André Maurice :  “La musique est un truc qui me colle au cœur et au corps!” 

Depuis son départ de Réunion 1ère en 2016, l’animateur de radio André Maurice dit Dédé a choisi d’être discret et silencieux.  Lorsqu’il a refermé  derrière lui les portes de l’audiovisuel à double tour, il a jeté la clef par-dessus son épaule sans regarder où elle était tombée et depuis Dédé a ouvert un nouveau chapitre de sa vie culturelle consacrée à l’écriture. Hier micro, jordu stylo ! Témoignage de celui qui a été la “voix” des ondes, grand défenseur du patrimoine musical réunionnais qui a bercé notre enfance en musique.

Curieux personnage que ce Dédé !

“J’ai connu Dédé quasiment à mon entrée en sixième, en 1958, au vieux lycée Leconte-de-Lisle de la rue Jean-Chatel (actuel collège Bourbon)” Nous sommes très vite devenus des amis, amitié que j’ai également partagée avec son frère, le regretté Mico, trop tôt arraché à l’affection unanime. Curieux personnage que ce Dédé !

Ses origines expliquent en grande partie l’homme qu’il est devenu. Son père est exploitant agricole, éleveur, planteur, maraîcher, entre la Plaine-Saint-Paul et Bellemène. La maman s’occupe de la maison et de la descendance. Un milieu où les valeurs familiales, l’entraide, la solidarité et le sens de l’effort sont au frontispice de leur case. Le goût d’apprendre et de transmettre aussi. Tout en poursuivant un cursus primaire et secondaire des plus honorables en « section philo », l’ami Dédé s’intéresse très tôt à la musique ; sous toutes ses formes. Cette passion irrépressible ne le quittera plus jamais » raconte Jules, son ami d’enfance. 

Dédé passionné de musique en tout genre

Dédé, passionné par le rock’ n’ roll naissant (Shadows, Elvis, Stones, Beatles, Beach Boys… ), acquiert vite de solides connaissances dans bien d’autres domaines musicaux, classique, jazz, blues, latino, etc. La mode faisant, il s’essaie même à la guitare mais n’insistera guère, préférant aller écouter, de longues heures durant, l’AJER, les Chats Noirs, les Torpilleurs, les Loups, groupes phares des années yéyé réunionnaises. Dans le même temps, il suit les prestations des musiciens locaux, Jazz Tropical (Vinh San), Julot Arlanda, Donat, Tropina…

Pendant ma petite enfance, j’ai été bercé par beaucoup de musiques, mais j’ai eu  deux influences majeures. Étant marmaille, j’étais confié à ma nénène Paulina Langromme , une descendante d’esclaves. Elle était ma deuxième maman et le soir, pour m’endormir, elle me fredonnait, des airs de maloya, appris dans sa famille lors de « service kabaré », les cérémonies en hommage aux ancêtres… voilà pour l’influence maloya” explique Dédé Maurice. 

La famille d’André Maurice habitait et habite toujours rue Maréchal-Leclerc à cent mètres de la Société Ouvrière (une salle de réception) et à une cinquantaine de mètres à vol d’oiseau de la Terrasse de la Belle Etoile, un salon de bal célèbre où étaient régulièrement organisées des soirées dansantes animées par les orchestres en vogue. Au programme, des succès sur tous les rythmes  paso, tango, mambo, calypso, biguine et séga évidemment. Cependant, c’est l’accordéoniste Loulou Pitou premier musicien que Dédé a entendu en live avec son séga sur la Terrasse de la Belle Etoile en 1953/1954.  Il n’avait à l’époque que 6 ou 7 ans. C’est pour cela qu’il dit que Loulou est son parrain du séga. 

La musique : un truc qui me colle au cœur et au corps!  

À 16 ans, Dédé reçoit en cadeau son premier tourne-disque « Teppaz » et en même temps que les 45 tours des idoles de la vague yéyé, il écoutait les disques de Luc Donat, Loulou Pitou, les orchestres d’ André Philippe et des Frères Legros, Maxime Laope, Benoîte Boulard  et Henri Madoré. 

J’ai grandi avec eux et aussi avec les Jokarys, mon groupe préféré. Les années 1960 étaient explosives de créativité car c’est à cette période que nos groupes musicaux se sont électrifiés pour jouer sur les mêmes guitares que les Chaussettes Noires, les Shadows, les Chats Sauvages ou les Beatles. J’étais fan des Loups de Jean-Claude Gigant et Pierre Rosély, des Chats Noirs de Max Dormeuil, de L’AJER (Association des jeunes réunionnais) d’Alain Bastide, des Pois-du-Cap de Patrick Sauger, des Kids des frères Albac, des Torpilleurs de Jean-Marc Nativel, des Lynx avec les frères Payet etc. C’est ainsi que j’ai vécu le début de ma passion pour toutes les musiques,  «un truc qui m’ colle encore au cœur et au corps !».

Dédé, homme de radio 

C’est à l’écoute du poste de radio familial que naîtra son amour de la radio car il suffisait de tourner un bouton de cette boîte magique pour que la séduction des ondes exerce sur Dédé sa fascination à travers les feuilletons radiophoniques « Les maîtres du mystère » (les contes policiers de Pierre Billard et Germaine Beaumont), « Noëlle aux quatre vents » (1965), « La dame de Beyrouth », « La Tribune de l’Histoire », ( depuis 1951 avec Alain Decaux, André Castelot et Jean-François Chiappe),  les ségas folkloriques et … la voix de Jean Vincent-Dolor . 

C’est ainsi que pendant toute mon adolescence, j’ai été admiratif du talent de Jean Vincent-Dolor. Le professionnalisme de ses reportages et son sens de l’interview m’ont donné envie de lui ressembler et de vouloir faire un jour comme lui. C’était mon idole et il était plus important à mes yeux qu’Elvis Presley”. 

Très vite, la passion de transmettre fait de Dédé Maurice  l’homme de radio que l’on sait. Avant même qu’il ne passe son bac, la chaîne locale ORTF le sollicite pour animer des sessions sur les ondes. Naîtront « Mon île sur un plateau » puis le très célèbre « P’tit bal du samedi soir » que les nostalgiques évoquent toujours non sans une larme furtive.

Dédé Maurice est connu pour avoir animé, avec une bonne humeur communicative, moult émissions en direct. On peut presque dire que tout ce qui chante ou gratte est passé par lui à RFO, station à laquelle il est resté fidèle jusqu’à sa retraite.

Dédé grand défenseur de la langue créole au coeur tendre 

Scientifique dans l’âme, Dédé Maurice possède une totale maîtrise de la langue française à laquelle il voue un culte. Dans le même temps, également ardent défenseur de la langue créole, il se désole comme beaucoup de constater, hélas, que nombre de Créoles, jeunes ou moins jeunes, « i gaingn pi cause créole in merde ! »

Des valeurs authentiques que lui ont léguées ses parents, Dédé conserve intacte l’empathie et la main tendue : il ne peut supporter de voir un ami dans la mouise. 

Alors que j’étais au bord du gouffre,  il m’a mis en contact avec ti-Guy Zitte (« Le météo des îles éparses ») ou notre pote Jean-Pierre Boyer (« Du bidonville aux feux de la rampe »), désireux que quelqu’un écrive leur histoire… ce qui m’a permis de retrouver mon souffle” explique Jules Bénard,  en essuyant une petite larme. 

Dédé ne peut passer devant un SDF en faisant semblant de regarder ailleurs. C’est de famille puisque sa sœur, la charmante Suzel, n’agit pas autrement. Pour l’anecdote, la seule à avoir compris l’essence de notre amitié, est Gabrielle Séry, ancienne rédactrice du JIR Télévision.

Un jour que Dédé l’avait emmenée m’interviewer lors de la sortie d’un de mes livres, elle prouva un sens de l’observation formidable : « La complicité entre ces deux-là est telle que lorsque l’un commence une phrase, c’est l’autre qui l’achève ! » A un de ces quatre, l’artiste ! renchérit Jules.

Dédé est un homme généreux et investi dans diverses associations humanitaires. En 1986, il reçoit un trophée pour son action en faveur des musiques de l’Océan Indien à l’occasion du Festival de Château Morange à Saint-Denis et est médaillé de la Ville de Saint-Denis pour son engagement pour la culture réunionnaise. 

Son aura ?

« La gloire et la renommée sont douces surtout de loin, quand on en rêve ; dès qu’on les possède, on n’en sent plus que les épines », kisa la di sa mi koné pu ! Sépousa moin la zamé kour dérièr  la notoriété …  Gramoune la di  osi : « in tone zoli parol i ranpli pa mon marmit ». Avec les compliment du « Capitaine Dédé-Maurice » qui navigue à bord de sa jingade sur l’Etang Saint-Paul pou souke mombruns, tilapias ek zanguilles trois couleurs ! » conclut Dédé en souriant. 

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Fête de la musique : Thierry Gauliris en concert intimiste à la Cité des Arts

Ses chansons ont bercé nombre de Réunionnais et beaucoup font même partie du patrimoine culturel de l’île.  Retrouvez Thierry Gauliris de Baster à l’occasion de la fête de la Musique cette année sur deux mélodies qui ont marqué La Réunion.

Loic Bouvon, le nouvel artiste qui secoue la musique réunionnaise

Il est jeune, talentueux et engagé.  Loïc Bouvon fait partie de cette génération de chanteurs réunionnais qui se battent pour faire valoir leur langue maternelle à travers leurs chansons.  Auteur-compositeur et interprète, il évolue dans plusieurs styles de musique  mais affectionne  plus particulièrement les chansons d’amour.  Portrait d’un artiste prêt à se faire un nom dans la chanson.

Jeune Portois  de 31 ans, Loïc Bouvon baigne dans la musique depuis son enfance : « ma mère avait cette passion pour le chant et la danse folklorique. J’ai donc été moi-même attiré par le chant. Je me suis beaucoup intéressé au rap, j’écoutais des artistes comme  Psy4 de la Rime,  NTM, Sniper, Sinik, Diam’s, Kery James, etc. Puis, je me suis intéressé à d’autres styles de musique par l’intermédiaire d’artistes tels que Blacko, Corneille, Singuila, Féfé, Admiral T etc. Dès mes 15 ans, j’ai écrit mes premiers textes de rap puis de dancehall ».  

A 19 ans, Loïc quitte la Réunion pour se consacrer à ses études  et au sport (VTT Cross-Country). Il n’oublie pas la musique, il a toujours des airs dans la tête. De retour sur son île en 2019, il décide de vivre son rêve en créant son groupe (Loïc Bouvon et ses musiciens) composé d’un bassiste, d’un percussionniste et d’un guitariste : « mes premiers textes en créole, je les ai écrits en métropole alors que j’étais étudiant. Dès mon retour  à La Réunion, mon style musical a évolué et j’ai choisi de mettre en valeur ma langue maternelle à travers des  textes autour de l’amour. Mes influences actuelles sont Burna Boy, Davy Sicard, Dadju, Tayc, Danyel Waro ».  

Loïc Bouvon est professeur de Technologie mais rêve de vivre de sa passion. Seulement, il ne s’attendait pas aux difficultés financières  pour mettre en lumière sa musique. Il y croit avec persévérance et travail : « J’y arriverai et j’y crois. Il faut bien faire des sacrifices pour donner vie à nos rêves »?

Son premier « Kouler l’amour » écrit en collaboration avec l’artiste Wizdom l’a fait connaître du public réunionnais. Il commence à se produire  sur scène en interprétant ses propres compositions :  Wayo, Bye‐bye, Révey amwin, Refé ton vi, Espwar, Gillot, Séliba :  « mes textes parlent principalement des relations amoureuses. J’écris surtout par rapport à ma propre vie et celle de mes proches ».

Il a beaucoup d’amour à donner Loïc, et beaucoup à prendre : « l’amour m’inspire même quand il bat de l’aile et qu’il crie à l’injustice et au désespoir. L’année 2020 a été dure musicalement car elle a  ralenti mes projets. Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de faire beaucoup de scènes afin de promouvoir mon titre « Kouler l’amour« , ce qui m’a beaucoup frustré. Pour  2021, j’aimerais sortir d’autres titres et me produire davantage avec mes  musiciens. J’ai hâte de faire découvrir aux Réunionnais ma nouvelle préparation qui me tient particulièrement à cœur mais je  ne peux rien dire pour l’instant » .  

« Une chose est sûre, c’est que la musique fera toujours partie intégrante de ma vie. Si j’ai un conseil à donner à ceux qui veulent réussir, c’est tout d’abord d’être passionné, d’avoir confiance en soi,  être sincère, être en phase avec soi‐même et de ne  laisser personne réduire ses motivations. Il faut aussi être accompagné car la musique est un travail  d’équipe et c’est très difficile d’avancer seul.  Restons humbles car lo kaf y dor pas ».

En attendant son nouveau titre pour 2021, découvrons ou redécouvrons  « Koulèr l’amour » disponible sur YOUTUBE et sur les plateformes de téléchargement.

« Mon Maloya » le nouvel opus de Meddy Gerville

Pianiste talentueux reconnu de l’océan Indien, Meddy Gerville nous enchante de son génie musical depuis plusieurs années. Ambassadeur artistique de La Réunion aux quatre coins du monde, avec son piano, il reste fidèle à son île et à son patrimoine musical.  « Mon Maloya » son dernier album sonne et résonne comme une ode à l’amour qu’il porte à notre identité.

Mon Maloya ” le nouvel album de Meddy, sorti le 8 juillet dernier est l’essence même du genre « jazz maloya » dont l’artiste est le précurseur. C’est avec convivialité et intimité, qu’il lance son nouvel opus lors d’un showcase autour d’un public qui a fort bien accueilli l’album. Il faut dire qu’il était attendu depuis un moment. S’il n’y avait pas eu la crise sanitaire, son album serait sorti depuis le mois d’avril.

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Mon Maloya ” est un opus aux sonorités suaves et fortes, d’une expression subtile qui vient marquer à la fois les vingt ans de la carrière de l’artiste ainsi que l’anniversaire des dix ans de la reconnaissance par l’Unesco du Maloya comme patrimoine culturel de l’humanité.

Pour la réalisation de cet album, Meddy s’est entouré de musiciens de grand talent : Michel Alibo qu’on ne présente plus et qui sur cet album est à la contrebasse, Emmanuel Félicité à la batterie et Johan Saartave à la basse. Interviennent aussi : Éric Longsworth ( violoncelle) et Olivier Ker Ourio (vocal).

Après un direct sur Antenne Réunion, Meddy est passé au JT de Réunion 1ere. Il a fait quelques radios aussi.  Même la presse mauricienne en parle avec également RFI et sa rubrique Épopée des Musiques Noires. Une séance de dédicaces est prévue le 1er août prochain à La FNAC du Port.

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Meddy est impatient de faire de la scène  et de partager son Maloya  qui vous fera plonger au cœur de son savoureux « jazzoya ». Il  vous donne rendez-vous fin septembre au Théâtre Luc Donat. En trio pour débuter la soirée, de nouveaux musiciens rejoindront ensuite la scène pour partager les grands titres du répertoire séga de Meddy Gerville de «Rèss la minm » à « Mon abri » en passant par « Ti pa ti pa n’alé. Les concerts programmés à Paris et dans la zone océan Indien se feront dès que la situation sanitaire le permettra.

Regard D’Osman Badat, photographe de patrimoine.

Osman Badat est un photographe de 43 ans, originaire de Saint-Denis, qui a toujours admiré les vieilles cases et monuments historiques dont sa ville regorge. C’est sans doute grâce à ce penchant naturel et culturel qu’il a vite ressenti le besoin comme photographe de partager la richesse et la beauté de ces vieilles bâtisses qui s’effacent peu à peu de notre paysage quotidien. Osman Badat est ainsi naturellement devenu photographe de patrimoine. Une passion qu’il tient à partager.

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Un compact pour cadeau…

Tout a commencé en 2006, avec un appareil photo compact reçu en cadeau. Osman fait ses premiers pas en photographiant tout ce qu’il peut: des fleurs, des chats, des paysages, des gens… Il ne s’en sépare plus, il l’emporte partout, c’est devenu un membre de la famille. En 2010, il passe au reflex et découvre un autre genre de photo.

Natif de Saint-Denis, il aime se balader dans sa ville. Heureux papa de trois enfants, ils sont ses meilleurs modèles.  Et puis, un dimanche de l’année 2014, il eut le déclic. Saint-Denis regorge de vieilles bâtisses et de monuments historiques oubliés de beaucoup. Il se décide à photographier tout cet héritage dans le but de valoriser le patrimoine et la transmettre aux générations futures.

Avec son statut d’auteur-photographe en 2015, il parcourt Saint-Denis.

Je me suis rendu compte du nombre de maisons abandonnées, et du nombre de chantiers en cours. Je me suis dit voilà mon sujet photo. J’ai passé pratiquement trois ans à photographier ces cases et portails de l’époque coloniale qui étaient à l’abandon et j’ai présenté ma première expo “Albasama” empreinte en arabe,  au Téat de Champ-Fleuri en avril 2017. Aujourd’hui, ils ont pour la plupart disparu du paysage de Saint-Denis ”.

Un véritable urbexeur…

Osman Badat est devenu avec les années, un véritable urbexeur ou explorateur urbain. Cela consiste à visiter des lieux construits et abandonnés par l’homme, mais cette pratique inclut également la visite de lieux interdits, cachés ou difficiles d’accès, tel que des tunnels, des catacombes, des chantiers de constructions/rénovations et des rooftop (sommets d’immeubles, monuments…). Mais Osman ne touche à rien, il laisse les lieux comme il les a trouvé. Il ne fait que visiter, photographier, juste une empreinte à travers son objectif.

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Certains lieux vous laissent bouche bée. Parfois, vous découvrez de vieilles photos de famille, de cartes postales, des vêtements qui traînent. J’ai eu l’occasion de m’introduire dans l’ancienne prison Juliette Dodu, seul un samedi après-midi , Houuuuuu les frissons. On a l’impression que les gens sont partis du jour au lendemain. D’ailleurs ce sera le thème de ma future expo ”.

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Osman se fait lui même ses propres repérages parfois avec l’aide de certaines infos mais il faut que le lieu l’inspire. Avant de pénétrer sur un lieu, Osman attend un peu.

J’ai l’impression que les maisons me parlent. Elles me disent de rentrer ou pas .Comme si j’étais invité, c’est assez curieux comme sensation. Il peut se passer des mois entre le repérage et le jour où je décide à y entrer ”.

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Garder la mémoire de Saint-Denis…

Son vif intérêt pour le patrimoine historique, culturel et architectural le pousse naturellement à photographier les monuments et bâtisses de La Réunion classés et inscrits au patrimoine et particulièrement ceux en voie de disparition. Osman Badat a pour ambition de faire de cette recherche un livre-recueil qui rendra visible ces trésors souvent voués à l’effacement.

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C’est pourquoi, depuis 6 ans, avec son D750 Nikon, il traque les vieilles demeures, les cases oubliées, les ruines de vieilles usines, les vieux portails, les photographie pour témoigner de leur existence et ne les perd pas de vue. Il lui arrive de revenir sur place après que des engins les écrasent pour donner vie à une nouvelle demeure. Il photographie le vide laissé au milieu des gravats et de la poussière, puis revient quelques temps après pour capturer ce qui a été fané.

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Aujourd’hui, Osman Badat vend ses photos aux particuliers et aux collectivités. Il fait même des ateliers artistiques pour le Rectorat afin de transmettre sa passion. Il prépare également une nouvelle exposition pour 2021 qui mettra en avant l’intérieur des vieilles maisons. Pour l’aider à réaliser ce projet, il a besoin d’aide. Vous pouvez d’ailleurs le contacter sur son site web www.osmanbadat.com.

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Un jour n’aura pu kaz kréol dans Sin-Ni” regrette Osman. « J’essaie de restituer au mieux les détails et les qualités architecturales des constructions de notre patrimoine dans leur environnement et d’apporter mon regard de photographe passionné. Je veux que mes enfants soient fiers de leur père et qu’ils n’oublient pas notre patrimoine d’antan ”.