Regard D’Osman Badat, photographe de patrimoine.

Osman Badat est un photographe de 43 ans, originaire de Saint-Denis, qui a toujours admiré les vieilles cases et monuments historiques dont sa ville regorge. C’est sans doute grâce à ce penchant naturel et culturel qu’il a vite ressenti le besoin comme photographe de partager la richesse et la beauté de ces vieilles bâtisses qui s’effacent peu à peu de notre paysage quotidien. Osman Badat est ainsi naturellement devenu photographe de patrimoine. Une passion qu’il tient à partager.

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Un compact pour cadeau…

Tout a commencé en 2006, avec un appareil photo compact reçu en cadeau. Osman fait ses premiers pas en photographiant tout ce qu’il peut: des fleurs, des chats, des paysages, des gens… Il ne s’en sépare plus, il l’emporte partout, c’est devenu un membre de la famille. En 2010, il passe au reflex et découvre un autre genre de photo.

Natif de Saint-Denis, il aime se balader dans sa ville. Heureux papa de trois enfants, ils sont ses meilleurs modèles.  Et puis, un dimanche de l’année 2014, il eut le déclic. Saint-Denis regorge de vieilles bâtisses et de monuments historiques oubliés de beaucoup. Il se décide à photographier tout cet héritage dans le but de valoriser le patrimoine et la transmettre aux générations futures.

Avec son statut d’auteur-photographe en 2015, il parcourt Saint-Denis.

Je me suis rendu compte du nombre de maisons abandonnées, et du nombre de chantiers en cours. Je me suis dit voilà mon sujet photo. J’ai passé pratiquement trois ans à photographier ces cases et portails de l’époque coloniale qui étaient à l’abandon et j’ai présenté ma première expo “Albasama” empreinte en arabe,  au Téat de Champ-Fleuri en avril 2017. Aujourd’hui, ils ont pour la plupart disparu du paysage de Saint-Denis ”.

Un véritable urbexeur…

Osman Badat est devenu avec les années, un véritable urbexeur ou explorateur urbain. Cela consiste à visiter des lieux construits et abandonnés par l’homme, mais cette pratique inclut également la visite de lieux interdits, cachés ou difficiles d’accès, tel que des tunnels, des catacombes, des chantiers de constructions/rénovations et des rooftop (sommets d’immeubles, monuments…). Mais Osman ne touche à rien, il laisse les lieux comme il les a trouvé. Il ne fait que visiter, photographier, juste une empreinte à travers son objectif.

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Certains lieux vous laissent bouche bée. Parfois, vous découvrez de vieilles photos de famille, de cartes postales, des vêtements qui traînent. J’ai eu l’occasion de m’introduire dans l’ancienne prison Juliette Dodu, seul un samedi après-midi , Houuuuuu les frissons. On a l’impression que les gens sont partis du jour au lendemain. D’ailleurs ce sera le thème de ma future expo ”.

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Osman se fait lui même ses propres repérages parfois avec l’aide de certaines infos mais il faut que le lieu l’inspire. Avant de pénétrer sur un lieu, Osman attend un peu.

J’ai l’impression que les maisons me parlent. Elles me disent de rentrer ou pas .Comme si j’étais invité, c’est assez curieux comme sensation. Il peut se passer des mois entre le repérage et le jour où je décide à y entrer ”.

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Garder la mémoire de Saint-Denis…

Son vif intérêt pour le patrimoine historique, culturel et architectural le pousse naturellement à photographier les monuments et bâtisses de La Réunion classés et inscrits au patrimoine et particulièrement ceux en voie de disparition. Osman Badat a pour ambition de faire de cette recherche un livre-recueil qui rendra visible ces trésors souvent voués à l’effacement.

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C’est pourquoi, depuis 6 ans, avec son D750 Nikon, il traque les vieilles demeures, les cases oubliées, les ruines de vieilles usines, les vieux portails, les photographie pour témoigner de leur existence et ne les perd pas de vue. Il lui arrive de revenir sur place après que des engins les écrasent pour donner vie à une nouvelle demeure. Il photographie le vide laissé au milieu des gravats et de la poussière, puis revient quelques temps après pour capturer ce qui a été fané.

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Aujourd’hui, Osman Badat vend ses photos aux particuliers et aux collectivités. Il fait même des ateliers artistiques pour le Rectorat afin de transmettre sa passion. Il prépare également une nouvelle exposition pour 2021 qui mettra en avant l’intérieur des vieilles maisons. Pour l’aider à réaliser ce projet, il a besoin d’aide. Vous pouvez d’ailleurs le contacter sur son site web www.osmanbadat.com.

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Un jour n’aura pu kaz kréol dans Sin-Ni” regrette Osman. « J’essaie de restituer au mieux les détails et les qualités architecturales des constructions de notre patrimoine dans leur environnement et d’apporter mon regard de photographe passionné. Je veux que mes enfants soient fiers de leur père et qu’ils n’oublient pas notre patrimoine d’antan ”.

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