques jours loin de chez lui. Comment avait-il quitté la maison de sa famille ? Où était-il allé ? Avec qui était-il ?  Qu’avait-il fait ? Avait-il eu froid ? Qu’avait-il mangé ?…

Il ne put rien en dire !

Cette histoire ne s’arrête pas là…

Elle m’avait été racontée, voici quelques décennies, c’était à l’époque du Mémorial de La Réunion, par le vieux Valère Payet, un paysan de la Plaine-des-Cafres. Valère a toujours été un conteur « à l’ancienne », un de ces vieux bonshommes qui savent passionner leur auditoire avec les contes les plus farfelus. Je me disais donc que c’était une de ses histoires, une de plus. Je m’empressai d’en faire part à mes lecteurs. J’étais loin de me douter…

Voici une vingtaine d’années, j’errais dans les rues de Saint-Pierre, sans doute à la recherche d’une buvette (excusez !) Dans les parages du marché couvert, je sentis qu’on me tirait par la manche. Je me retournai et vis un monsieur souriant, pas très grand, râblé. Une carrure de paysan et une bonne tête de mec franc du collier.

« Escuz’ à mwin dérange à ou monsieur. Ou sé pas monsieur Just, ou ? »

J’acquiesçai et il me dit tout-de-go : « A mwin minm le ti marmaille ou la raconte le z’histoire là ! »

À la prochaine !

Justinien vôtre!