Rashel : « C’est Fou » sa chanson qui rime avec séduction

Âgée de 22 ans, Rashel a déjà à son actif 5 titres et 5 clips vidéo.  “Mon destiné” est son premier single sorti l’année dernière. Originaire de Saint-André, la jeune chanteuse compositrice vient de sortir son nouveau clip « C’est fou », qui traite de la séduction entre deux personnes. Celle qui chemine sa carrière d’artiste étape par étape,  souhaite aussi devenir Chef d’établissement ou professeur des écoles ou d’espagnol.

Ses débuts …

Rashel est une artiste autodidacte qui a débuté sur les bancs du collège avec l’atelier instrumental à la salle Gramoune Lélé à Saint-Benoît. Puis, elle enchaîne dès ses 17 ans avec des groupes tels que l’Atelier de musique de Jimmy Toave. Entre maloya et jazz, la musicienne se découvre un amour pour l’accordéon et intègre l’orchestre Plyphonia.  

« La première fois que j’ai chanté en public autre qu’à l’église, j’avais 12 ans. Mais sur une vraie scène, c’était au collège. C’est là que j’ai eu le déclic : devenir artiste » explique Rashel avec le regard rieur.

Compositrice et interprète

L’ambition et le rêve semble toutefois porter ses fruits. Repérée par des artistes locaux sur les réseaux sociaux, puis par Vincent Lambert son producteur, le rêve de Rashel devient réalité. Lorsqu’elle se remémore la création de son premier single « Mon destiné », la jeune artiste a les étoiles pleins les yeux :

« J’étais vraiment en train de réaliser mon rêve. Je faisais quelque chose que j’aime. J’ai composé et écrit une chanson et j’ai tourné mon clip. Pour certains, ce n’est peut-être rien mais pour moi c’est beaucoup car j’y ai mis du cœur et tout mon cœur ».

Une artiste est née

Avec sa voix suave et vibrante, Rashel puise cet amour inconditionnel de la musique de sa famille. Elle chante mais joue également de plusieurs instruments. Cette fibre musicale forgée au sein de son cocon familial lui a permis dès l’âge de 6 ans, de s’initier à la guitare puis rapidement au piano. Cette jeune femme met un point d’honneur à mettre en avant sa foi qui a été également le terrain de son élan musical.

« J’ai commencé à jouer au clavier à l’église de Sainte-Suzanne avec ma famille, et j’y chantais aussi. La musique me permet de me sentir bien. Je pleure, je chante ! Je rigole, je chante ! Je suis triste j’écoute de la musique ! J’ai besoin de me retrouver avec moi-même, je me coupe du monde. Je ne peux pas vivre sans musique ! » affirme l’artiste.

Sur les traces de son idole…

« Je suis reconnaissante envers ceux qui m’ont dit « non » ; grâce à eux, je l’ai fait moi-même » voilà la citation revendiquée par la talentueuse artiste Rashel. 

La chanteuse évoque plusieurs projets en construction. Elle vient de collaborer avec  l’artiste Whity Matinal avec le clip « All Night ».  Elle prend en  confiance et sort de sa zone de confort. « Irremplaçable » sorti en août dernier est inscrit dans cette volonté. Actuellement « Tourner la tête » sorti en décembre dernier, est le plus gros succès de Rashel. Mais une chose est sûre, la passionnée au feeling inné pour composer et chanter, nous réserve de belles surprises.

Admirative de la queen Whitney Houston, on lui souhaite le même succès.

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« Moman », l’hommage en chanson de Natacha Tortillard à sa maman

On dit que l’amour perdure jusqu’à l’éternel.  Ce n’est pas l’artiste Natacha Tortillard qui dira le contraire. Même si elle a gardé des cicatrices de sa jeunesse,  elle partage les événements marquants qui ont forgé la femme et la maman qu’elle est aujourd’hui dans l’album “Moman”.  Un album qui incarne la transmission et la liberté sur les rythmes puissants du jazz soul et la douceur d’un généreux ségamaloya romance aux influences modernes. 

Natacha Tortillard est une artiste Réunionnaise, autrice, compositrice et interprète. Femme et maman chanteuse-libérée, elle est animée par l’envie de transmettre ce qu’il y a de plus beau dans sa musique comme on transmet des valeurs profondes à son enfant.

« ’Moman’ est un mielleux voyage qui nous laisse pérégriner sur les traces et cicatrices de ma jeunesse. Des ‘moman’  enivrants,  des ‘moman’ puissants qui m’ont inspirée et m’ont guidée dans l’écriture de mon  album. L’amour d’une mère  pour son enfant ne connaît ni loi, ni pitié, ni limite », dit-elle avec fierté.

Dans cet album, Natacha nous tend la main et nous raconte sa  jeunesse effervescente, son amour irréductible pour sa maman et à tout cela, elle dit OUI.  Écrit et composé par Natacha Tortillard et son binôme incontestable Bernard Minatchy, “Moman” se veut authentique, métissé de par sa multiplicité, et pur. Artiste dévouée à sa culture réunionnaise, Natacha nous livre à travers ses sonorités une grande sincérité. Elle franchit à nouveau un palier artistique qui lui permet de sublimer des mélodies qui lui sont chères. 

Natacha, femme déterminée 

Avant de devenir l’artiste incontournable du paysage musical réunionnais, Natacha s’est engagée dans un cursus de formation professionnelle avec succès de chant option piano en jazz à l’INFIMM CIM (institut de  formation internationale musique et  multimédia) à Paris, de 1998 à 2000. 

De retour sur mon ti caillou, j’ai été retenue en audition par l’orchestre régional en tant que chanteuse pour un projet rassemblant plus de 200 musiciens, sur un répertoire de chansons réunionnaises. J’ai collaboré par la suite avec divers artistes reconnus de groupes locaux et des îles voisines en tant que choriste, et participé à plusieurs enregistrements discographiques, des  tournées, des concerts dans l’océan Indien  (Madagascar, Maurice, Seychelles,  Mayotte, Comores, Inde, Afrique du Sud) et  en Europe (Belgique, Allemagne, France)”, explique t-elle. 

Natacha, femme entreprenante

Souhaitant poursuivre sa formation musicale, Natacha intègre le Conservatoire à  rayonnement régional de l’île de La Réunion, où elle obtient son DEM de musique réunionnaise. 

Forte de mes expériences professionnelles, j’ai créé en 2009, ‘Vivre  en Muzik’, où j’instruis plusieurs projets  (organisation de spectacle vivant, résidence de création, intervention  musicale dans des associations de jeunes publics, hôpitaux, EHPAD…). Puis, embarquée dans le tourbillon de la musique locale, j’ai commencé à écrire mes propres textes et mélodies”

Natacha, artiste engagée

Sa rencontre et sa collaboration avec l’artiste local populaire Thierry Gauliris du groupe BASTER lui donne des ailes pour son premier opus  « Fanm » en 2012. 

Fanm, c’est la transition entre la choriste (pendant 20 ans) et l’auteure-compositrice et interprète maintenant. J’ai été très soutenue par Thierry Gauliris qui a arrangé mon premier album. La même année, j’obtiens mon statut  d’intermittente du spectacle, et pendant 4  ans,  je me suis produite sur plusieurs scènes en tant qu’artiste à part entière”, explique t-elle. 

Et puis, en 2014, c’est la consécration avec l’arrivée de sa fille comme un Soley levé, son  deuxième album, et le titre de « Meilleure voix  féminine de l’océan Indien ». 

En 2020, une terrible nouvelle vient chambouler le quotidien de sa famille.  Avec la perte de sa maman, Natacha aura sa révélation avec l’album Moman

Cet album est un hommage à ma maman qui a inspiré l’écriture de mes chansons. Elle était fière de ce que j’étais devenue avec les valeurs qu’elle m’a inculquées. Aujourd’hui c’est à moi de les transmettre à mes enfants. Il y a un temps pour tout, mais il ne faut pas perdre son temps et savoir dire non et stop quand il le faut”. 

Retrouvez Natacha ek  son band et ses invités de marque en concert le 5 novembre prochain à partir de 20H00 à la Cité des Arts.

Son album de huit titres enregistré chez Studio LA KAZ par Meddy Gerville est  disponible sur toutes les plateformes de téléchargement.

Kris des Nénettes du vin, une femme pointue de sommellerie. 

Suite aux attentats du Bataclan qu’elle a vécu à Paris en 2015, Kris Sousa décide de s’installer à La Réunion. Sommelière de profession,  elle s’illustre dans un métier  longtemps réservé aux hommes. Une activité qu’elle exerce avec passion autour de son concept “les Nénettes du vin” créé à Paris et développé sur notre île. Au pays du fromage et du vin, la femme a aussi sa place.

Parisienne d’origine congolaise, Kris Sousa est sommelière depuis 16 ans. Elle a débuté dans l’hôtellerie et a travaillé dans quelques-uns des plus beaux établissements de Paris :  les Caves Legrand filles et fils, Le Meurice , ou encore Le Train Bleu.

Je n’ai pas eu de culture du vin mais la gastronomie et l’art de la table ont toujours été une passion pour moi et être dans le milieu du vin me permettait de pousser encore plus ce côté.  Je suis devenue une vraie passionnée de vin lors d’une rencontre avec un vigneron dans la Loire à  Chavignol et c’est là que j’ai su que j’en ferai mon métier à vie. C’est le plus beau métier du monde”.

En quoi consiste le métier de sommelier? 

Le métier de sommelier consiste à conseiller au mieux  les amateurs  de vins -ou pas- en fonction d’un repas , d’un moment d’une envie et parfois aussi un besoin et beaucoup de dégustations “ explique Kris. 

En tant que femme et sommelière, quelles ont été les difficultés rencontrées? 

La plus grande des difficultés a été le manque de prise au sérieux de la part de mes pairs ou des clients. J’ai commencé jeune,18 ans, donc forcément je n’avais pas toutes les armes. Les autres difficultés sont celles que l’on s’inflige à soi-même :  la peur de ne pas mériter sa place, de ne pas être légitime et de dire ce qu’on pense sur un vin de peur d’être hors sujet  ou de dire des bêtises” renchérit-elle.

Le concept des Nénettes du vin

Kris  participe à la Wine Woman Awards en 2013 et arrive à la 16e place dans ce concours réunissant plus de 30000 candidats. Elle rate  le concours pour un millésime non trouvé. Cela ne l’ empêche pas de  créer en 2015, le concept “les Nenettes du vin” à Paris : “Les Nénettes du vin, à la base, est un club de dégustation ouvert aux hommes comme aux femmes qui veulent s’initier au vin en plusieurs étapes, à travers des cours d’œnologie, d’ateliers de dégustation, de WINE Dating. 

Un concept qui commençait bien à démarrer à Paris mais suite aux attentats du Bataclan, elle décide de poser ses valises à La Réunion afin de retrouver la sérénité pour elle et sa petite famille. 

Mariée et maman de trois enfants, je voulais un endroit où l’on parle français et du soleil. Je souhaitais un endroit qui restait en France où il fait beau, où le vivre ensemble est une valeur. Je voulais pouvoir m’exercer et développer mon concept à La Réunion. Grande amoureuse de vins nature, je privilégie les petits commerçants et récoltants”. 

Les Nénettes du vin c’est aussi un salon du vin “le Salon des Cavistes Indépendants” qui existe depuis 4 ans. A travers ce salon, le métier de sommelier est mis en avant ainsi que des petits exploitants ou récoltants. Le temps d’un week-end, amateurs de vin, petits commerçants (cavistes, marchands de vin, bières et épicerie fine) se retrouvent pour partager, découvrir et déguster de jolis produits. D’ailleurs, le prochain se déroule le 16 et 17 octobre à la Maison du Coco à Saint-Leu. 

Créer des liens est primordial pour moi surtout qu’en arrivant à La Réunion, je ne connaissais personne. Les Nénettes du vin est une grande communauté ouverte aux femmes et aux hommes”. 

La cave des Nénettes du vin

Depuis avril 2021,  je me suis lancée dans l’aventure en ouvrant deux caves et bar à vins avec mon amie et associée Chloé Benassaya, une passionnée de vin également. L’équipe est composée de six femmes collaborant au service du vin. Les Nénettes du vin qui se trouvent à Saint Paul et au Tampon sont des endroits chaleureux, vivants, décontractés où chacun peut choisir son vin et même déguster sur place avec des assiettes gourmandes composées de fromage et de charcuterie de qualité artisanale, tout en respectant les restrictions sanitaires”. 

Kris Sousa a plein de projets pour l’année prochaine, conquérir l’Est de l’île car elle la trouve à l’abandon au niveau du vin alors qu’il y a beaucoup d’amateurs de vins dans ce secteur. Elle n’oublie pas d’offrir du temps à sa famille même si parfois cela est compliqué.

« Les femmes sont plus à l’aise et se sentent moins jugées quand elles pénètrent dans nos caves” réplique Kris.  

Retrouvez Kris et toute son équipe au Salon des Cavistes Indépendants le 16 et 17 octobre à la Maison du Coco à Saint-Leu. Votre verre (cadeau de bienvenue) au couleur du Salon vous donnera accès à toutes les dégustations gratuites auprès des cavistes. 

Les Pré-ventes sont encore disponibles ici 👇

https://www.lesnenettesduvin.com/…/mon-billet-pour-le…/

Angélique Cadet : « Une vie peut en contenir plusieurs »

Angélique Cadet est une jeune autrice réunionnaise passionnée par les histoires. A 21 ans, le jour de son anniversaire, elle participe à un atelier créatif très enrichissant.   La magie s’opère et Angélique crée Alia l’ héroïne de son premier roman  Mission Mermaid et l’univers qui va avec. Un petit roman édité aux Editions la Plume et le Parchemin à l’écriture ciselée. 

Qui n’a jamais rêvé d’apercevoir une sirène ? Alia va devoir faire plus que les voir pour pouvoir accomplir sa mission !

“Je m’appelle Alia. J’ai dix-sept ans et j’ai la chance de vivre sur l’île de La Réunion, un lieu magique, selon moi. Jusqu’à présent, ma vie était « presque » simple, « presque » tranquille. J’étais une adolescente tout ce qu’il y a de plus normale… en apparence, du moins. Mais un jour, ma vie a basculé ! Je me suis retrouvée confrontée à un déferlement : mon passé, les secrets, mes faiblesses, mes erreurs… Pour accomplir ma mission, je dois affronter la vérité… Ma vérité. Voici mon histoire!”.  

Un parcours atypique 

Angélique n’a que 16 ans quand elle arrête l’école. Suite à des difficultés familiales, elle quitte son cocon et se retrouve seule à gérer sa vie d’adolescente et  de future maman. 

J’ai arrêté l’école à l’âge de 16 ans suite à des problèmes dans ma famille qui ont été très éprouvants. J’ai dû traverser seule un véritable enfer puis j’ai su que j’étais sur le point de devenir maman.  Cela a tout changé.  À 17 ans, j’ai eu une merveilleuse petite fille, une nouvelle vie s’offrait à moi. Un an plus tard, j’apprenais à jongler entre les formations professionnelles et la vie de maman célibataire. Ce n’était pas toujours facile, mais j’ai réussi à m’en sortir, avec beaucoup de volonté et d’aide”.

Angélique multiplie les expériences, les réussites mais surtout les échecs, jusqu’à trouver sa propre voie. Elle ne choisit pas la facilité certes mais  ne regrette absolument pas chacune de ses décisions qui l’ont menées aux personnes formidables. Des rencontres  qui ont fait d’elle la femme qu’elle est aujourd’hui.

Il y a une chose de plus à savoir sur moi, je dévore les séries Netflix, peut-être parce que j’ai passé la moitié de mon enfance derrière un écran, bref. Dernièrement j’ai vu la dernière saison de la Casa de papel (promis, pas de spoil) dans laquelle Tokyo a dit “Une vie peut en contenir plusieurs “.

 Le déclic qui l’a poussé à écrire 

“ J’ai eu envie d’écrire “Mission Mermaid” suite à un atelier créatif auquel j’ai participé le jour de mon anniversaire, pour mes 21 ans. Les anniversaires ont réellement quelque chose de magique, non ? Dans cet atelier, j’ai créé mon héroïne et je lui ai construit un univers, puis je n’ai jamais su m’arrêter… Le déclic en lui-même est assez indescriptible. On commence à s’investir dans quelque chose qui peu à peu nous submerge d’euphorie et on comprend soudain que c’est une magnifique façon d’évacuer tout ce qu’il y a de plus sombre en nous comme la souffrance, la peur et la colère. Quand on déverse une partie de son âme sur le papier, le plus difficile reste de trouver le courage pour la partager avec le monde entier”.

Mission Mermaid

Mission Mermaid”, c’est l’histoire d’Alia, une adolescente introvertie, à tendance mythomane, qui voit son monde basculer du jour au lendemain en découvrant l’existence des sirènes. Durant ses aventures, elle sera confrontée à ses plus grandes peurs, à son passé mais aussi à son incroyable destin.  

Les différents messages que j’aimerais faire passer à travers “Mission Mermaid” sont : le pardon, le courage, l’espoir et la résilience”. 

C’est pour répondre à ce qu’elle a ressenti comme une véritable urgence qu’Angélique Cadet s’est mise à écrire. Au fur et à mesure, elle reprend la main sur sa vie et se fait plus joyeuse. 

J’ai toujours eu un peu de mal à me projeter mais je sais ce que j’aimerais faire dans un avenir proche : voyager, vivre de nouvelles expériences, continuer d’écrire et de partager mes histoires” conclut-elle en souriant. 

« Mission Mermaid » est disponible sur toutes les plateformes numériques. Bonne lecture!

Erika Vélio : Un petit pas vers les étoiles et un grand pas pour la femme Réunionnaise

Passionnée par les sciences,  la mécanique et le spatial depuis toute petite, Erika Vélio rêvait d’en faire son métier.  Aujourd’hui ingénieure dans l’aérospatial aux Pays-Bas, elle élabore la capsule qui enverra la première femme sur la Lune en 2024. Pleins feux sur une battante réunionnaise qui garde les pieds sur Terre en ayant les étoiles plein les yeux. 

A 39 ans, Erika est une femme têtue et déterminée qui n’a jamais baissé les bras tout au long de son parcours pour réaliser  ses rêves de petite fille. La saint-pauloise,  fan de mécanique comme son père, a d’abord étudié à l’Université des Sciences et Technologies de La Réunion jusqu’à sa majorité pour prendre son envol vers le continent avec le passeport mobilité.  Puis, elle obtient  une licence et une maîtrise en chimie à l’Université de Montpellier et un master en physique-chimie, spécialité Ingénierie biomoléculaire, ainsi qu’un master de sciences et techniques de la matière et de l’énergie à Toulouse. 

Un parcours détonnant …

Après de multiples formations, des petits boulots pour payer ma chambre d’étudiant, de nombreux stages, je décroche mon premier “vrai” contrat de travail chez Hispano-Suiza, le groupe aéronautique Safran pour le développement et certification de calculateurs, de régulateurs ou de turboréacteurs. Puis, j’enchaîne au CNES sur le programme de vol de la fusée Ariane 5 à Evry”. 

Entretemps, Erika tombe amoureuse et fonde un foyer. Maman de deux beaux enfants, elle exercera le métier de professeur physique-chimie pour être au plus près d’eux pendant deux ans avant de rejoindre l’équipe d’Arianespace pour le suivi de production de morceaux de fusées en Europe jusqu’à l’intégration et l’assemblage en Guyane jusqu’au service de lancement de satellites. 

Après une expatriation en Guyane Française pour mes activités professionnelles, nous nous sommes installés, mes enfants et moi, aux Pays-Bas. Actuellement,  je suis Manager Qualité et Cheffe d’équipe de support chez Airbus sur des programmes de panneaux solaires pour les satellites ou objets spatiaux comme le carrier module (boite de transport) du rover européen ExoMars et le module de service européen qui équipera la capsule américaine Orion pour le transport d’astronautes vers la Lune dont la première femme qui y posera les pieds en 2024 ”.

Que fait une ingénieure ?

Un ingénieur conçoit et réalise un produit, un système ou un service en utilisant ses connaissances et compétences. 

En tant qu’ingénieur qualité, mon objectif principal est d’assurer que les produits ou services délivrés sont en parfaite conformité avec les exigences de l’entreprise et des clients. Je dois veiller à ce que toutes les spécifications et exigences soient respectées et apporter des preuves de cette conformité. Tout au long du cycle de vie du produit (ou du logiciel), je valide que chaque étape a été respectée. J’accompagne à la résolution de problèmes grâce à la méthode la plus appropriée (certains problèmes peuvent être majeurs ou bloquants et demandent une solution immédiate tandis que d’autres nécessitent plus de temps pour assurer à la meilleure résolution) ”.

Quel a été le déclic de vouloir faire ce métier? et pourquoi?

Être ingénieur coulait de source de mon caractère : ma curiosité, ma rigueur, mon sens de l’organisation et la précision de raisonnement. J’ai toujours voulu tout comprendre. Mes parents n’en diront pas le contraire, ni mon professeur de Sciences Physiques, Mr Grondin au Lycée Louis Payen de St Paul.

Le domaine d’activité par contre, je ne l’ai pas imaginé à ce point… le spatial waouhhh ! Lorsque j’ai décroché mon contrat avec le CNES, j’étais en week-end à Milan avec des copines et je peux vous assurer que j’ai sauté au plafond et je ne savais pas encore dans quelle belle aventure j’allais entrer ”.

Il n’y a pas de déclic en soi mais c’était la logique de recherche de travail qui m’a mené là. Je suis aussi audacieuse et j’ai soif d’apprendre. Alors, lorsque j’ai passé cet entretien avec Mr Noël Travaillard au CNES, je lui ai bien dit que je ne savais pas ce que signifiaient tous ces termes et acronymes mais que j’étais flexible et que j’apprenais vite pour mettre à leur profit mes compétences. Et dès le démarrage, j’ai fait mes preuves comme on dit. Et comment faire le contraire quand on travaille dans un secteur aussi passionnant. Le plus dur en fait est de s’arrêter !”

Les difficultés rencontrées? Ils en pensent quoi vos parents?

La toute première difficulté est de savoir se présenter dans un entretien d’embauche. Je ne l’ai pas appris à l’école et un entretien pour travailler au carrefour et un entretien pour travailler en industrie, ce n’est pas du tout la même chose. Ensuite la seconde difficulté est de savoir donner de la légitimité à une femme ingénieure dans un monde d’hommes. Je suis ambitieuse et c’est parfois problématique aux yeux des autres ”. 

“ Mon ancien directeur, Daniel Groult, m’avait dit, un jour, si tu veux changer les choses, tu dois d’abord faire pour montrer que c’est possible.. J’ose croire que la petite Réunionnaise que je suis, femme, noire, française, ira encore plus loin pour montrer que si l’on veut on peut ”.

“ Mes parents sont fiers de moi, pour eux le plus important est que j’ai un travail et que je puisse m’occuper de mes enfants. Ma mère, Thérèse,  m’a fait grandir en partageant de l’amour avec ceux qui m’entourent et de ne pas me soucier des « ont dit ». Mon père, Jean Christian m’a montré l’exemple de la force et du travail. Il m’a appris à tirer des leçons de toutes mes erreurs. Grâce à lui, j’ai endurci mon caractère, appris à accepter et à pardonner. Il a dû prononcer les mots « moin lé fier de ou » pour la première fois il y a 3-4 ans ”. 

Etes vous plus derrière l’écran ou sur le terrain?

Je suis sur le terrain autant que derrière un écran (depuis la période de la Covid-19 démarrée en Mars 2020, je suis bien plus derrière un écran ou à mon téléphone).

En général, je vais en salle blanche à Airbus ou chez les fournisseurs, au plus près du matériel fabriqué ou en cours de fabrication pour faire des vérifications avec mes propres yeux. Je coordonne les opérations de contrôle et de prévention. Je participe et anime de nombreuses réunions avec des personnes clefs, comme les clients ou des collègues de travail. Je rédige de nombreux rapports et comptes-rendus ”.

L’aérospatial est en général un métier d’hommes, comment se passent vos relations de travail avec ces derniers? Quel est votre plus?

De manière générale, les relations entre hommes et femmes se passent bien car nous travaillons en équipe, ensemble. Mais, il y a souvent des préjugés sexistes, par exemple « tu sais utiliser une clé à molette » « vas me chercher un café » « où est le responsable? Ah c’est toi? » …

Si une femme veut avancer dans son métier, elle doit savoir rire de ce genre de chose mais aussi éduquer le collègue homme sur les limites à ne pas dépasser. Encore une fois, la communication est importante. La notion d’équité est indispensable. 

Mon plus, en tant qu’individu (et non en tant que femme), est que j’ai un bon esprit d’équipe, je suis très flexible, très dynamique et je suis bienveillante sans trop d’empathie. J’aime les challenges et j’aime travailler sous pression. Ce sont ces traits de caractère qui me donnent ma place dans ce secteur d’activité complétées de mes connaissances et compétences techniques que j’ai pris le temps de développer et de montrer dans les moments les plus opportuns ”.

Arrivez-vous à concilier votre vie de femmes par rapport à votre métier?

En étant mère célibataire depuis 9 ans, je me dois de concilier ma vie personnelle et professionnelle pour mon propre équilibre et avec la meilleure organisation possible. Mes enfants passent avant tout. Leur développement est important à mes yeux.  

Le choix de la vie aux Pays Bas m’a apporté l’équilibre et une meilleure qualité de vie. Je travaille à temps partiel, je suis au quotidien en contact et en discussion avec mes enfants. Je suis leur scolarité (en néerlandais) de très près et on s’amuse autant qu’on peut. On fait toutes les semaines des jeux de société en famille. On se balade beaucoup, en vélo

Je m’accorde du temps aussi sans enfants. Je joue du piano. Je danse avec un partenaire allemand, je fais de la voile avec un ami anglais. Je sors avec des amis français dès que possible pour boire du vin et bien manger. Je fais du sport chaque matin pour gagner du tonus. Je participe à des webinaires et j’anime des conférences pour le plaisir ”.

L’éloignement géographique avec leur père qui vit à La Réunion n’est pas un avantage. Ce n’est pas toujours compris mais l’essentiel est que les enfants ne soient pas au milieu des désaccords d’adultes.

 Avez-vous un modèle féminin?

J’ai beaucoup de modèles féminins à commencer par ma mère ! Elle a été mon premier modèle, elle m’a inculqué la résilience.

Puis, les autres modèles sont Marie Curie, Sheryl Sandberg, Simone de Beauvoir, Maya Angelou, Kamala Harris, mais il y a aussi des modèles masculins ou plutôt des hommes qui m’ont inspiré : Bernard Werber, Jamy Gourmaud, Yuval Noah Harari et récemment Thione Niang ! ”

Avez-vous contribué à des projets? Et contribuez-vous à des projets? 

Oh oui beaucoup! Je suis présidente de l’association U3P, Union pour la Promotion de la Propulsion Photonique fondée en 1981 qui fêtera ses 40 ans en août prochain. Cette association promeut les techniques de la voile solaire.

Je suis également au sein du conseil d’administration du CASODOM (Comité d’Action sociale en faveur des originaires des Départements d’Outre-mer en métropole).  Après avoir été récompensé en tant que Talents d’Outre-Mer en 2015, je soutiens Yola Minatchy dans ses démarches de demande d’uniformité et de préférence régionale pour les ultramarins dans leur département d’origine.

Sur mon temps libre, lorsque je viens à la Réunion ou en visioconférence, je fais des témoignages au sein d’établissements scolaires, exemple au Lycée de Bois d’Olive, Collège de Bras Panon, Collège de Plateau Goyaves à St Louis, Collège Antoine Soubou et Lycée St Paul IV. Je pense que c’est indispensable de communiquer avec nos jeunes pour créer un déclic.

Aux Pays-Bas, j’œuvre pour l’association Talents Hayeguilles, qui rassemble uniquement des femmes françaises ainsi que l’organisation Woman In Space dans laquelle je participe à des conférences ou des actions en tant que femmes du milieu professionnel du spatial.

Je suis aussi, récemment, devenue membre de l’association Papang’ Outre Mer créée par Varinka Ponamalé, Réunionnaise et Ingénieure à Airbus Defence and Space à Toulouse, pour accompagner ceux qui sont intéressés par la mobilité et les parrainer avec un professionnel qui saura leur donner les conseils pour évoluer .

Quels conseils donneriez-vous à une petite fille qui voudrait faire votre métier?

Lève-toi, ouvre les yeux, avance ! Chaque pas que tu feras dans ta vie sera une victoire. Ose toujours exprimer tes idées et parle haut et fort pour que le monde t’entende. Tu es maître de ton avenir alors fabrique ton métier. Quand tu auras mon âge, tu en sauras bien plus que moi. 

Et je citerai l’allégorie de la caverne de Platon: « La condition humaine nous condamne à vivre dans l’ignorance, prisonnier d’idées fausses, enfermé dans une grotte, aveuglé par les manoeuvres des intrigants qui projettent des ombres illusoires que nous tenons pour la vérité. »

Malgré un emploi chargé, Erika n’arrête pas de se former. Elle est diplômée récemment  d’un Master Européen en Management et Stratégie d’Entreprises. Elle rêvait de créer son entreprise avant ses 40 ans. C’est chose faite : la société VELIO Space Consulting & Engineering est désormais existante à La Réunion. Elle est disponible pour conseiller pour les créations de projets liés au spatial.

Je rappelle que les métiers du spatial sont sur Terre ! Quelqu’un a une idée, il me contacte et je l’aide à planifier et créer son projet.

Ma société est membre de l’association AéroTech RUN OI. Bientôt, je serai présente au forum Aeroplace à Pierrefonds”.

Le savoir, la transmission, la soif d’apprendre Erika Vélio l’a dans la peau. Même si ses journées durent 24 heures dans une dimension d’espace temps qui ne tourne pas à la même vitesse chez tout le monde, elle ne cesse de courir après sa petite étoile. 

Leïla Lebon : “La séance”, son premier roman érotique.

Leila Lebon a toujours pensé que l’écriture d’un livre était le genre de projet réservé aux autres, ceux qui sont philosophes ou littéraires.  Jusqu’au jour, où elle prend conscience qu’elle ne sera jamais la femme belle et mince qu’elle rêvait d’être depuis ses 7 ans dans tous les romans qu’elle dévorait. Alors elle se demande : “Pourquoi je n’écrirais pas un livre ? Qu’est-ce qui me retient ? Finalement, elle se décide et écrit son premier roman “ La séance”  disponible en librairie depuis le mois dernier

Une grande partie des romans érotiques et romantiques est basée sur les mêmes piliers, à savoir une jeune fille, belle, mince, avec un avenir prometteur qui rencontre un homme beau à tomber, riche, sportif, et extrêmement sexy.

Pourquoi une mère de famille ne pourrait-elle pas vivre ses fantasmes ? A travers ce roman, je cherche à montrer que les femmes « banales » et rondes existent aussi. Le sexe et l’amour ne sont pas réservés aux femmes parfaites, loin de là. Pourquoi faire évoluer les personnages dans de grandes villes connues ? Ici, le récit invite au voyage entre l’Ile de la Réunion et l’ouest américain. J’essaye de partager ma passion pour mon île et pour la découverte d’autres terres” explique la romancière.

  « Attachiante », voici l’adjectif qui qualifie le mieux le personnage principal. Sa naïveté, son humour et son impulsivité font de Lisa une femme touchante, mais son incapacité à gérer ses émotions, son faible caractère et son manque de confiance en elle l’amènent à des situations très inconfortables. On a parfois envie de la prendre dans nos bras, mais le plus souvent, on a juste envie de la secouer pour la pousser à réagir. Il est facile de s’identifier à Lisa car elle n’incarne pas la perfection : corps potelé, métier simple et problèmes réels font que tout un chacun se reconnaît à un moment ou à un autre de l’histoire. La remise en question qu’elle subit arrive, dans une vie réelle, bien plus régulièrement qu’on ne le croit. Ce roman suscite un réel intérêt chez le lecteur, car au-delà du romantisme érotique, on partage avec le personnage principal un beau voyage entre l’île de la Réunion et le Sud-Ouest Américain. Même si l’on se doute de la fin, on se prend au jeu de la lecture car l’histoire attise la curiosité.

Résumé du livre : Reflet d’une jeune femme moderne, Lisa se doit d’être une femme parfaite, une maman idéale, une employée modèle, une meilleure amie à l’écoute, et elle doit se visser bien d’autres casquettes encore sur la tête. Consciente que son couple meurt, elle se bat pour le sauver, tout en portant les problèmes de sa famille sur ses épaules. Un jour, une rencontre inattendue change sa vie. Soutenue par son amie de toujours et par son jeune frère, Lisa va trouver la force de surmonter ses craintes et ses doutes pour s’ouvrir à la vie qu’elle mérite, oser vivre ses rêves et apprendre à s’affirmer. Complexée par son physique et persuadée de ne pas être au goût des hommes, elle va finir par s’accepter et croquer la vie à pleine dent. Une belle aventure dans un pays complètement étranger va l’aider à se retrouver.

CODE ISBN : 979-10-284-1167-1 – FORMAT : 15 x 21 cm – 252 pages – PRIX DE VENTE PUBLIC : 19,50 €