« Don’t let go », le premier titre de l’artiste Nymphéa

Nymphéa, de son vrai nom Ingrid Richard, est une auteure-compositrice la nuit et professeur le jour. Réunionnaise amoureuse des mots et de la musique, elle a sorti il y a un mois son tout premier titre « Don’t let go ». Un titre en anglais certes mais avec des paroles en créole qui évoque le sentiment d’abandon, teinté d’errance et d’ombres mais surtout d’espoir, et de lumière. Une  chanson qui parlera au plus grand nombre !

A 38 ans, Ingrid Richard 38 ans est une Saint-Pauloise, professeur de français. Amoureuse des mots et de l’art, l’écriture et la musique font partie intégrante de sa vie, une vraie drogue saine, et cela depuis  toute petite.  

Son nom de scène n’a pas été choisi au hasard puisqu’il fait référence au peintre Monet du XIX siècle dont elle est fan. Un artiste peintre connu pour ses nombreuses œuvres de nymphéas.  

Son projet musical  

Le cœur brisé par une rupture l’année dernière, Nymphéa  décide d’allier ses deux passions : musique et écriture. Une thérapie pour guérir et avancer  puis aider ceux qui ont connu la même situation.

 « Tirés de poèmes que j’ai écrits depuis plusieurs mois en créole, en français et en anglais, les chansons naissent et s’écoulent en une dizaine de jours sous ma plume avide. Les mélodies viennent s’y entremêler spontanément dans ma tête » raconte-t-elle.

Sans le savoir  encore,  le tout premier album de l’artiste est en  train de voir le jour. Nymphéa contacte alors Gérald  Loricourt qui pose ses notes sensibles sur ses  textes et ses mélodies.  

Nymphéa propose une musique  éclectique aux sonorités métissées, aux influences soul, urbaines et traditionnelles à la fois, en bref : un bon cari la musik.

Son premier titre « Don’t let go »  

Prenez un soupçon de maloya, une pointe de  soul et de gospel, assortis d’une touche urbaine  ek in bon peu l’amour (toujours !) : Voilà  « Don’t let go ».  Premier titre écrit à 99,9% en créole, « Don’t let go » évoque le sentiment d’abandon que  chacun peut être amené à ressentir après une  rupture comme si l’autre avait emporté un bout  de votre cœur avec lui. On lui crie de ne pas  abandonner, de ne pas partir…en vain !  

« Je suis actuellement en préparation de mon premier EP « Coulèr mon l’âme », en studio avec Gérald Loricourt. La sortie est prévue pour la fin de l’année » renchérit Nymphéa avec enthousiasme.

L’auteure s’engage également auprès des plus démunis. En effet, après avoir été bénévole à la prison du Port dans l’association Lire Pour En Sortir, où  elle faisait de la lecture à voix haute, elle  participe une fois par mois à la distribution de repas pour les sans-abris de Saint-Paul.

Aussi à travers ses chansons, Nymphéa espère-t-elle aider les gens d’une autre façon grâce au  pouvoir cathartique des mots et de la musique.

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L’Oiseau Noir : Le slam comme thérapie pour soigner ses maux et se reconstruire

Il a fallu une peine d’amour  et un coeur brisé en plein confinement pour que  l’artiste l’Oiseau Noir, Benoit Queroix  de son vrai nom, se révèle au public. De cette déception brutale est née “Je ne t’aime plus mon amour ». Rencontre avec un slameur qui  joue avec les mots et les sons pour créer sa propre poésie.

Originaire de la banlieue parisienne, Benoit Queroix vit à la Réunion depuis 9 ans . Après avoir fait des études d’arts et communication, il a changé de cap à 22 ans pour des études en alternance dans le commerce. 

J’ai travaillé de nombreuses années dans l’immobilier comme stagiaire puis conseiller manager et patron associé. J’ai toujours réalisé des projets de photographie depuis tout jeune à travers mes nombreux voyages, dans la rue et avec des associations. J’aime définitivement les gens”.

Comment es-tu devenu slameur?

Tout allait bien pour moi, jusqu’à ce fameux jour où j’ai subi la plus grande déception amoureuse de ma vie.  

En mars 2020 et pendant le confinement,  j’ai écrit une chanson à celle qui a partagé une partie de ma vie.  Je voulais la lui transmettre chantée par une vraie chanteuse mais j’ai décidé de slamer cette chanson puis de la publier sur les réseaux sociaux. Je lui ai envoyé également mais aucune réponse de sa part”.

Le lendemain,  il écrit un autre texte sur la mort de son père, slamé en facecam avec un air de piano relayé par des milliers de personnes sur les réseaux. 

J’ai reçu de nombreux messages d’encouragement me disant que mon écriture était belle tout comme ma voix. Avant cela,  je n’avais jamais écris le moindre texte ni même chanté ou slamé. Voilà comment je suis devenu chanteur ou slameur peu importe. C’est devenu très vite une passion pour l’écriture”.

Benoît se considère comme un  chanteur dans un style plutôt « spoken word » (qui se concentre essentiellement sur les mots eux-mêmes, la dynamique et le ton de la voix, les gestes, les expressions) car le slam a d’autres codes. Le slam, de « claquer » en anglais, est un art d’expression qui vient de la rue qui vise à « claquer » un texte sans accessoires, sans musique mais simplement avec son énergie, son corps.

Je ne veux pas me mettre d’étiquettes. Je fais de la musique et de la chanson française. Mes influences sont les grands paroliers français comme Jacques Brel, Aznavour, Léo Ferré, Gainsbourg mais aussi Fauve, Scylla, Grand Corps Malade, Oxmo Puccino, et bien entendu le hiphop. J’aime la musique en général et également la musique pei surtout le maloya”. 

Quel a été le déclic, pourquoi l’oiseau noir?

Le déclic est simple. J’ai constaté que mes textes faisaient du bien grâce aux messages reçus. De nombreuses personnes se sont retrouvées dans mes « maux » et mes textes notamment le texte sur mon père ou je déclame de se réconcilier avec les gens que l’on aime avant qu’il ne soit trop tard. Et lorsque tu reçois des messages disant « merci, grâce à votre texte j’ai recontacté telle personne.. », tout prend du sens”.

En un peu plus d’un an, il écrit plus de  200 chansons. Son écriture est intuitive et se perfectionne jour après jour. Il va maintenant à l’essentiel de ses émotions avec des mots simples. Il écrit ce qu’il ressent sur l’amour, le deuil, son enfance, le rêve, la solitude et les souffrances. Il rencontre rapidement par hasard des musiciens comme Lucie Hoareau au piano qui compose la plupart de ses chansons. 

Les planètes se sont alignées pendant le confinement” dit-il en souriant. 

« Chogan » est un oiseau noir dans la culture amérindienne et il n’annonce pas forcement de mauvaises nouvelles, bien au contraire. Pourquoi l’oiseau noir ? J’aime voler dans les airs avec mon parapente car j’aime la nature et la liberté. Le noir est une belle couleur profonde. Je me suis réinventé dans une souffrance certaine et c’était vital. L’oiseau noir est un messager. Il s’est extrait de mon corps pour écrire mes émotions, mes noirceurs et mon coeur. Je n’ai absolument aucune idée de la couleur de mon prochain texte car il sera le reflet d’une émotion, d’un sentiment fort”. 

Quelle a été ta première scène, ton ressenti face au public?

Quelques mois après mon premier texte, j’ai eu la chance de jouer à La Cerise à Saint-Paul devant une cinquantaine de personnes et j’ai véritablement compris que j’étais fait pour ça et que la musique me procurait un certain bien-être”.

Face au public, je suis à l’aise, j’arrive à dépasser ma peur très rapidement. Mon premier public a apprécié, j’ai reçu de nombreux encouragements, des pleurs et des oreilles attentives. Cela dit, je fais avant tout de la musique pour moi à la base. J’aime ma musique. Et ensuite pour la partager bien entendu. Je veux garder de l’authenticité et une musique du cœur des tripes”.

As-tu des projets pour 2021 ? 

En janvier 2021, j’ai eu la chance de rencontrer Jérôme Galabert de SAKIFO TALENT qui m’a proposé un contrat d’édition et de production. C’est avec un immense honneur que j’ai signé avec SAKIFO TALENT pour développer ma nouvelle carrière. Mon projet immédiat est de sortir un EP 6 titres pour octobre 2021, date à laquelle nous allons jouer sur les premières scènes de l’île et rencontrer le public”. 

Benoît Queroix  continue de travailler dur chaque jour pour apprendre la musique, écrire, construire ses projets musicaux. Il rêve d’une grande tournée régionale et nationale et jouer dans les plus belles salles.

Actuellement,  il mène des ateliers d’écriture avec les enfants dans les écoles, collèges et lycées. 

La relation avec les marmailles est très importante. C’est ma responsabilité en tant qu’artiste et surtout un immense plaisir de les accompagner. Mon projet est d’être heureux, de donner du sens à ma musique et de devenir un grand artiste pour me réaliser. Je vais travailler dur pour réaliser ce rêve qui a commencé en avril 2020”. 

A 38 ans, Benoît Queroix auteur, compositeur et interprète a trouvé sa voie et nous fait vivre chacun de ses textes. On souhaite à l’Oiseau Noir de s’envoler haut pour trouver la lumière de la scène et vivre “sa plus belle histoire d’amour”.