FUTUR CREW : DEMOUNE I COZ MÊME !

KONIX en featuring avec le rappeur Saint-Josephois  EL BANDIDO, vient de sortir une chanson qui  fait déjà parler toute La Réunion aux paroles bien explicites. Les deux compères, égales à leurs images, sont des personnages incomparables. A travers ce titre, ils dénoncent l’hypocrisie et la malveillance de certaines personnes sur une musique moderne aux sonorités drill rap rap latino. Les années passent mais les comportements ne changent guère : les ladilafés et  la malokilité restent un fléau qu’il faut absolument éradiquer !

A écouter sans modération…

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JSD : Le chanteur Catalan déterminé au cœur réunionnais

L’artiste JSD (Je Suis Déterminé) gitan Catalan d’origine algérienne-hollandaise, est un auteur compositeur et interprète installé depuis 13 ans à La Réunion. Il se fait connaître il y a 3 ans, avec son premier titre « Charbon » qui a fait le buzz sur les réseaux.  La musique est son oxygène, elle lui apporte la joie de vivre. Déterminé à percer dans ce domaine , il ose le mélange des musiques et sort plusieurs autres titres « AMG », « Barrio » « Mi vida ». Avec son label « Artdiente », il met en avant son identité hybride et défend ses valeurs (loyauté, respect, ambitions, réussite) à travers des messages préventifs auprès de ses auditeurs. Sa culture catalane chevillée au corps est l’ADN commune à toutes ses compositions. En préparation de son prochain son « Eldorado » dédié à sa fille, il se livre en toute discrétion.

Nicole Dambreville : « Tégor », la chanson qui vous met de bonne humeur!

La chanteuse et comédienne Nicole Dambreville vient de sortir « Tégor », une chanson en hommage à Arnaud Dormeuil, comédien réunionnais disparu en 2008. En bonus, un clip chaloupé, festif, rigolo, bref à l’image de l’artiste ! De quoi faire largement sourire les réunionnais à l’approche des fêtes de fin d’année.

Très attachée au sud sauvage, Nicole Dambreville a choisi de mettre en avant la SCA (Société Civile Agricole) de Bras Creux à la Plaine des Cafres pour tourner son clip. Un lieu « magique, apaisant, envoûtant, la vie des hauts dans toute sa splendeur« .

« Tégor » (amoureux) est une chanson écrite par Dominique Carrère et composée par Jean Luc Trulès.

« Tégor est un hommage à l’homme que j’ai aimé passionnément : Arnaud Dormeuil. Dans les années Vollard – Tropicadero… bref hier quoi ! Nous interprétions sur scène une chanson qui s’appelait Tantine. Elle n’avait jamais été enregistrée jusqu’ici ! Autrefois, nous prenions plaisir à la chanter, même dans l’intimité avec Arnaud. J’ai voulu lui rendre un hommage à ma façon, et sûrement pas de manière triste ! Il fallait quelque chose à sa hauteur, relevé, humoristique, chaloupé ! C’est alors que j’ai demandé à Dominique Carrère de la réadapter, et ‘Tégor‘ a vu le jour », raconte Nicole.

Nicole ne voulait pas dénaturer le morceau. Elle a tout fait pour retrouver l’ambiance, le style, et surtout l’énergie ! Cette chanson c’est aussi un virage, dans la mesure où elle accepte « enfin » vraiment qui elle est : une chanteuse, mais aussi une comédienne. Quelqu’un qui veut faire rire, faire pleurer, faire réfléchir, bref une artiste qui veut laisser son empreinte sur le cœur de tout un chacun.

« C’est aussi ce que m’avait appris Arnaud. Accepter qui on est, comme on est. Tout le monde sait que l’autodérision, c’est mon arme favorite, mais au-delà de cela, je voulais surtout que ce titre, que ce clip amène la bonne humeur. J’ai juste envie que vous écoutiez cette chanson quand vous vous préparez pour aller bosser le matin, ben, qu’elle vous mette de bonne humeur, qu’elle vous donne votre dose d’énergie, de joie, de folie aussi ! Après les années qu’on vient de passer, je voulais vraiment donner de l’amour et de la joie !!! Un peu de lumière dans toute cette ‘sombricitude' », dit-elle en souriant.

« Tégor » est la première chanson de son EP « Je continuerai » qui sort dans quelques jours, composé de cinq titres. Suivra un album qui sortira en avril 2023.

« J’ai voulu aussi montrer, via ce clip, les jeux de l’amour, cette façon qu’on avait de regarder l’autre en misouk, de rêver, alors qu’aujourd’hui on est englué dans le virtuel ! Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’on se drague via Messenger, qu’on fait l’amour via Skype, bientôt on fera des gosses par clé USB… »

Revenons à l’essentiel, à l’humain, prenons le temps de nous regarder, nous ressentir, nous parler…

La Réunion : La véritable histoire de Grand-mère Kal  

Grand-mère Kal, notre épouvantail local, bien peu de gens savent sa véritable histoire. Une histoire triste à tout point de vue. L’imagination en a fait une épouvantable sorcière au cri sinistre, dont on menaçait les enfants pas sages refusant de s’endormir : « Grand-mère Kal va v’ni rôde a ou ! » Ce qui est une injustice flagrante eu égard à celle qui a vécu et péri de façon épouvantable.

De son vrai nom Kala, elle était une esclave malgache et fut employée à Mahavel, aux abords de Bois-d’Olives, sur les contreforts de la rivière Saint-Etienne. Il y a encore, en ce lieu, une vieille cheminée en pierres. Kala avait obtenu, ô miracle ! L’autorisation de son possesseur de se marier avec un autre esclave de la propriété dont l’histoire n’a pas retenu le nom. Elle eut plusieurs enfants, dont la moitié de son patron. Au bout de quelques années, les esclaves de cette propriété, las des mauvais traitements infligés, décidèrent de s’en « aller marron ».

Kala, après des années d’esclavages, de mauvais traitements, de viols à répétition, était devenue un pauvre être apeuré, timide, sans volonté. Ayant encore plus peur de la vie dans l’inconnu que de sa condition d’esclave, elle refusa de suivre son époux et ses congénères. Elle subit mille tortures de la part de son patron, un certain Dugain : On voulait lui faire dire où étaient partis les autres. Mais comment aurait-elle pu le savoir, la pauvre ?

Du côté des fuyards, son sort était déjà scellé : elle préférait son patron esclavagiste à ses frères de misère ? Elle était une traîtresse ; elle méritait la  mort. Les fuyards passèrent à l’acte quelques jours seulement après leur fuite. Ils revinrent une nuit et tuèrent la malheureuse dans son galetas.

Kala subit alors le sort réservé aux esclaves décédés : elle fut conduite au « Trou aux esclaves ». C’est un énorme promontoire dominant de quelques centaines de mètres le lit de la rivière Saint-Etienne de Mahavel à Bras-de-Pontho. Au sommet de ce promontoire existait alors un trou profond. On brûlait le cadavre de l’esclave mort et on jetait ses restes au fond du trou. Sans la moindre prière puisque, censément, les esclaves n’avaient pas d’âme !

Des centaines de pauvres gens ont donc terminé leur vie d’esclaves au fond d’un trou. Un trou qui n’existe plus aujourd’hui puisque tout le terrain environnant, qui appartenait pourtant à la commune de Saint-Pierre, a été vendu à des lotisseurs. Immeubles, maisons individuelles de luxe, promontoire rasé… Voilà le peu de cas que nous faisons d’une des pages les plus morbides et tristes mais essentielles de notre histoire.

Pourquoi et comment Kala, triste victime de l’esclavagisme, est devenue un épouvantail à enfants, voilà ce que personne ne sait.

Pour parachever la légende, on prête à cette pauvre femme une sinistre réputation de nymphomane lubrique se livrant, les soirs de pleine lune, à des orgies que la morale réprouve, du côté de la Fournaise, en compagnie de son âme damnée, Simicoundza Simicourba, autrement dit Sitarane.

Le plus bel hommage qui lui a été rendu est dans la plus belle chanson de Gilbert Pounia : « Kala ».

Saméry Técher, 22 ans : L’engagement citoyen au cœur de son parcours de vie.

Malgré sa timidité, Saméry Técher est un jeune leader citoyen de 22 ans. Diplômé de la faculté de Droit et Science politique de Montpellier, il est également Président de La Jeune Chambre Economique. Il poursuit ses  engagements associatifs et veut réconcilier sa génération avec la politique et l’engagement citoyen. Rencontrez Saméry Técher à travers ses forces, ses perspectives pour le futur et ses valeurs.

Qui es-tu Saméry Técher ? 

“Je suis un jeune Réunionnais engagé, attaché depuis mon plus jeune âge à la conviction suivante : “L’avenir appartient à ceux qui s’engagent”  » !

Mon parcours d’engagement a commencé en milieu scolaire, lors des élections de délégué de classe, de représentant des élèves au Conseil d’administration du Collège/Lycée, au Conseil Académique de la Vie Lycéenne. Ces différentes élections m’ont permis grâce à la confiance de mes pairs de représenter et être fort de propositions pour l’ensemble des élèves de l’établissement. L’expérience la plus marquante à l’époque du collège, a été d’être élu à la  Présidence du Conseil Départemental des Jeunes en 2013. L’ensemble des collégiens de l’île ont exprimé leurs suffrages en faveur de ma candidature et de mes propositions d’actionsAprès le lycée, en 2019,  J’ai poursuivi mon engagement au sein d’une association durant mes études universitaires. J’ai eu ainsi l’honneur de présider l’association Rotaract Club de Montpellier, un club service pour mener des actions humanitaires et sociales en faveur des plus démunisÀ 19 ans, être président d’une association a été un véritable challenge en termes de développement de compétences et de leadership. Après une année à la présidence de cette association, je m’engage et devient membre à la Jeune Chambre Économique (JCE) toujours à Montpellier. La JCE est un mouvement de jeunes leaders citoyens (18 à 40 ans) qui a pour but d’offrir des opportunités de développement et créer des changements positifs.

Lors de son retour à La Réunion en 2021, c’est tout naturellement que Saméry Técher s’engage à la JCE Saint-Denis de La Réunion et en prend la présidence en janvier dernier

Quel a été le déclic de tes engagements ? et Pourquoi ?

Le déclic de mes différents engagements a été pour moi, la confiance réciproque. C’est la confiance qui me permet d’avancer, de faire avancer une équipe vers la réussite. Ce sentiment de confiance renforce chaque jour ma ténacité, ma détermination d’agir avec et pour les autresLa prise de responsabilité n’est pas évidente lorsqu’on est jeune. Faire confiance à un autre élève pour représenter la classe ; l’établissement, faire confiance à un jeune pour devenir le président d’une association : c’est cette confiance qui me motive pour agir avec force et détermination. Mes actions sont fondées sur la confiance des autres, la confiance que les autres décident de m’accorder pour agir et les représenter dans les différentes instances et lors des événements. Cette confiance se traduit par l’élection, par la démocratie. Se faire élire par les autres, c’est une grande responsabilité. 

Comment participes-tu à la vie politique?

En ma qualité de Président de la Jeune Chambre Économique, il m’appartient de travailler en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs de l’île : les membres du mouvement JCE, les observateurs, les élus, les partenaires institutionnels et privés. Ma démarche est apartisane avec des valeurs car j’agis avec et pour les autres. Les actions sociales, économiques, environnementales impliquent de travailler avec tous, pour faire avancer les choses. Je rencontre de nombreuses personnes, des élus, des ministres, des cabinets ministériels et des jeunes pour faire gagner La Réunion. C’est finalement à mon échelle : créer des changements positifs pour mon île. Le bénévolat me permet d’enrichir mes connaissances sur le fonctionnement institutionnel et associatif, afin d’être force de propositions pour l’avenir de la Réunion. Il s’agit donc de travailler, de réfléchir et de proposer des solutions, avec la contribution de tous pour impacter positivement le territoire

Il est par ailleurs vrai que mes engagements laissent parfois cette image auprès du public que : « Saméry, un jour sera haut-fonctionnaire ou un futur élu de la République » ce qui est assez flatteur dit-il en souriant. Je n’exclus pas pour les années à venir de m’engager politiquement pour mon île, car ce qui fait ma force c’est encore une fois la confiance des uns et des autres à mon égard.

C’est la politique au sens noble du terme qui m’intéresse : SERVIR LA CITÉ, pour construire l’avenir de notre île. Demain se prépare aujourd’hui ! renchérit-il. 

Pourquoi les jeunes ont dû mal à s’engager politiquement ? 

Il me semble que les jeunes ressentent une certaine défiance face à la vie politique locale et nationale. Toujours cette histoire de confiance qui aurait été rompue avec la politique. Depuis plusieurs décennies, l’abstention ne cesse de progresser élection après élection. Ce lien de confiance entre la classe politique et les citoyens, en particulier les plus jeunes semble se déliter davantage. La politique, particulièrement à La Réunion est perçue comme une affaire de quelques-uns. La perception des citoyens de la vie politique locale est écornée par les affaires judiciaires de nombreuses personnalités publiques locales. Il est donc facilement compréhensible que s’engager politiquement dans ce contexte local risque de décourager de nombreux jeunes. 

Aussi, ce qui peut freiner les jeunes à s’engager, c’est le regard porté sur la « jeunesse ». De nombreuses personnes dans notre société s’empressent à infantiliser ou à ne pas prendre au sérieux la jeunesse qui souhaite s’engager. Chaque jeune doit être considéré, afin que sa voix compte et qu’il puisse se sentir valorisé pour parvenir à ses projets. L’âge n’est en aucun cas un critère probant pour juger la valeur d’un jeune. Être jeune, c’est une force pour transformer positivement la société réunionnaise.

Je veux toutefois montrer à la jeunesse réunionnaise, à la nouvelle génération, un autre visage de la politique, de l’engagement citoyen : bâtir ensemble une société réunionnaise de l’engagement en faisant confiance à la jeunesse, tout en s’appuyant sur les multiples initiatives citoyennes. Il existe de nombreux jeunes talents réunionnais qui s’engagent au quotidien. Un sursaut de la jeunesse est encore possible, j’y crois profondément ». 

Le message que je fais passer chaque jour, à chaque personne que je rencontre : « Engagez-vous au quotidien, posez-vous la question du sens dans chaque projet que vous souhaitez entreprendre. Le sens que vous donnez à votre engagement transforme votre vie. »

Tes plus belles rencontres ?

Mes plus belles rencontres sont indéniablement tous ces jeunes qui s’engagent à mes côtés pour impacter positivement le territoire. La jeunesse réunionnaise qui s’engage existe, il est impératif de la soutenir, de les encourager et de les accompagner vers la réussite de leurs projetsLors de mes différents stages à l’Assemblée nationale et au Sénat, j’ai eu l’opportunité de rencontrer des élus locaux à Paris, ce qui m’a permis d’échanger sur leur vision pour l’avenir de La Réunion. 

J’ai rencontré par ailleurs Sarah El Haïry, Secrétaire d’État à la jeunesse et au SNU qui inspire l’engagement, l’envie de « Faire-ensemble », d’encourager à l’engagement sous toutes ses formes pour les autres, pour son territoire. Récemment, j’ai eu à cœur de découvrir son Cabinet à Paris pour échanger sur des réflexions quant aux politiques publiques à destination des jeunes réunionnais. Au-delà de son parcours, elle est une femme inspirante, très dynamique, qui fait de la jeunesse sa priorité. J’ai eu l’honneur d’échanger avec elle et surtout d’avoir obtenu son soutien dans une vidéo à destination des jeunes de la Jeune Chambre Économique à La Réunion. Ses actions marquent bien sa volonté de réunir toutes les forces en présence pour accompagner tous les jeunes d’Hexagone et d’Outre-mer.

Tes projets ?

Étant diplômé de la Faculté de Droit et Science Politique de Montpellier et de l’Université de la Réunion, il me revient de construire un solide parcours professionnel. Je souhaite consacrer ma carrière à l’administration, afin de servir les Réunionnaises et les Réunionnais. Mes connaissances en matière juridique et politique me permettent de me projeter sur des concours de la Haute Fonction publique

Je poursuis mes engagements associatifs, car la souplesse du bénévolat me permet d’aider au mieux les plus démunis, les plus vulnérables de notre société. Poursuivre l’accompagnement des jeunes afin qu’ils s’engagent davantage, qu’ils trouvent le sens qu’ils souhaitent donner à leur vie à travers l’engagement. Fort de mon expérience de leader associatif engagé, il me revient de partager mon expérience pour inciter, encourager à l’engagement. La Jeune Chambre Economique est une école de la vie, qui existe depuis 61 ans – je vais ainsi continuer à développer mon leadership pour demain, prendre de nouvelles responsabilités.

La vie politique m’intéresse fortement, et pourquoi pas penser à 2026, aux prochaines élections municipales ? Il est certain que je m’engagerai à d’autres niveaux pour faire gagner La Réunion en termes de défis sociaux, économiques et environnementaux, dit Saméry avec conviction.

Steeve Bourane, chercheur en neurobiologie, primé aux Talents de l’Outre-Mer

Chercheur en neurobiologie du diabète, Steeve Bourane, a été lauréat du 9 ème prix des « Talents de l’Outre-Mer » qui s’est déroulé  le 15 septembre dernier au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac. Une distinction qui  récompense ses efforts et ses sacrifices consentis, tout au long de son parcours et  qui lui permet aujourd’hui de réaliser son rêve, celui de devenir chercheur à plein temps à La Réunion. 

Qui est Steeve Bourane?

Originaire de Saint-André plus particulièrement du quartier du Colosse , Steeve Bourane mène des recherches à  l’Inserm. sur la neuropathie diabétique avec sa propre équipe depuis trois ans.  Il a un parcours d’excellence. Après avoir obtenu son doctorat en Neurosciences à Montpellier en 2007, il intègre une équipe de recherche en postdoctorat au Salk Institute de Californie, établissement prestigieux aux États-Unis dans lequel fut créé le vaccin contre la polio et dont sont issus pas moins de 11 prix Nobels.

De retour sur son île en 2016, Steeve étudie la neuropathie diabétique. Véritable fléau, le diabète est une maladie qui touche près d’un habitant sur dix à La Réunion.  Il est le parrain de la Fête de la science en 2021 et  emporte également le « Nou la fait » organisé par l’école du digital Crealise. 

Pourquoi es-tu revenu chez toi à La Réunion ?

Quand Steeve quitte sa terre natale en 1997, l’objectif est d’aller se former pour pouvoir revenir travailler un jour dans l’île et apporter son expertise au développement du territoire. En étant à l’étranger, Il ne pensait pas qu’il aurait pu trouver du travail localement dans son domaine de compétence.

Pour des raisons personnelles, j’ai été contraint de revenir à La Réunion en 2016. Après une période de chômage, j’ai pu intégrer l’unité mixte de recherche DéTROI – INSERM U1188 en tant que post-doctorant pendant deux ans avec un financement de la Région Réunion. En 2017 et 2018 j’ai postulé au concours national de chercheur à l’INSERM pour devenir chercheur mais à chaque fois j’ai été recalé à l’oral. En 2019, j’ai retenté le coup dans une autre commission avec un projet de recherche plus ambitieux et plus en adéquation avec mon parcours scientifique et les besoins du territoire. Cette troisième tentative a été la bonne ! L’une des difficultés que j’ai rencontrées pour obtenir ce poste de chercheur était d’expliquer aux instituts de recherche métropolitains les raisons pour lesquelles je voulais faire de la recherche à la Réunion, qui est plutôt perçue comme une destination de vacances que comme un lieu d’excellence pour de la recherche scientifique. Tout au long de mon parcours, je n’ai jamais perdu La Réunion de vue. Je voulais revenir dans mon île car j’y suis attaché et j’ai un profond amour pour la culture réunionnaise et nos traditions”. 

Quand as-tu senti la fibre pour la biologie? Et Pourquoi t’es tu intéressé au diabète? 

Depuis que je suis jeune, j’ai voulu comprendre comment les êtres vivants fonctionnaient. Au collège, je capturais des petits scorpions que je ramenais à notre professeur de biologie pour les observer tranquillement dans le vivarium. Au collège comme au lycée, j’ai toujours été passionné par la biologie et c’était d’ailleurs la matière où j’obtenais mes meilleures notes. A l’Université, je me suis donc naturellement orienté vers les neurosciences pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau humain et la manière dont nous percevons le monde au travers de nos sens. C’est un sujet inépuisable qui continue de me passionner !

En rentrant à la Réunion, je me suis intéressé au diabète et à ses complications, en apprenant que la Réunion était le premier département français comptant le plus de diabétiques, notamment parce que certains produits alimentaires comme les sodas ou les yaourts dans les outre-mer étaient jusqu’à 30% plus sucrés qu’en métropole – jusqu’à ce qu’une loi de 2013 ne ramène les taux de sucre dans les produits en outre-mer au même niveau que ceux de Métropole . A La Réunion, près de la moitié des patients diabétiques est hospitalisée pour des problèmes au niveau des pieds (plaies et amputation). L’amputation étant l’une des conséquences les plus impactantes et traumatisantes pour les patients. Sur la base de ces observations, je me suis mis à envisager un projet de recherche utilisant mon expertise en neurobiologie permettant de mieux comprendre les évènements précoces menant à l’amputation chez les diabétiques : avec mes recherches, je veux mieux cerner comment le diabète va perturber le fonctionnement des neurones et des nerfs qui nous permettent de sentir la douleur et le toucher. La perte de sensibilité souvent au niveau des pieds au cours du diabète mène à l’apparition de plaies suite à des blessures non détectées et non traitées à temps. 

Tu es passionné par ton métier, que souhaites-tu le plus réaliser ? 

Professionnellement, je veux réaliser quatre choses :  Premièrement, faire diminuer le nombre d’amputation de patients diabétiques à La Réunion. Il s’agit de faire de la prévention avec l’aide des médecins généralistes, des diabétologues, des podologues et autres professionnels de santé afin de détecter très tôt les patients à risque pour mieux les suivre et les orienter. La neuropathie diabétique reste malheureusement encore sous diagnostiquée à La Réunion par les professionnels de santé ! 

La deuxième est de  faire prendre conscience aux patients l’importance de prendre soin de leurs pieds afin d’éviter/retarder l’apparition des plaies qui sont très difficiles à traiter, une fois installées, et qui sont à l’origine des amputations. 

Troisièmement, je veux faire de la recherche de qualité et produire des publications scientifiques de haut niveau à La Réunion (oui nou lé kapab !) afin de démontrer aux instituts de recherche métropolitains que La Réunion est une terre d’avenir où il faut continuer d’investir. 

Enfin, je veux  aider notre jeunesse à trouver sa voie et préparer le terrain pour les futurs chercheurs Réunionnais.

Quel a été ta réaction en recevant le prix des Talents de l’Outre Mer ? 

J’ai été très heureux d’apprendre que ma candidature avait été retenue par le Casodom pour être l’un des Talents de l’Outre Mer 2021. C’est une véritable fierté pour moi et toute ma famille. Ce prix, je le dédie à la mère de ma fille, Nelsy, malheureusement emportée par un cancer en 2016. Elle a joué un rôle très important dans mon parcours aussi bien au niveau professionnel que personnel. C’était un honneur pour moi de représenter La Réunion lors de cette cérémonie de remise des prix au musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris. Je suis très reconnaissant pour les personnes qui m’ont toujours aidé et soutenu durant toutes ces années. 

 Depuis ton retour, qu’est ce qui a changé à La Réunion ? 

Depuis mon retour, je trouve que pas mal de choses ont changé à La Réunion. A mon arrivée, j’ai été agréablement surpris de voir le dynamisme autour de la création de start-up, notamment dans le domaine de la santé. Les investissements de l’Europe, de l’Etat et de la Région Réunion permettent aujourd’hui aux jeunes Réunionnais de se lancer plus facilement dans l’aventure de l’entreprenariat. Je trouve qu’il y a une véritable avancée dans cette direction. A nous de profiter de ces opportunités pour permettre le développement de la Réunion de demain.

Pour le côté un peu plus négatif, je constate malheureusement que les « fast food » poussent comme « mové zerb » dans notre département. C’est hallucinant de voir autant d’enseignes dans certaines villes. On ne peut pas nous dire et répéter qu’il y a des problèmes d’obésité et de diabète et inciter les gens dans tous les coins de rue à consommer de la malbouffe ! Quelle hypocrisie ! Il me semble que nous n’avons pas encore tiré les leçons d’un passé pas si lointain ! Qu’attendons-nous pour réagir ? Pour ma part, je pense que nous devons nous-mêmes prendre les choses en main et d’arrêter d’attendre que les choses changent tout seul. Nous devons équilibrer notre alimentation malgré toutes les tentations environnantes, faire du sport et surtout alerter nos enfants des dangers de la malbouffe, afin d’enrayer la progression de ces maladies chez nous. 

Quel est la place de la recherche à La Réunion ?

L’Université de la Réunion représente actuellement l’une des premières forces du territoire en matière de recherche. Elle compte 22 unités de recherche, dont 12 équipes d’accueil et 9 unités mixtes de recherche (UMR) rattachées à des organismes de recherche tels que l’INSERM, le CNRS, l’IRD ou le CIRAD. 

Les domaines de recherche sont divisés en 3 grandes catégories : Droit/Economie/Gestion ; Lettres/Sciences Humaines ; Sciences/Technologies/Santé. 

Ces laboratoires sont des structures essentielles à l’offre de formation pour les étudiants désirant faire de la recherche. Dans le secteur des Sciences/Technologies/Santé, 3 axes stratégiques se dégagent : 

  • L’amélioration des activités de contrôle et de prévention des crises, le développement de thérapies innovantes pour les maladies infectieuses et les maladies métaboliques chroniques. 
  • Cerner les processus écologiques à l’œuvre pouvant constituer des menaces pour la biodiversité. 
  •  La biosécurité pour la production et la transformation agroalimentaires durables. En santé, la Réunion peut également s’appuyer sur la présence de plateformes de recherche telle que le CYROI mettant à disposition des plateaux scientifiques et technologiques mutualisés. La recherche à la Réunion est en plein essor et la mise à disposition de nouveaux espaces de travail, la création de nouvelles équipes ainsi que l’arrivée de jeunes chercheurs dans les années à venir devraient permettre à la recherche réunionnaise de passer un cap dans le futur. 

Des conseils pour un jeune qui voudrait suivre tes traces de chercheur ?

Les conseils que je donnerais aux jeunes désirant devenir chercheurs, c’est d’être persévérants, tenaces, ambitieux et surtout de croire en leurs capacités. Mon parcours a été semé d’embûches avec plusieurs échecs (redoublement au BAC et à ma première année d’université, échecs successifs au concours de chercheur INSERM) mais avec la patience et le travail, j’ai pu à chaque fois me relever. Je suis arrivé à réaliser mon rêve de devenir chercheur à plein temps à La Réunion même si ça m’a pris du temps. J’ai toujours suivi mon instinct et ma passion. Ce métier, je le fais par amour et non pas pour l’argent. Un autre conseil que je donnerais, c’est qu’il ne faut pas hésiter à quitter La Réunion pour aller se former dans les meilleures universités et centres de recherche mondiaux afin de pouvoir revenir un jour nourrir La Réunion de vos expériences.

« Tu l’as trahie » la première composition de l’artiste Thalie Baz

Lors du confinement de 2020, Thalie avait repris « Gisèle » le titre de Fabrice Legros avec ses propres sonorités. Puis a suivi « Tu es l’amour de ma vie » en collaboration avec David Louisin. Cette fois-ci, elle nous revient avec sa propre et première composition  » Tu l’as trahie ».

« J’ai eu l’occasion de faire les chœurs pour l’artiste Mauricien Rudy Brasse sur son morceau « Fami loin » qui est sorti en 2021. Puis mon groupe  » Dom & Co »  m’ont  conseillé de continuer sur ma lancée et m’ont demandé d’écrire mes propres chansons. J’avais écrit le titre  » Tu l’as trahie »,  il y a quelques années et déjà chanté devant mon public qui a apprécié le morceau ».  

Beaucoup ont demandé à l’artiste si ce morceau était autobiographique car il y avait tellement d’émotions qu’on pourrait le penser, mais ce n’est pas le cas ! 

Sa rencontre avec Yoan Grondin claviériste et de son groupe Dom & Co y est pour quelque chose : « Comme on dit souvent, parfois il suffit vraiment d’une rencontre et ta vie change » explique Thalie.  

Jeanne-Paule Honorine Visnelda, une « guérisseuse » qui a marqué La Réunion !

Néna in tacon domoune la marque nout zistoir La Réunion, entre autres Madame Visnelda ! Beaucoup i souvien que navé la queue devant son caz pou in remède guérison ! Jules que la connu à elle dans son zeune temps i partaze a nou un ti zistoir la arrive a li ek un dalon.

Mais qui est  Madame Visnelda ?

Jeanne-Paule Visnelda née Honorine de parents réunionnais, est originaire de Diego-Suarez. Elle apprend à connaître les plantes et leurs vertus médicinales auprès de sa grand-mère, Marie-Amédée. Son père, qui connaît aussi les secrets des plantes, lui transmet son savoir également. Curieuse, elle apprend aussi beaucoup auprès de Monsieur Bothard, botaniste à Saint-Gilles et devient comme on les appelle familièrement dans l’île : une tisaneuse.

Sa vie bascule à 18 ans

Jeanne-Paule Visnelda perd sa mère qui décède brutalement de violents maux d’estomac. Suivra son père 18 mois plus tard. Elle se retrouve seule pour subvenir aux besoins de ses cinq frères et sœurs. A la fois orpheline et chef de famille, elle réussit à poursuivre une formation de sténodactylo qui lui permet de devenir agent communal à Saint-Louis, puis à L’Etang-Salé, commune où son père avait créé une saline. D’études en examens, elle monte les échelons et devient la première femme secrétaire général de mairie à La Réunion, jusqu’à sa retraite en 1984.

La révélation de son don

C’est en 1952 que Jeanne-Paule Visnelda a la révélation du don qu’elle possède. Malade, elle entend une voix qui lui enjoint de se guérir seule, avec des plantes, puis de guérir les autres. Très vite, par le bouche à oreille, le don de Jeanne-Paule Visnelda est connu à travers toute l’île. C’est ainsi que pendant presque trente ans, elle reçoit des milliers de  malades gratuitement, les soignant par des tisanes, l’imposition des mains et des prières. Parmi ceux qui viennent la voir, beaucoup de malades imaginaires, esprits sensibles sur lesquels cette médecine parallèle fait effet.

Les malades affluent, une histoire sympathique

« C’était il y a longtemps ». « Mon confrère Alain Lemée, avec qui je bossais à Télé 7, devait recevoir une consoeur d’un grand magazine voulant effectuer un reportage sur Madame Visnelda. Il m’a demandé mon soutien vu que je connaissais cette dame de longue date. Un matin donc, nous voilà partis pour L’Etang-Salé. Il y avait une foule de « patients » devant le dancing de Madame Visnelda. Laquelle n’a été que trop heureuse « d’agir » devant la journaliste venue de France exprès pour elle. Car la guérisseuse a toujours soigné son image », raconte Jules.

Pile-poil, une famille désespérée venait soumettre une des leurs aux bons soins de la Visnelda, une pauvre fille « envoûtée » totalement absente, baragouinant des phrases incompréhensibles et secouée par intermittences de rires fous.

Réaction immédiate de Visnelda :

« Ah !!! Elle est possédée par l’âme de Sitarane ».

La pauvre « possédée » se dandinait d’un pied sur l’autre, soulevant parfois les plis de sa pauvre robe, exhibant ses parties en ricanant. Et surtout, continuant de « parler » en patagon.

« Voyez ! Regardez ! S’est écriée une Visnelda triomphante. Elle danse le salégy (ndlr : danse malgache semblable à notre séga). Elle parle en malgache… Sitarane la possède… Ah ! Ce Joseph Sitarane, il va falloir l’en débarrasser… ».

« J’étais déjà convaincu d’avoir affaire à un imposteur mais là, j’en fus définitivement persuadé et pour plusieurs raisons » renchérit Jules :

1. Sitarane ne s’est jamais prénommé « Joseph ». Son vrai nom était Simicoundza Simicourba.

2. Sitarane n’était pas plus malgache que vous et moi : il venait du Mozambique en qualité d’engagé volontaire.

3. Sitarane n’a jamais été le sorcier que dépeignent les légendes. Le seul vrai sorcier de la bande était Pierre-Elie Calendrin, auto-surnommé « Saint-Ange ».

(Bref, c’est mon opinion mais en regardant autour de moi, je voyais l’émerveillement dans la salle).

A grands coups d’eau salée dans les yeux et d’impositions des mains, Madame Visnelda a réussi à calmer cette pauvre fille.

« Elle avait sans conteste une très forte personnalité psychique et savait mettre ses « patients » en état de confiance. Elle avait une voix très douce en s’adressant aux malheureux mis en sa présence. Certains appelleront ça du « transfert » mais je réfute la psychanalyse », explique Jules.

« Je pense que Visnelda était d’une forte sensibilité, ce qui lui permettait de « sentir » l’autre. Et comme elle aimait les gens, elle avait trouvé ce cinéma pour leur venir en aide, tout en tenant compte du surnaturel auquel le Réunionnais est naturellement sensible ».

Epuisée par le travail, minée par le diabète, Jeanne-Paule Visnelda s’éteint au centre hospitalier de Saint-Pierre le 15 août 1991, jour de la grande fête catholique de l’Assomption qui commémore la montée au ciel de la mère du Christ, la Vierge Marie. À sa mort, plusieurs milliers de personnes l’accompagnent au cimetière d’Étang-Salé.

A la base, chacun ses croyances, ses pensées, ses pratiques, ses superstitions, c’est cela qui fait le charme de La Réunion et de son naturel sensible.

Cédric Duchemann, pianiste de jazz Réunionnais : La virtuosité en toute discrétion

De passage à Saint-Paul, Cédric Duchemann accompagnait Mokhtar Samba le 5 août dernier sur la scène de Gran Kour à l’occasion  du 10 ème Opus Focus Percussions. Pianiste Réunionnais de jazz émérite, Cédric pratique une musique métissée. Rencontre avec un virtuose qui n’hésite pas à mixer les styles avec un bonheur rare.

Cédric Duchemann est né dans la musique, issu d’une grande famille de musiciens, il fait ses débuts à 8 ans. Il enregistre son premier disque avec son père et ses oncles à 15 ans. Il joue sur scène avec de nombreux artistes locaux. Mais c’est le concert de Sixun auquel il assiste à Saint-Gilles pour ses 13 ans qui révèle sa passion pour le jazz et les musiques improvisées.

Installé à Paris en 2000, il commence sa formation de jazz à la « Bill Evans Piano Academy » en alternance avec un job de vendeur en instrument de musique. Ces deux activités l’amènent à rencontrer un grand nombre de musiciens et de jouer avec diverses formations.

C’est lorsqu’il joue avec le groupe Touré Kunda qu’il est repéré par Paco Séry, batteur du groupe Sixun.

« Quand j’ai intégré ce groupe, j’ai repensé au petit garçon que j’étais, émerveillé, qui avait quitté le théâtre de Saint-Gilles après le concert de Sixun avec une seule idée en tête, jouer cette musique. Un rêve devenu réalité ! » raconte Cédric avec émotion.

Près de 15 ans ont passé et les différents pays traversés et cultures rencontrées ont fait mûrir un premier album solo « Tropicalism ». Un album de compositions originales du pianiste coloré de manière sublime par ses invités  et amis dont il apprécié beaucoup le travail tels que : Nguyên Lê, Michel Alibo ou encore Louis Winsberg.

Frédéric Madia : Au carrefour du maloya et des musiques mandingues

Chanteur, auteur, compositeur, Frédéric Madia est un enfant du maloya, issu d’une grande famille de musiciens. Originaire du quartier de Bras-Fusil à Saint-Benoît, il est, comme Obélix, tombé tout petit dans la marmite mais à riz du maloya.

Frédéric Madia  a commencé sa carrière à 11 ans avec le groupe Génération Lélé qui avait pour but de reprendre tous les répertoires de Granmoun Lélé. Quelques années plus tard, il intègre le CRR (Conservatoire à Rayonnement Régional de la Réunion) pour suivre l’enseignement de Jean-Luc Ceddaha et de Nicolas Moucazambo qui l’initient aux langages rythmiques africains. Il y fera ses armes pendant huit années consécutives et en sortira diplômer en fin de 3ème cycle en 2001.

Il complète sa formation musicale en métropole et multiplie les collaborations sur l’île avec notamment le groupe Lindigo avec qui il débute une grande aventure aux quatre coins du monde. Il côtoie de grands musiciens tels que : Mathieu Chedid, Madala Kunene, Los Monequitos entre autres.

Après avoir accompagné de grands noms de la musique africaine, le voilà vendredi dernier sur la scène de Gran Kour (Ecole franco-chinoise à Saint-Paul) à l’occasion du festival Opus Focus #10 Percussions entouré de ses musiciens et son éternel Kamel N’Goni.

Le monde naïf de Natacha Christine Coulon

Natacha Christine Coulon, artiste-peintre naïve, expose actuellement ses œuvres à l’hôtel Saint-Alexis à Boucan Canot. Des toiles naïves très colorées et vives qui réveillent toute la poésie de La Réunion dès que le regard se pose dessus.

Un émerveillement pour les yeux au sein de la salle de réception de l’hôtel Saint-Alexis. Le public rentre dans l’univers de Natacha Christine Coulon artiste-peintre naïve. Elle y expose une trentaine de toiles jusqu’au 21 août 2022 « qui sont en vente si le cœur vous en dit », souligne l’artiste. Les amateurs d’art qui le souhaitent peuvent acquérir une ou plusieurs de ses œuvres, et comme elle précise « c’est déductible des impôts ».

Retour sur une artiste-peintre qui transmet la diversité de la culture réunionnaise grâce aux sirandanes créoles (devinettes ou proverbes) au travers de ses tableaux : robe rouge, jupon blanc, soulier vernis ? Zot la deviné ? Oui, c’est bien le letchi ! Ou encore la tête mon grand-père lé plein la gale ? Zot la trouvé? C’est le Ti Jacques !

De l’art naïf qui réveille une petite étincelle en nous, celle de la découverte, de l’émerveillement, de l’enfance, d’un parent, d’une scène.. L’artiste a toujours peint, depuis qu’elle savait tenir un crayon du moins… de l’art naïf mettant en scène la vie quotidienne où les couleurs ont une place importante. Elle dissèque les détails du quotidien, travaille sur des thèmes, comme ceux du tableau « Padel » etc. Chaque tableau nous raconte une histoire, celle de la vie de tous les jours, au marché forain, à la pêche aux bichiques, à la cueillette des fleurs, à la danse du quadrille sans oublier les coutumes religieuses…

 « Chaque tableau dévoile un moment vécu, une tranche de vie, un paysage que j’aime » souligne Natacha. Les fruits et légumes, le chapeau, le poutou sur le front des malbaraises, la nudité, les cascades : tous ces détails minutieux  remplissent  ses tableaux. C’est à Saint-Denis que Natacha Christine Coulon laisse libre cours à sa passion.

« Cet amour de la peinture, je l’ai depuis l’enfance grâce à un magazine laissé par un voisin. A l’intérieur, il y avait des petites vignettes qui représentaient des œuvres d’art. J’ai essayé dans un premier temps de reproduire ces tableaux. La première œuvre qui m’a touché est le tableau « La fille à la robe rose » exposé dans le salon de mes parents. Pendant longtemps, j’ai cru que c’était de Monet mais j’ai appris il y a peu, que c’était un tableau de Frédéric Bazille.  Un  peintre impressionniste français qui n’a jamais vendu de tableau de son vivant. Il a produit des œuvres remarquables. Voilà c’est comme cela que ma passion pour la peinture a commencé » explique Natacha en souriant.

Makay, le maloya dans les gènes

Makay est un jeune artiste de maloya qui a déjà plus de 10 ans d’expérience avec le groupe Lindigo. L’année dernière, il fait de son rêve une réalité en chantant en solo, se faisant remarquer sur plusieurs scènes musicales de l’île. Avec « Chapo Nwar », son premier clip vidéo, il continue à faire référence à son identité, sa kiltir et à ses traditions. Il sera en tournée prochainement à Lyon et en est très fier.

A 29 ans, Makay de son vrai prénom Mickaël, est un ti gars lakour originaire de la cité Paniandy à Bras-Panon. Touché depuis son jeune âge par la musique traditionnelle, il crée à 14 ans le groupe « Zeunès Lindigo » avec des jeunes de son quartier. A 18 ans, il rejoint le groupe Lindigo en tant que musicien « pikerman » et choriste. Il participe à l’enregistrement de plusieurs albums « Mi lé Sèk Mi lé » en 2014, « Komsa Gayar » en 2017 et « Kosa Néna » en 2019 et part en tournée au Japon, aux Etats-Unis, au  Malaisie, au Brésil etc…

Makay revient riche d’expérience et surtout de motivation. Au début de l’année, il décide donc de se lancer en tant que leader, avec son groupe de maloya composé de six musiciens et d’une choriste.  Il a déjà enregistré deux chansons « Gayar » et  » Chapo Nwar », ce dernier étant une collaboration avec DJ Gos. 

« Dan Bras-Panon, néna in potentiel de musiciens. Mwin la voulu à nouveau donne lo meilleur de nous  et sirtout représente nout ville car nou néna aussi le maloya y coule dann nout veine. Nou la besoin mette en lèr nout musique, nout kiltir, nout tradition. Zamé na larg ali, maloya, léritaz nout zansèt, na tyinbo séré » explique Makay.

Makay et son groupe sera en métropole du 6 au 17 juillet pour des scènes essentiellement aux alentours de Lyon.