L’artiste JSD (Je Suis Déterminé) gitan Catalan d’origine algérienne-hollandaise, est un auteur compositeur et interprète installé depuis 13 ans à La Réunion. Il se fait connaître il y a 3 ans, avec son premier titre « Charbon » qui a fait le buzz sur les réseaux. La musique est son oxygène, elle lui apporte la joie de vivre. Déterminé à percer dans ce domaine , il ose le mélange des musiques et sort plusieurs autres titres « AMG », « Barrio » « Mi vida ». Avec son label « Artdiente », il met en avant son identité hybride et défend ses valeurs (loyauté, respect, ambitions, réussite) à travers des messages préventifs auprès de ses auditeurs. Sa culture catalane chevillée au corps est l’ADN commune à toutes ses compositions. En préparation de son prochain son « Eldorado » dédié à sa fille, il se livre en toute discrétion.
Étiquette : confessions
Steeve Bourane, chercheur en neurobiologie, primé aux Talents de l’Outre-Mer
Chercheur en neurobiologie du diabète, Steeve Bourane, a été lauréat du 9 ème prix des « Talents de l’Outre-Mer » qui s’est déroulé le 15 septembre dernier au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac. Une distinction qui récompense ses efforts et ses sacrifices consentis, tout au long de son parcours et qui lui permet aujourd’hui de réaliser son rêve, celui de devenir chercheur à plein temps à La Réunion.


Qui est Steeve Bourane?
Originaire de Saint-André plus particulièrement du quartier du Colosse , Steeve Bourane mène des recherches à l’Inserm. sur la neuropathie diabétique avec sa propre équipe depuis trois ans. Il a un parcours d’excellence. Après avoir obtenu son doctorat en Neurosciences à Montpellier en 2007, il intègre une équipe de recherche en postdoctorat au Salk Institute de Californie, établissement prestigieux aux États-Unis dans lequel fut créé le vaccin contre la polio et dont sont issus pas moins de 11 prix Nobels.
De retour sur son île en 2016, Steeve étudie la neuropathie diabétique. Véritable fléau, le diabète est une maladie qui touche près d’un habitant sur dix à La Réunion. Il est le parrain de la Fête de la science en 2021 et emporte également le « Nou la fait » organisé par l’école du digital Crealise.


Pourquoi es-tu revenu chez toi à La Réunion ?
Quand Steeve quitte sa terre natale en 1997, l’objectif est d’aller se former pour pouvoir revenir travailler un jour dans l’île et apporter son expertise au développement du territoire. En étant à l’étranger, Il ne pensait pas qu’il aurait pu trouver du travail localement dans son domaine de compétence.
“Pour des raisons personnelles, j’ai été contraint de revenir à La Réunion en 2016. Après une période de chômage, j’ai pu intégrer l’unité mixte de recherche DéTROI – INSERM U1188 en tant que post-doctorant pendant deux ans avec un financement de la Région Réunion. En 2017 et 2018 j’ai postulé au concours national de chercheur à l’INSERM pour devenir chercheur mais à chaque fois j’ai été recalé à l’oral. En 2019, j’ai retenté le coup dans une autre commission avec un projet de recherche plus ambitieux et plus en adéquation avec mon parcours scientifique et les besoins du territoire. Cette troisième tentative a été la bonne ! L’une des difficultés que j’ai rencontrées pour obtenir ce poste de chercheur était d’expliquer aux instituts de recherche métropolitains les raisons pour lesquelles je voulais faire de la recherche à la Réunion, qui est plutôt perçue comme une destination de vacances que comme un lieu d’excellence pour de la recherche scientifique. Tout au long de mon parcours, je n’ai jamais perdu La Réunion de vue. Je voulais revenir dans mon île car j’y suis attaché et j’ai un profond amour pour la culture réunionnaise et nos traditions”.
Quand as-tu senti la fibre pour la biologie? Et Pourquoi t’es tu intéressé au diabète?
Depuis que je suis jeune, j’ai voulu comprendre comment les êtres vivants fonctionnaient. Au collège, je capturais des petits scorpions que je ramenais à notre professeur de biologie pour les observer tranquillement dans le vivarium. Au collège comme au lycée, j’ai toujours été passionné par la biologie et c’était d’ailleurs la matière où j’obtenais mes meilleures notes. A l’Université, je me suis donc naturellement orienté vers les neurosciences pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau humain et la manière dont nous percevons le monde au travers de nos sens. C’est un sujet inépuisable qui continue de me passionner !
En rentrant à la Réunion, je me suis intéressé au diabète et à ses complications, en apprenant que la Réunion était le premier département français comptant le plus de diabétiques, notamment parce que certains produits alimentaires comme les sodas ou les yaourts dans les outre-mer étaient jusqu’à 30% plus sucrés qu’en métropole – jusqu’à ce qu’une loi de 2013 ne ramène les taux de sucre dans les produits en outre-mer au même niveau que ceux de Métropole . A La Réunion, près de la moitié des patients diabétiques est hospitalisée pour des problèmes au niveau des pieds (plaies et amputation). L’amputation étant l’une des conséquences les plus impactantes et traumatisantes pour les patients. Sur la base de ces observations, je me suis mis à envisager un projet de recherche utilisant mon expertise en neurobiologie permettant de mieux comprendre les évènements précoces menant à l’amputation chez les diabétiques : avec mes recherches, je veux mieux cerner comment le diabète va perturber le fonctionnement des neurones et des nerfs qui nous permettent de sentir la douleur et le toucher. La perte de sensibilité souvent au niveau des pieds au cours du diabète mène à l’apparition de plaies suite à des blessures non détectées et non traitées à temps.

Tu es passionné par ton métier, que souhaites-tu le plus réaliser ?
Professionnellement, je veux réaliser quatre choses : Premièrement, faire diminuer le nombre d’amputation de patients diabétiques à La Réunion. Il s’agit de faire de la prévention avec l’aide des médecins généralistes, des diabétologues, des podologues et autres professionnels de santé afin de détecter très tôt les patients à risque pour mieux les suivre et les orienter. La neuropathie diabétique reste malheureusement encore sous diagnostiquée à La Réunion par les professionnels de santé !
La deuxième est de faire prendre conscience aux patients l’importance de prendre soin de leurs pieds afin d’éviter/retarder l’apparition des plaies qui sont très difficiles à traiter, une fois installées, et qui sont à l’origine des amputations.
Troisièmement, je veux faire de la recherche de qualité et produire des publications scientifiques de haut niveau à La Réunion (oui nou lé kapab !) afin de démontrer aux instituts de recherche métropolitains que La Réunion est une terre d’avenir où il faut continuer d’investir.
Enfin, je veux aider notre jeunesse à trouver sa voie et préparer le terrain pour les futurs chercheurs Réunionnais.

Quel a été ta réaction en recevant le prix des Talents de l’Outre Mer ?
J’ai été très heureux d’apprendre que ma candidature avait été retenue par le Casodom pour être l’un des Talents de l’Outre Mer 2021. C’est une véritable fierté pour moi et toute ma famille. Ce prix, je le dédie à la mère de ma fille, Nelsy, malheureusement emportée par un cancer en 2016. Elle a joué un rôle très important dans mon parcours aussi bien au niveau professionnel que personnel. C’était un honneur pour moi de représenter La Réunion lors de cette cérémonie de remise des prix au musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris. Je suis très reconnaissant pour les personnes qui m’ont toujours aidé et soutenu durant toutes ces années.
Depuis ton retour, qu’est ce qui a changé à La Réunion ?
Depuis mon retour, je trouve que pas mal de choses ont changé à La Réunion. A mon arrivée, j’ai été agréablement surpris de voir le dynamisme autour de la création de start-up, notamment dans le domaine de la santé. Les investissements de l’Europe, de l’Etat et de la Région Réunion permettent aujourd’hui aux jeunes Réunionnais de se lancer plus facilement dans l’aventure de l’entreprenariat. Je trouve qu’il y a une véritable avancée dans cette direction. A nous de profiter de ces opportunités pour permettre le développement de la Réunion de demain.
Pour le côté un peu plus négatif, je constate malheureusement que les « fast food » poussent comme « mové zerb » dans notre département. C’est hallucinant de voir autant d’enseignes dans certaines villes. On ne peut pas nous dire et répéter qu’il y a des problèmes d’obésité et de diabète et inciter les gens dans tous les coins de rue à consommer de la malbouffe ! Quelle hypocrisie ! Il me semble que nous n’avons pas encore tiré les leçons d’un passé pas si lointain ! Qu’attendons-nous pour réagir ? Pour ma part, je pense que nous devons nous-mêmes prendre les choses en main et d’arrêter d’attendre que les choses changent tout seul. Nous devons équilibrer notre alimentation malgré toutes les tentations environnantes, faire du sport et surtout alerter nos enfants des dangers de la malbouffe, afin d’enrayer la progression de ces maladies chez nous.

Quel est la place de la recherche à La Réunion ?
L’Université de la Réunion représente actuellement l’une des premières forces du territoire en matière de recherche. Elle compte 22 unités de recherche, dont 12 équipes d’accueil et 9 unités mixtes de recherche (UMR) rattachées à des organismes de recherche tels que l’INSERM, le CNRS, l’IRD ou le CIRAD.
Les domaines de recherche sont divisés en 3 grandes catégories : Droit/Economie/Gestion ; Lettres/Sciences Humaines ; Sciences/Technologies/Santé.
Ces laboratoires sont des structures essentielles à l’offre de formation pour les étudiants désirant faire de la recherche. Dans le secteur des Sciences/Technologies/Santé, 3 axes stratégiques se dégagent :
- L’amélioration des activités de contrôle et de prévention des crises, le développement de thérapies innovantes pour les maladies infectieuses et les maladies métaboliques chroniques.
- Cerner les processus écologiques à l’œuvre pouvant constituer des menaces pour la biodiversité.
- La biosécurité pour la production et la transformation agroalimentaires durables. En santé, la Réunion peut également s’appuyer sur la présence de plateformes de recherche telle que le CYROI mettant à disposition des plateaux scientifiques et technologiques mutualisés. La recherche à la Réunion est en plein essor et la mise à disposition de nouveaux espaces de travail, la création de nouvelles équipes ainsi que l’arrivée de jeunes chercheurs dans les années à venir devraient permettre à la recherche réunionnaise de passer un cap dans le futur.

Des conseils pour un jeune qui voudrait suivre tes traces de chercheur ?
Les conseils que je donnerais aux jeunes désirant devenir chercheurs, c’est d’être persévérants, tenaces, ambitieux et surtout de croire en leurs capacités. Mon parcours a été semé d’embûches avec plusieurs échecs (redoublement au BAC et à ma première année d’université, échecs successifs au concours de chercheur INSERM) mais avec la patience et le travail, j’ai pu à chaque fois me relever. Je suis arrivé à réaliser mon rêve de devenir chercheur à plein temps à La Réunion même si ça m’a pris du temps. J’ai toujours suivi mon instinct et ma passion. Ce métier, je le fais par amour et non pas pour l’argent. Un autre conseil que je donnerais, c’est qu’il ne faut pas hésiter à quitter La Réunion pour aller se former dans les meilleures universités et centres de recherche mondiaux afin de pouvoir revenir un jour nourrir La Réunion de vos expériences.
Le monde naïf de Natacha Christine Coulon
Natacha Christine Coulon, artiste-peintre naïve, expose actuellement ses œuvres à l’hôtel Saint-Alexis à Boucan Canot. Des toiles naïves très colorées et vives qui réveillent toute la poésie de La Réunion dès que le regard se pose dessus.


Un émerveillement pour les yeux au sein de la salle de réception de l’hôtel Saint-Alexis. Le public rentre dans l’univers de Natacha Christine Coulon artiste-peintre naïve. Elle y expose une trentaine de toiles jusqu’au 21 août 2022 « qui sont en vente si le cœur vous en dit », souligne l’artiste. Les amateurs d’art qui le souhaitent peuvent acquérir une ou plusieurs de ses œuvres, et comme elle précise « c’est déductible des impôts ».
Retour sur une artiste-peintre qui transmet la diversité de la culture réunionnaise grâce aux sirandanes créoles (devinettes ou proverbes) au travers de ses tableaux : robe rouge, jupon blanc, soulier vernis ? Zot la deviné ? Oui, c’est bien le letchi ! Ou encore la tête mon grand-père lé plein la gale ? Zot la trouvé? C’est le Ti Jacques !

De l’art naïf qui réveille une petite étincelle en nous, celle de la découverte, de l’émerveillement, de l’enfance, d’un parent, d’une scène.. L’artiste a toujours peint, depuis qu’elle savait tenir un crayon du moins… de l’art naïf mettant en scène la vie quotidienne où les couleurs ont une place importante. Elle dissèque les détails du quotidien, travaille sur des thèmes, comme ceux du tableau « Padel » etc. Chaque tableau nous raconte une histoire, celle de la vie de tous les jours, au marché forain, à la pêche aux bichiques, à la cueillette des fleurs, à la danse du quadrille sans oublier les coutumes religieuses…


« Chaque tableau dévoile un moment vécu, une tranche de vie, un paysage que j’aime » souligne Natacha. Les fruits et légumes, le chapeau, le poutou sur le front des malbaraises, la nudité, les cascades : tous ces détails minutieux remplissent ses tableaux. C’est à Saint-Denis que Natacha Christine Coulon laisse libre cours à sa passion.


« Cet amour de la peinture, je l’ai depuis l’enfance grâce à un magazine laissé par un voisin. A l’intérieur, il y avait des petites vignettes qui représentaient des œuvres d’art. J’ai essayé dans un premier temps de reproduire ces tableaux. La première œuvre qui m’a touché est le tableau « La fille à la robe rose » exposé dans le salon de mes parents. Pendant longtemps, j’ai cru que c’était de Monet mais j’ai appris il y a peu, que c’était un tableau de Frédéric Bazille. Un peintre impressionniste français qui n’a jamais vendu de tableau de son vivant. Il a produit des œuvres remarquables. Voilà c’est comme cela que ma passion pour la peinture a commencé » explique Natacha en souriant.


Alex Hoareau primé lors d’un concours d’art pour le portrait de T-Matt
Alex Hoareau a toujours aimé dessiner depuis ses huit ans. D’abord des mangas puis petit à petit, des portraits au crayon. Un talent qui lui vaudra les honneurs d’un jury composé de membres de l’École Supérieure d’Art de La Réunion. Ces derniers lui ont en effet attribué le 1er prix du concours d’Art de chez Dalbe Réunion pour son portrait de l’artiste T-Matt. Alexandre veut désormais se faire connaître en tant que dessinateur artiste portraitiste. Rencontre avec ce jeune homme originaire de Sainte-Clotilde qui veut vivre de sa passion.
Ses débuts
Artiste portraitiste autodidacte, Alex Hoareau plus connu sous son nom d’artiste « Alexart » a cette passion pour le dessin depuis marmaille. Il recopiait fidèlement les personnages de ses mangas favoris (Dragon Ball, Naruto entre autres). Il dessinait tous les jours, que ce soit chez lui ou à l’école avec juste un crayon et une feuille de papier. Avec ce matériel, il était heureux.
« Au fil des années, j’ai maîtrisé les techniques du dessin manga. Cela devenait limite trop facile à mon goût. » dit-il en souriant.
A ses 18 ans, il décide de sortir de sa zone de confort et de se lancer dans le dessin portrait.
« Je regardais beaucoup de vidéos sur Youtube, de personnes réalisant des vidéos de type timelapse (vidéo accélérée) de leurs dessins. Une des personnes qui m’a le plus inspiré était Heather Rooney, une artiste portraitiste américaine. J’ai voulu en faire de même. Cependant, la transition manga / portrait était brutale, les techniques étaient complètement différentes de ce que j’avais l’habitude de faire et j’avais l’impression de devoir réapprendre le dessin, de repartir à zéro ». explique Alex.


Motivation et persévérance
En 2012, il réalise son premier portrait et le résultat fut « catastrophique » selon ses dires. Motivé, Alex poursuit ses efforts. Après environ une centaine de feuilles de papier jetées à la poubelle, ce n’est qu’au bout de deux longues années de travail qu’il arrive enfin à maîtriser le style portrait. Il décide donc de se lancer dans la réalisation de vidéos timelapse.
« A l’aide de mon téléphone, une lumière et d’une application pour réaliser le montage vidéo, j’ai réalisé mes premières vidéos. Sans grand succès. Mais abandonner ne fait pas vraiment partie de mon vocabulaire, et là me vient l’idée de réaliser le portrait en vidéo d’un artiste réunionnais : T-Matt ».
La vidéo rencontre un succès fou, 60.000 vues, « c’est peu » comme il le dit, mais c’était énorme pour lui à l’époque. Plusieurs personnes prennent contact avec lui pour des expositions, des articles, des commandes, et c’est à partir de là que commencera pour lui sa grande aventure artistique.
Alex enchaîne les portraits, sa technique de plus en plus maîtrisée. Sa rencontre avec le producteur VJ AWAX va changer sa vie. Ce dernier très connu dans le milieu musical, va l’aider en postant une de ses vidéos timelapse d’un des artistes de son label, Mc Box sur sa propre chaîne Youtube « Run Hit ».
Et c’est le début de la reconnaissance de son talent. Par la suite, d’autres vidéos d’artistes suivront : « Dangerous », « T-Matt ».
« Le cliché de l’artiste T-Matt a été pris par le photographe Olivier Ah Poor. La complexité de la photo m’a intrigué et j’ai voulu tenter le challenge ».
Challenge réussi puisque ce dessin rencontrera un énorme succès.


Nouveau départ !
Avec la crise Covid, son travail a ralenti un peu. Plus d’expos, plus de commandes, Alex décide alors de faire une pause dans sa carrière et de se focaliser sur sa vie personnelle. Mais en 2022, le dessin lui manque cruellement. Il reprend donc ses crayons.
« En 2 ans, tout le monde m’a oublié » soupire-t-il. Il me fallait donc rallumer la flamme, et j’ai réenchaîné portrait sur portrait dans l’espoir de me faire connaître à nouveau ».
Il a bien fait puisqu’il vient de remporter le premier prix concours d’Art organisé par Dalbe Réunion.
« J’ai tenté ma chance en tant que concurrent en déposant le portrait de T-Matt, A ma grand surprise, je remporte le fameux concours. Le jury était composé de professeurs de l’Ecole Supérieur d’Art de La Réunion (ESA) et m’a félicité pour mon travail ».
Avec pleins de projets déjà entamés, Alex espère pouvoir vivre de sa passion. Mission pas impossible tant son talent est grand.

L’appel des « supers » Nanas du Sud aux collectivités : « Les petits artistes existent aussi! »
2020 a été l’année où le monde artistique et culturel fut touché par la crise sanitaire et forcer à l’arrêt la plupart des artistes connus ou à demi et mêmes les nouveaux talents. La Réunion n’a pas été épargnée. Si certains oubliés ont réussi à sortir du tunnel, d’autres ont dû s’armer de patience car la concurrence est rude entre les productions et les labels pei. Face à ce constat, quatre femmes artistes originaires du sud représentant leur secteur géographique se sont réunies pour former « Les Nanas du sud ». Un projet ambitieux qui n’est pas qu’artistique mais également un combat pour chacune d’entre-elles.
Les rassemblements, les discothèques, les braderies et autres fêtes foraines ont été suspendus pendant plus de deux ans. Le milieu de la musique est un domaine très privé et parfois même compliqué pourtant les artistes pei sont nombreux sur l’île.
Alors pourquoi certains artistes sont plus sollicités que d’autres ?
Il faut savoir que la concurrence entre les productions et les labels se font sentir sur leur notoriété auprès des communes. Toutes les radios ne valorisent pas forcément le local, le boycott et le copinage sont les deux raisons de cette négligence au sein de la musique. Après la levée des restrictions sanitaires dans l’île en février dernier par la préfecture, le monde culturel et artistique a pu reprendre un semblant de vie.
Mais la plus grande difficulté pour ces artistes est de faire valoir leur talent et leur passion sur nos podiums réunionnais. Et même si le monde artistique reprend peu à peu son souffle, la concurrence reste rude et cruelle.
Par ailleurs, de nombreuses collectivités restent encore frileuses dans l’organisation d’évènements culturels en raison du contexte sanitaire. À cause de cela, les artistes les plus médiatisés et reconnus deviennent leaders des plateaux artistiques au grand regret des autres qui sont moins bien connus. Face à cela, ces « petits » artistes sont obligés de réduire drastiquement le coût de leur prestation voire parfois faire du copinage pour obtenir un plateau artistique. Voilà la triste réalité !
Le projet Nanas du Sud est né

Tessa, artiste chanteuse depuis 7 ans est porteuse du projet Nanas du Sud avec pour seul objectif de « réunir pour mieux réussir ». Elle propose par exemple que les démarches soient facilitées pour un artiste postulant à un évènement organisé dans sa commune.
Cela a commencé par une communication évasive sur les réseaux sociaux autour d’un jeu mystère sur les Nanas du Sud. Qui étaient-elles ? Les Nanas du Sud font parler d’elles avec leurs anciens titres mais également avec des nouveaux avec la collaboration d’Olivier Brique. Soutenu par ce dernier, mais aussi par leurs familles et amis, ce girls band péï a un répertoire bien adapté sous forme de show : Po mon Ker avec Myssilie, Ou la décidé avec Cécile, Stop Ladilafé avec Zila et La jalousie avec Tessa.
En route vers les plateaux
Grâce à l’aide de certains médias, les Nanas du Sud ont su conquérir la curiosité du public virtuel. Pour valider leur acquis et leur présence sur scène, elles se produiront pour la première fois en live et présenteront leur premier titre, le 24 juin prochain à Saint-Joseph en l’honneur de la Fête de la Musique.
» Nous espérons un rapprochement communal des villes du Sud, pour avoir l’honneur de représenter notre propre ville, mais surtout, nous souhaitons pouvoir au moins faire réagir le public et les organisateurs, sur le fait qu’il y a autant artistes dans leur propre ville que dans d’autres ! »explique Tessa la leader du groupe.
Mais découvrons qui se cache derrière cette formation…
Tout d’abord celle qui est à l’origine des Nanas du Sud : Tessa Tsa Robert :

Compositrice, autrice, interprète et éditeur depuis 2014. 7 ans carrière, découverte par Clif Azor, avec la reprise du titre « Valer mon sentiment ». Le titre : »La jalousie » devient le tube soleil sur Exo en 2015. Deux Albums à son actif et sept compilations en collaboration avec, Futucrew, Dominique Maillot, Mirage et Samuel Tapaz.
Quatre grandes tournées déjà effectuées vers la Métropole, Rodrigues et Maurice.
Actuellement, Animatrice radio sur LFM Réunion, Tessa a décidé depuis peu à être indépendante et signe une préparation d’album chez Studio One and Only d’Olivier Brique, de Studio Acoustique 422 et Otentik Groov à l’île Maurice.
Tessa a plusieurs cordes à son arc, organisatrice événementiel pour du privé, diplômée en BTP et architecture, elle reste une femme autodidacte sur ses talents.
Facebook: https://www.facebook.com/tessa.t.s.a
YouTube : https://youtube.com/channel/UCelw7aX9w3S4WCKVp9qQZRQ
Clip le plus connu : https://youtu.be/pCQb7d3_fao
C’Cile : Cécile est une artiste chanteuse, autodidacte, originaire de Saint-Joseph. Elle sort son premier titre un séga love « En prison » enregistré au studio Son’j. Puis en 2021, c’est dans un autre registre qu’elle se lance avec un seggae « Kozé » avec amily Studio. Cette année, elle revient un titre phare « Ou la décidé » un séga love du studio de Mathieu Govind.

L’univers de C’Cile est varié, elle écoute et interprète de la variété anglo-saxonne et touche aussi à d’autres styles de musique comme le reggae le seggae, la soul ou encore le blues. C’est sa passion pour le chant qui lui a donné l’envie d’enregistrer.
« J’aimerais surtout faire passer l’émotion à travers mon interprétation. Mon objectif faire vibrer mon public. » sourit C’Cile.
Facebook : https://www.facebook.com/cecileartiste974
instagram : https://www.instagram.com/?hl=fr
Youtube: https://www.youtube.com/watch?v=UVvncRgPLfI&list=RDUVvncRgPLfI&start_radio=1
Zila : Elle est bercée et passionnée par la musique de tout genre depuis sa plus tendre enfance. Autrice, compositrice, interprète et éditeur depuis 2021.
Zila a partagé sa première scène au théâtre de St Gilles avec l’artiste Pixl. A partir de là, elle décide de sortir son premier titre: « Stop Ladilafé » en décembre 2021, avec l’aide de Samuel Henri du studio KDM Familly, puis son second « Nout l’amour » en Mai 2022 qu’elle compose et réalise avec l’aide de Désiré François du groupe Cassiya.

Actuellement maman et autoentreprenneur, Zila est une femme accomplie et comblée. Heureuse de partager sa musique avec ceux qui l’entourent, Zila a d’autres projets à venir.
Facebook : https://www.facebook.com/ZILAchanteuse/
YouTube : https://youtube.com/channel/UCUEyGmvYuuqWn7hbRq0isyg
Clip officiel :
https://youtube.com/watch?v=m-Bb7-QugU8&feature=share
Myssilie : Compositrice, autrice, interprète depuis 2020, fraîchement arrivée dans le monde musical, elle accompagne le ségatier Olivier Brique dans son studio One and Only. Son premier titre sortie en septembre 2021 « Po mon ker » puis son second en 2022 « arrêt fait la langue ». Même si elle plongée depuis petite dans le monde musical grâce à sa famille, c’est tardivement qu’elle fera de la musique sa passion. Elle participe à plusieurs castings musicaux « Run star » en l’occurrence et des concours de karaoké qui lui ont permis d’acquérir plus d’assurance pour pouvoir se lancer réellement dans le monde musical et dans la composition.

Myssilie possède un autre atout, l’humour qui va l’amener à partager des scènes avec l’humoriste, Johnny Guichard prochainement.
Facebook : https://www.facebook.com/Myssilie-cmpt-artiste-100360406034738/
Clip : https://youtu.be/OU1IF6NJktE

Sainte-Suzanne : Bénédiction du Jako malbar pour les festivités du nouvel An Tamoul 5123
En ce dimanche 8 mai, le « Jako malbar » était de sortie au Bocage à Sainte-Suzanne pour les festivités du jour de l’an Tamoul 5123. Cet homme-singe peint de rouge (ou de vert) est un dansèr contorsionniste qui ramasse des tites pièces et des ti billets avec sa bouche…mais le Jako est bien plus que cela.


Cela fait des années, que le Jako parcoure les rues de l’île de La Réunion pour chasser les mauvais esprits et apporter de la chance aux gens pendant les festivités du jour de l’An Tamoul. S’il peut paraitre grotesque pour certains, il n’est pas méchant.
Qui est le Dieu Hanuman ?
Hanuman est une des divinités hindoues les plus populaires ; il est le dieu-singe, patron des lutteurs et des acrobates, des arts martiaux mais aussi dieu de la sagesse et de la méditation. Il est souvent représenté avec une massue. Il représente le contrôle intérieur, la foi et la dévotion complète à une cause

C’est quoi un Jako ?
Après avoir respecté une période de carême et de prières, Le Jako prend l’apparence du Dieu Hanuman et apporte sa bénédiction en dansant au rythme des tambours. Il semble en communion avec le dieu, comme pénétré par l’esprit d’Hanuman. Le Jako esquisse quelques pas de danse, procédant à des gestes et des parades précises. Sur son passage, des fidèles déposent de l’argent dans une feuille de bétel. Il le ramasse, en faisant des acrobaties et en se contorsionnant, uniquement avec sa bouche.

Il arrive que le Jako soit invité à bénir une maison et la famille afin qu’ils soient protégés par Hanuman. Il appose sa main sur le mur de celle-ci, constituant ainsi une « garantie », une protection pour la famille. Il termine son exhibition en remerciant les divinités Alvan et Nargoulam, en procédant à des rituels et en leur effectuant des offrandes.
Certains profitent de l’occasion de prendre une photo à ses côtés pour que la chance soit avec eux toute l’année.

Maéva Coutant : Le Taekwondo, plus qu’un sport, une philosophie de vie 
Multiple Championne de France, Vice-championne du monde Senior, Championne d’Europe Junior de 2005 à 2013, Maéva Coutant est aujourd’hui la personne la plus titrée de l’histoire du Taekwondo à La Réunion. Maman de deux petits garçons, elle a mis sa carrière de championne entre parenthèses pour se consacrer à sa famille. Mais elle continue la pratique de ce sport en entraînant de futurs champions dans son club Tkd Tampon Dojang. Rencontre avec une femme qui a explosé dans cette discipline de part sa carrure et son talent.
Native de Saint-Louis, Maéva Coutant est une sportive dans l’âme. Dotée d’un palmarès bien riche, la Réunionnaise est très investie dans la pratique du Taekwondo à La Réunion, art martial d’origine coréenne qui permet d’acquérir une force d’épanouissement et de cultiver un esprit d’ouverture.


Son parcours
C’est à l’âge de 7 ans que Maéva Coutant découvre le Taekwondo grâce à sa maman qui avait un faible pour les sports de combat.
“ On a tenté et j’ai accroché. C’est devenu une passion, car de base j’ai un caractère assez tenace, j’ai beaucoup aimé l’idée de frapper.” dit-elle en souriant.
“ Mes premiers pas dans la compétition, je les ai fait en minimes où je suis arrivée seconde. Cela a été le début d’un rendez-vous annuel incontournable. L’année suivante, je suis devenue championne de France. Au total je compte 11 titres nationaux (minimes, cadette, junior, espoirs et seniors confondus). Grâce à ces résultats, j’ai pu être repérée par la Fédération ce qui m’a permis de participer au 1er Championnat d’Europe cadet en 2005 qui s’était déroulé en Sicile. Le déclic a été immédiat, j’ai su que je voulais aller au plus au haut niveau ”.
En parallèle, Maéva évolue dans les structures régionales, mises en place par la Ligue de Taekwondo Réunion. Tout d’abord le pré-pôle (2003-2004) et le pôle espoir (de 2004 à 2007). L’année 2007 se révèle être la bonne année pour elle car Maéva devient Championne d’Europe Junior en Azerbaïdjan. Elle intègre dans la foulée le pôle France à Aix-en-Provence.
“ Je quitte donc mon île à 16 ans en direction de la métropole, Ma formation au sein de cette structure m’a donné l’opportunité de jouer dans la cour des grands. Étant encore Junior, je suis sélectionnée pour les Championnats d’Europe Senior en Italie à Rome et j’y remporte le bronze. Ce résultat me propulse parmi les meilleurs de France, les portes de l’INSEP s’ouvrent pour moi. C’est la dernière structure que je convoite ”.


Pendant six ans, Maéva enchaîne les Championnats du Monde, les Championnats d’Europe (les préparations Olympiques, JO de Londres 2012 notamment), les Opens et les divers stages internationaux. Mais lors de son parcours, elle se blesse aux ligaments croisés en 2009. Déterminée, elle participe quand même aux Championnats du Monde à Copenhague et termine 4e avec sa blessure.
“ A la suite de cette mésaventure, je me suis faite opérer. Ça fait partie du jeu et il faut concilier performance et santé. Sans oublier les études, je passe mon Bac au sein de l’INSEP cette même année”.
Quelles sont les qualités pour être un bon combattant?
» Persévérance, contrôle, respect et détermination « .
Le Taekwondo est un sport de femmes ou d’hommes? À La Réunion, combien de femmes en pratiquent-elles ?
« C’est un sport mixte où l’on peut s’exprimer peu importe son genre. On développe sa personnalité à travers lui. Il y a 133 licenciés au club dont 50 féminines « .
Quelle est la philosophie de cet art martial?
» Ça veut dire La voie du pied et du poing « .
Faut-il un régime spécial pour la pratique de cet art martial?
» Le Taekwondo est un sport à catégorie de poids, la morphologie de la personne doit être prise en compte. Les gens longs et fins ont un avantage physique, et ceux qui le sont moins doivent compenser avec la rapidité, l’agilité et la force. C’est pourquoi à haut niveau, on retrouve les régimes drastiques, pour éviter de se retrouver confronté aux grands gabarits. C’était mon cas « .
Quel a été ton meilleur souvenir? Comment te sens tu après un combat?
» Mon meilleur souvenir c’était lors de mes premiers championnats d’Europe Senior en 2008, alors que je n’étais que Junior, j’ai terminé 3e. J’ai réalisé que je rentrais dans une grande famille, les grands étaient là pour nous et j’étais entourée de champions. Je ne pouvais espérer mieux pour continuer dans mon évolution vers le plus haut niveau« .
» En fonction du résultat, on se sent plus ou moins satisfait… Après une victoire, je me sens déterminée et reconnaissante que le meilleur de moi m’ait apporté la médaille. Après une défaite, je me sens exaspérée, car souvent mon pire ennemi est moi-même, un doute, un manque de vigilance et on paye le prix fort. À haut niveau ça se joue à peu« .


Et aujourd’hui??
» Ça fait 2 ans que je suis revenue dans l’univers du Taekwondo, après une grosse coupure. J’ai eu l’opportunité de retourner sur mon île pour transmettre mon expérience aux combattants réunionnais. D’autres avaient été là pour moi à mes débuts comme Philippe Bernard, Richard Calixte ou Dany Lastouillat…et bien d’autres, je me devais d’en faire de même pour la nouvelle génération. Grâce à la structure régionale (CRAHN) où je travaille en collaboration avec Dario Dorféans, nous formons les jeunes pour qu’ils accèdent au haut niveau » dit-elle fièrement.
Retrouvez Maéva Coutant au Tampon Taekwondo Dojang au 10ème km, 58 rue Georges Azema. Vous pouvez joindre le Dojo au 0692 86 83 28.
G-Wins : L’artiste à suivre…
Jason Calendrin c’est un ti gars lakour qui sorte dann Chaudron. Plus connu sous son nom d’artiste G-Wins, il est auteur compositeur et interprète. Il se passionne très jeune pour la musique qu’il a hérité de ses parents. L’artiste s’inspire beaucoup de son aîné Frédéric Joron du groupe Oussanousava pour la maîtrise de l’écriture. Son premier titre “Mi aim à ou”, qu’il a écrit à 12 ans, est très apprécié par le public réunionnais. Ses inspirations : l’amour sous toutes ses formes et il le chante dans toutes ses chansons. En préparation d’un E.P. avec en prime des featurings avec des artistes réunionnais, G-Wins se livre en toute discrétion dann son kartié ché son momon.
Tapimandyan, le premier album de La Sépia
La Sépia sort enfin son premier album ”Tapimandyan composé de 8 titres. Des chansons intimistes en créole aux textes doux ou abrasifs mais surtout poétiques. Depuis 2017, ce groupe s’est attaché à définir sa couleur musicale. A travers cet album prometteur, Cécile Fontaine, auteure et interprète, entourée de ses musiciens, nous dévoile ses mélodies évidentes et sensibles.
L’album « Tapimandyan » de La Sépia est né le 27 novembre 2022 et il a été célébré comme il se doit, dans l’émotion d’un concert vivant cousu main, en partenariat avec La Ville de Saint-André et des assos de couture, à la Maison Valliamée.


Historique du groupe
Le groupe de musique a commencé son travail en 2017 en constituant La Sépia. D’abord en se produisant de manière informelle dans un cercle amical dans la cave d’une maison à Sainte-Marie. Puis, en faisant des apparitions à l’extérieur dans deux lieux «intermédiaires» de l’Est : un kabar associatif à Bras Pétard, une scène ouverte au Bisik à Saint-Benoît et un concert pour l’association Yourte La Vanille à Bras-Panon.
Encouragé par les retours du public, le groupe obtient une première date à la médiathèque François Mitterrand de Saint-Denis en février 2020. Dès lors, La Sépia choisit de bénéficier des compétences de la compagnie Rouge Bakoly qui offre la possibilité au groupe de se professionnaliser, de rechercher des lieux de diffusion et des aides financières.


Le groupe adhère au PRMA (Pôle Régional des Musiques Actuelles) et obtient des dates dans le cadre du dispositif Tégé (Tournée Générale). La crise sanitaire vient interrompre cet élan et annuler trois dates. Un des concerts annulé en mai a pu être reporté au Bisik le 20 novembre 2020. Ce concert a confirmé la maturité du groupe et la réceptivité du public. Les mois suivants, les mesures liées à la crise sanitaire permettent au groupe de jouer seulement 3 fois en public: au Vavang’art à l’Entre-Deux en Tégé, à Château Morange dans le cadre d’une restitution de résidence d’écriture avec la Ville de Saint-Denis et dans le hall du CRR de Saint-Benoit dans le cadre de la Semaine Créole de la Région Réunion.
Grâce à l’appui de l’association Rouge Bakoly, une série de concerts est planifiée fin 2021, début 2022 dans le cadre d’un projet de « Diffusion et Territoires » qui réunit différents partenaires institutionnels.
En parallèle, la collaboration avec Serge Parbatia, technicien son, renommé pour la qualité de ses enregistrements et de ses mixages, a donné l’occasion et l’envie au groupe d’enregistrer ses compositions.


L’univers musical de la Sépia
« Shanté Fantézi, Romans Surpiké, Voyaz Kromatik »
Des compositions intimistes en créole réunionnais. Des textes doux ou abrasifs, toujours poétiques. Des mélodies évidentes, un brin décalées. Une interprétation sensible.
Depuis 2017, La Sépia s’est attachée à définir sa couleur musicale en travaillant d’abord son répertoire de reprises : Bibi, Elizabeth Cotten, Judy Henske, Harry Belafonte, Bettye Lavette, Alain Peters, Michou…
Sur cette trame Tapimandyan -assemblage d’une multitude de petites pièces colorées d’origines variées- La Sépia applique ses compositions intimistes en créole réunionnais et les enregistre sur son premier album.


Premier Album : 8 compositions
Romans Simone honore la vie et la mort, c’est une chanson où l’identité n’est qu’une somme de sensations plurielles et éphémères.
Oklerdelaline est une berceuse, une réappropriation de la comptine française fredonnée dans l’enfance, pour une petite fille créole, qui fait silence en elle.
In perl la rozé est une chanson qui titube à la recherche d’amour au fond d’un verre d’alcool.
Bal Kafyak, est une invitation à danser kafyak kafyak, kolé séré, peut-être pour trouver l’amour ou le silence dans lequel s’engouffrer.
Dann simetyèr, c’est là qu’est la tombe de notre amour dirait le poète. Faisons le deuil, guérissons nos cœurs et vivons d’autres aventures.
Tourdisman, raconte les moments de grande solitude où l’horizon chavire et les perspectives s’embrument.
Souvnans Renée est une ode à la patience : Gro pwason i bek su’l tar, dit le proverbe. Il n’est pas rare de trouver l’amour tardivement : parole de mémé !
Garden on Mars (Moin lé sir na poin in pyé mang si planet Mars), est un hymne écologico-tropical interplanétaire


En 2022 Tapimandyan sera gravé sur un vinyle, santé aux vieux tourne-disques et aux nouvelles platines. Il est aussi disponible aussi en téléchargement !
La Sépia sera à partir de fin janvier en résidence à Sainte-Rose, à Ravine Glissante et un concert est également prévu fin mars.
Le groupe espère de tout cœur que les restrictions n’auront pas d’impact sur cette action de lancement du concert Tapimandyan en live.
Alizée Falque: De La Réunion aux portes de Broadway
Alizée Falque est une jeune femme de 24 ans, écoutant ses aspirations, croyant au travail et à la chance, bien sur son île et bien dans le monde. Cette île lui ayant inculqué l’ouverture au monde et aux cultures diverses, elle a, à force de volonté et d’opiniâtreté, réussi à accomplir son rêve : devenir artiste à Broadway.
Alizée Falque est arrivée à La Réunion à 5 ans avec ses parents. Elle a grandi et suivi toute sa scolarité à Saint Paul. Après sa première au Lycée de Plateau Cailloux, elle s’envole pour les USA pour terminer sa scolarité de lycéenne. Le choc culturel est important. Aussi à son retour, elle tente les auditions pour intégrer le célèbre cours Florent, à Paris et … elle est admise !


Après quelques années d’apprentissage intensif dans la Capitale, elle est admise dans l’une des plus prestigieuses écoles d’art des Etats-Unis, l’AMDA (American Musical and Dramatic Academy) basée à New York, capitale mondiale des cultures et de la culture américaine. Le conservatoire offre à la fois des diplômes de licence en beaux-arts et des certificats de performance professionnelle de deux ans.
Mais qui est Alizée Falque ?
“Grandir à l’île de La Réunion est une chance, les différences culturelles sont et ne sont pas un sujet. Quand on est enfant, on ne fait pas la différence entre les cultures. Tu grandis en côtoyant et en apprenant les différentes cultures religieuses et culturelles de tes camarades de classe. Cette ouverture au monde dans nos classes et dans la cour de récréation est une évidence, pas besoin de cours sur la diversité et la tolérance, car tu la vis tous les jours à l’école et tu découvres ta chance d’avoir pu grandir dans cette pluralité plus tard en voyageant” explique t-elle.


Jeune et déjà aventurière ?
J’ai toujours eu de bonnes notes à l’école, j’étais en voie pour un bac S et mes professeurs me poussaient à continuer dans cette voie car je pouvais « avoir accès à tous », disaient-ils. En dernière année de lycée, je ne voulais pas suivre les orientations, et j’ai décidé avec l’appui de mes parents, de réaliser une année aux Etats Unis, grâce à un dispositif peu connu à La Réunion, le visa « J », un visa permettant à des étudiants de faire une partie de leur scolarité aux Etats unis, c’est assez similaire à Erasmus.
Pourquoi faire ce pari des Etats-Unis à 17 ans ?
Je voulais découvrir cette culture et ce pays grand comme un continent. L’ouverture au monde que je vivais en classe, je voulais la vivre également par le voyage. Mes parents m’ont soutenue dans cette aventure au grand dam de mes professeurs. Mes parents ont dû faire face à la réticence des professeurs qui déclaraient que ce choix était « délirant ».
Je peux comprendre : partir avant de passer mon bac aux Etats unis sans mes parents peut paraître une folie mais je voulais saisir cette opportunité, je voulais me faire confiance et sortir des sentiers battus et je me suis envolée vers les « States » !


Cette année aux Etats-Unis comment vous l’avez vécue ?
Aux Etats unis, je découvre qu’au lycée, il n’y a pas de coefficient et que des matières en option en France, comme l’art, sont ici obligatoires. Toutes les matières ont la même valeur. C’est là que j’ai compris que tout était possible car aucune matière n’est dénigrée. J’ai toujours aimé l’art, mais en France ce n’est pas valorisé voire le plus souvent méprisé, alors qu’aux Etats unis si je voulais faire carrière dans l’art c’était possible comme dans toutes les autres matières. Ici on t’encourage dans tes choix. Cela a été un déclic : je serai une artiste, et une artiste professionnelle !


Après votre année aux Etats-Unis, vous êtes rentrée à La Réunion ?
En fait, pas tout à fait …J’ai profité de ce déclic américain pour m’inscrire au fameux cours Florent à Paris. J’ai été auditionnée et j’ai été acceptée dans la section comédie musicale avec des cours de théâtre en anglais. J’ai également passé mon bac S en candidate libre et je l’ai obtenue avec mention. Mon retour des Etats-Unis, c’est l’année durant laquelle je m’investis dans ma passion et durant laquelle je dépasse les limites du système imposées par l’Education Nationale française et durant laquelle mon ouverture aux cultures du monde, dans laquelle j’ai grandi à La Réunion, devient un atout indéniable.


Vous êtes toujours à Paris aujourd’hui ?
Après 4 ans au cours Florent, j’ai tenté deux écoles d’art, l’une britannique et l’autre américaine. J’ai été auditionnée et j’ai été acceptée à l’AMDA, une des écoles les plus prestigieuses et reconnues dans « l’acting », le théâtre musical, la danse et au « performing art » aux Etats-Unis.
Aujourd’hui, je vis aux Etats-Unis et je m’investis pour accéder à mon rêve. Mais depuis la crise Covid, tout est devenu plus compliqué. L’ensemble des campus est paralysé, les cours se font essentiellement à distance. L’apprentissage, le perfectionnement de la danse, du théâtre et de l’art en général, cela demande beaucoup de concentration et d’émotions. Avec les restrictions sanitaires, je dois m’accrocher et continuer de progresser. Rodéo émotionnel garanti !
Quel votre regard aujourd’hui sur l’art et son enseignement ?
La France intellectualise, aux USA on divertit. En France, dans le théâtre, nous cherchons le plus souvent, le choc, la vérité sèche et dure, les situations sont poussées à l’extrême avec des émotions pures et intenses. On nous demande un voyage en introspection, une interprétation intime et personnelle d’un sujet vers le spectateur.
Aux Etats-Unis, c’est différent, les artistes et le public recherchent le divertissement, le réalisme dans des situations extraordinaires, des retranchements sociétaux par la comédie et l’échappatoire par le cinéma et l’aventure.
L’acting (interpréter un personnage) c’est pour moi le moyen de créer de la représentation. C’est d’ailleurs ce que demandent les grands médias américains, qui influencent aujourd’hui le monde entier. Cette puissance est fascinante pour la petite française et l’étudiante réunionnaise que je suis. Je peux raconter les histoires enfouies de communautés « invisibilisées » et donner un formidable coup de projecteur sur de nombreuses questions culturelles, politiques et sur de bien d’autres thèmes.
Je ressens une profonde envie, et un devoir professionnel de recherche de l’humanité et de la profondeur dans chaque personnage.


Les expériences d’Alizée Falque de vie dans la culture réunionnaise, si diverse, si colorée, si joyeuse l’aident à aller au-delà des apparences et à tenter de trouver le lien qui unit tous ! C’est une belle leçon de vie également car même avec son parcours atypique, elle a réussi à réaliser son rêve. Le soutien des parents pour ce genre d’aventure a été vital car c’est beaucoup de sacrifices, de courage, de conviction et de confiance pour toute la famille.
Ensamb mwin, Le kompa sensuel de Sega”el
Cette année, Sega”el s’est lancé un défi : faire du kompa. Avec son titre “ « Ensamb mwin », elle sort de sa zone de confort qui est le séga et réussit son pari.
Cela fait plus de 16 ans que Séga”el fait de la musique. Cette dionysienne a sorti son premier album en 2006 en autoproduction au studio Volcan. On se souvient du titre “Plèr pa frinka » qui a lancé l’artiste sur les voix du succès? En 2008, elle rejoint l’équipe de KDM Family où de nombreux albums ont été créés avec la complicité de Mustapha Bahdi et des arrangeurs tels qu’ Alain Ramanisum, Olivier Brique ou encore Kairos.


“En 2012, je remporte le Kora Awards dans la catégorie « Meilleure qualité voix féminine de la diaspora Europe caraïbes. En 2017 et 2019, j’ai été sollicité pour représenter La Réunion à l’Olympia. Et cette année a été une année très spéciale. J’ai rejoint l’équipe de Kartel Prod. La nouvelle production m’accompagne désormais sur mes nouveaux projets musicaux. Moi qui chantait principalement du séga, me voilà sur du kompa. Je n’aime pas rester sur mes acquis et j’aime réaliser des défis. Très récemment j’ai travaillé en collaboration avec Jérémy Duplouy et Dj Tox et avec le soutien de Dj Skam, de Willy Caderby et Giannina Caderby ” dit-elle enthousiasmée.
Le clip réalisé par Denis Ramjane connaît d’ailleurs un succès à sa grande surprise. Le titre du kompa « Ensamb mwin » est un mélange d’amour, d’ambiance et de sensualité. L’idée était de montrer à tous ses fans qu’elle était capable de faire autre chose que du séga.
“J’ai envie de m’évader musicalement et le public fera partie de mon voyage artistique. Le séga reste malgré tout ma priorité, je porte son nom et je lui dois du respect et de la reconnaissance…Je ne compte pas l’abandonner” renchérit-elle.


Son prochain concert se déroulera le 12 décembre au Sakifo à 20h00. Accompagnée par le groupe Family Groove, Sega”el compte bien faire plaisir au public. Puis, elle enchaînera avec le Festival du zouk le 8 janvier 2022. Une tournée suivra également dans l’hexagone.
Restez connectés… Des surprises vont tomber !
Jérôme Leperlier : “Les yeux”, son feat avec l’artiste venezuelien Sudy King
Originaire de la Possession, Jérôme Leperlier alias Choco S est un artiste urbain réunionnais installé à Aix-en-Provence. À la suite d’un drame familial en 2016, il se réfugie dans la musique et commence à écrire des chansons. Son nouveau clip “Les yeux”, en collaboration avec “Sudy King”, artiste connu du Venezuela, est sorti hier. Un son aux sonorités reggaeton, mélangeant le français et l’espagnol avec une touche de créole.


Choco S navigue entre la France et l’Espagne pour son travail en tant que professeur de français à Madrid. Il est mannequin et danseur professionnel avec la compagnie de danse Umami Dance Theatre qu’il a cofondée avec Gustavo Hoyos, un professeur de danse.


Souvenez-vous de cet appel lancé aux Réunionnais pour sa participation à Top Model Europe où il leur demandait de voter pour lui afin qu’il puisse devenir le premier Réunionnais Top Model Europe. Une belle aventure où il a terminé demi-finaliste. Aujourd’hui épanoui et aventureux, Choco S se concentre plus sur la musique.
“En janvier 2016, après le suicide de mon père, j’étais désorienté. La danse ne me permettait plus d’exprimer mes sentiments, ni de me défouler. J’ai commencé le mannequinat, même chose, j’aimais beaucoup mais ce n’était pas suffisant. Ce n’est qu’en 2018 quand j’ai commencé la musique que j’ai pu mettre par écrit tout ce que j’avais sur le cœur. Rapper m’a permis d’évacuer”, explique Choco S.


Choco S a toujours aimé écrire et rapper ne faisait pas partie de ses plans. Finalement, évacuer par l’écriture lui a permis de se libérer. En 2020, il rend hommage à son père dans le clip ‘’Coco’’ pour montrer qu’il a surpassé ce drame. C’est à ce moment-là qu’il prend conscience que ses textes l’apaisent.
“La musique a toujours fait partie de ma vie. Composer mes propres chansons me permet de parler d’autre chose, comme de l’amour dans toute sa splendeur (sain, toxique, entiché, romantique…). J’ai sorti le son ‘’Málaga’’ cet été qui marque mon renouveau. Avec ‘’Les yeux’’ en featuring avec l’artiste certifié du Venezuela Sudy King, je confirme ce changement”.


Le clip ‘’Les yeux’’ tourné entre Saragosse et Madrid en Espagne parle de l’amour profond ressenti quand on reconnaît l’autre comme son âme sœur. Un amour pur, sain, un peu coquin par moment mais qui reste romantique sans être dans l’accaparement. Deux mondes différents : le côté romantique français et le côté ‘’caliente’’ de l’Amérique latine. Ajoutée à cela une petite phrase en kréol, petit clin d’œil à ses racines.


Choco S est l’un des premiers artistes réunionnais à collaborer avec la star latino du Venezuela qu’est Sudy King. Un EP est en projet et est programmé pour fin 2022.