Thierry Nikolaeff : Un passionné au cœur de l’eau

Du 12 au 14 février, Thierry Nikolaeff, photographe subaquatique, expose ses œuvres chez “Coté Cannelle” au Bernica Saint-Gilles Les Hauts. Passionné, il a fait de l’eau son terrain de jeu. Toutes représentations sur l’eau (mer, rivière, bassin, piscine) retiennent son attention. Ses shootings hors du commun aussi réjouissants qu’éprouvants se font poétiques et parfois même surréalistes. 

Thierry Nikolaeff a posé ses valises en 2010 à La Réunion. Plongeur invétéré, il scrute tous les milieux marins que recouvrent notre île. Si dans un premier temps, il n’a fait que photographier la biodiversité sous-marine, c’est en 2018, qu’il décide de bousculer le milieu de la photographie subaquatique en mettant en scènes des modèles terrestres. 

Ces milieux particuliers me fascinent depuis longtemps. Au fil du temps, j’ai acquis une  grande expérience  et une réelle maîtrise  dans le domaine de la photographie sous l’eau”.

Ses modèles deviennent nymphes ou des créatures marines que le photographe immortalise dans l’eau. Ce type de prises reste très complexe dans la réalisation car les modèles doivent rester en apnée quelques instants, prendre et maintenir la pose en étant en apesanteur.  En milieux naturels, en plein océan par 12 mètres de profondeur, en bassin d’eau salée ou d’eau douce, en milieu artificiel comme la piscine,  chaque œuvre est impossible à reproduire une seconde fois, elle devient unique. 

Mais pour réaliser ces clichés, il faut d’abord s’entretenir avec le modèle pour connaître ses capacités physiques en milieu aquatique et ses désirs artistiques. J’accorde beaucoup d’importance à cet échange. Le choix du lieu de la prise de vue est déterminant. Travailler sous l’eau est un challenge permanent”. 

Thierry est avant tout un amoureux des ambiances aquatiques et de la nature. Pour ce faire, il est équipé de matériel professionnel pour la photographie sous-marine, afin d’obtenir une qualité d’image optimale. Il est préférable d’utiliser des tenues et des accessoires compatibles avec une séance sous l’eau . 

“Je suis très sensible à ce que la séance se déroule sereinement. Aussi, j’apporte une attention particulière à la sécurité de la séance et du modèle et également aux conditions météorologiques. Sur l’instant, je compose ma photo en laissant parler mon instinct et le ressenti du modèle”.

Retrouvez les œuvres de Thierry  Nikolaeff, terydiving sur insta, chez “Coté Cannelle” au 63 Route de Fatima St Gilles Les Hauts. A cette occasion, les couples qui ont réservé leurs chambres d’hôtes pour la Saint-Valentin, se verront offrir un shooting en couple dans l’eau par tirage au sort. 

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Hommage à Tiloun : L’amour nous néna po ou

Il était aimé de ses pairs, légitimé par les nouvelles générations. Dimanche, un artiste, un ami, un tonton, un frère, un père, notre Tiloun (Jean Michel Ramoune de son vrai nom) s’en est allé à 53 ans rejoindre les étoiles. La musique est en deuil, elle pleure un de ses garçons de la Source. Ceux qui l’ont connu sont émus, et ne cessent de lui rendre hommage depuis l’annonce de son décès comme ses  frères et sœurs lakour. 

Tikok Vellaye : La atrist amwin séryié kan mwin la konèt mon tifrèr loun la parti koté bondyé! Mwin la grandi koté Tiloune dann kartyé la Sours, lilé in pé pli vyé ke mwin , mé lila mont amwin fé lanimasyion pou bann marmay, li té donnn bon konsèy é sirtou, li té antour i ta domoun la vé bezwin, nou la touzour partaz la mizik dépi lontan ansanm, li la vi mon bann débu dann la mizik, kan mwin la mont lo group « tisours » li té la po pouss amwin, mwin la akonpagn ali si son bann promyé son kan  lila komans shanté « woté mon kafrine » « dofé »…, dann tan la li té komans ékrir bann tex, é li té mèt in mélodi dési é té di anou anon ésay in kou po war kwé i donn… na telman po di dési li, té in bon marmay dann lo kèr bann réyoné a travèr son maloya é son konba pou nout péi… Loun té in Frèr po mwin, in bon dalon lo kèr, nou té aprési nout mizik ansanm, li té touzour la po soutyin amwin é mwin osi, sak fwa mwin té zwé in landrwa li té vyin war amwin é mwin paréy..mi perd in bon dada la mizik ousa ma port touzour, é toultan  dann mon fonnkèr, ma kontinyé shant pou ou mon Frèr!  kouraz tout out ti famiy, mi koné lé pa fasil, mé ifo mèt ansanm… kondoléans . Adyé mon Loun !!!

Ze Li To : Tiloun c’était un frère, un ami, un dalon, un père in dalon lamizik selon le lien qu’on pouvait avoir avec lui.
Pour moi c’était un frère, les nombreuses tournées qu’on a faites ensemble  nous a rapproché. Autant moi mais aussi les autres musiciens qui l’accompagnaient. Avec lui on arrivait toujours à faire part de ces petits soucis et il était là pour orienter et conseiller. Quand l’un des musiciens titulaires ne pouvait pas faire une tournée ou un concert, il y a avait toujours un autre ziko sous la main pour prendre place. On avait commencé des résidences d’écriture sur de nouvelles compos au Kerveguen et deux autres devaient encore suivre, malheureusement le destin en a voulu autrement mais si on pouvait sortir son album postule se serait un très bel hommage pour cette homme qui avait la main sur le cœur, l’humilité, la sagesse, la bravoure et j’en oublie encore.
Je garderais une anecdote en souvenir d’un concert en Chine à Shanghai en 2012, les petits chinois se pressaient pour faire une photo avait lui tellement ça leur rappelait sans doute un combattant sumo ou Inn ti Boudha kreol. En tout cas, il avait du succès.  Il se marrait souvent de nos  téléphones dernier cri avec lesquels on ne pouvait pas appeler la Réunion alors que le sien son ti tél pakoti, il pouvait le faire.
Il était fier de ce qu’il avait accompli jusque-là en tant que maloyér macadam, maloyer la kour, autodidacte, li té yinm telman maloya. On était avec lui jusqu’au dernier souffle il restera à jamais dans nos cœurs et dans nos mémoires. il portait haut et fièrement les couleurs de la Réunion.

Stéphanie Thazar :  Tiloun est l’une des voix les plus puissantes du maloya autant quand il chantait que dans son discours. ll avait une force et une grande douceur en même temps. Une belle personne attachante, bienveillante avec qui j’avais toujours plaisir de discuter et « casser les cuis ». Paix à son âme et toutes mes condoléances à sa famille.

Cathy Foucher : Notre Tiloun est un homme au grand cœur, authentique, d’une grande solidarité, un être d’amour. Il était le  parrain de notre ONG « Couer et Conscience » et il organisait  beaucoup de concerts pour les enfants et familles de notre association. Il va nous manquer..

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Gessica Pitou : Il était déjà et avant tout mon ami d’une gentillesse inégalable et restera un poète dans le Maloya. Il avait ce don à m’apaisé quand il me parlait, à me calmer. Il adorait manger et faire son rougail dévergondé,  son expression pour dire le rougail dont il avait envie sur le moment.

Nicole Dambreville : Tiloun était un artiste engagé et ardent défenseur des valeurs et traditions réunionnaises. Je disais toujours de lui : c’est une grande gueule au grand cœur ! Il assumait totalement ce qu’il pensait ! C’était un personnage haut en couleurs avec qui je partageais souvent des débats passionnés ! J’ai partagé beaucoup de précieux moments avec lui, les Z’ACHARNÉS, L’ODHIRATHON, des unes de magazines, nos histoires respectives, notre passion commune bref.. J’ai été particulièrement touchée quand j’ai eu mes soucis d’hernie discale où je ne pouvais plus marcher, lui à St Denis moi à St Joseph, il a appelé Sergio Grondin pour qu’il vienne m’aider, car il s’inquiétait beaucoup pour moi. Tiloun était comme un grand frère qui veillait sur sa petite sœur. Je devais passer le voir au Kerveguen la semaine dernière et malheureusement je n’ai pas pu… J’ai comme cette sensation amère de n’avoir pas pu lui dire au revoir… Vole à ton dernier voyage mon frère, mi ème aou bonpé.

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Regard D’Osman Badat, photographe de patrimoine.

Osman Badat est un photographe de 43 ans, originaire de Saint-Denis, qui a toujours admiré les vieilles cases et monuments historiques dont sa ville regorge. C’est sans doute grâce à ce penchant naturel et culturel qu’il a vite ressenti le besoin comme photographe de partager la richesse et la beauté de ces vieilles bâtisses qui s’effacent peu à peu de notre paysage quotidien. Osman Badat est ainsi naturellement devenu photographe de patrimoine. Une passion qu’il tient à partager.

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Un compact pour cadeau…

Tout a commencé en 2006, avec un appareil photo compact reçu en cadeau. Osman fait ses premiers pas en photographiant tout ce qu’il peut: des fleurs, des chats, des paysages, des gens… Il ne s’en sépare plus, il l’emporte partout, c’est devenu un membre de la famille. En 2010, il passe au reflex et découvre un autre genre de photo.

Natif de Saint-Denis, il aime se balader dans sa ville. Heureux papa de trois enfants, ils sont ses meilleurs modèles.  Et puis, un dimanche de l’année 2014, il eut le déclic. Saint-Denis regorge de vieilles bâtisses et de monuments historiques oubliés de beaucoup. Il se décide à photographier tout cet héritage dans le but de valoriser le patrimoine et la transmettre aux générations futures.

Avec son statut d’auteur-photographe en 2015, il parcourt Saint-Denis.

Je me suis rendu compte du nombre de maisons abandonnées, et du nombre de chantiers en cours. Je me suis dit voilà mon sujet photo. J’ai passé pratiquement trois ans à photographier ces cases et portails de l’époque coloniale qui étaient à l’abandon et j’ai présenté ma première expo “Albasama” empreinte en arabe,  au Téat de Champ-Fleuri en avril 2017. Aujourd’hui, ils ont pour la plupart disparu du paysage de Saint-Denis ”.

Un véritable urbexeur…

Osman Badat est devenu avec les années, un véritable urbexeur ou explorateur urbain. Cela consiste à visiter des lieux construits et abandonnés par l’homme, mais cette pratique inclut également la visite de lieux interdits, cachés ou difficiles d’accès, tel que des tunnels, des catacombes, des chantiers de constructions/rénovations et des rooftop (sommets d’immeubles, monuments…). Mais Osman ne touche à rien, il laisse les lieux comme il les a trouvé. Il ne fait que visiter, photographier, juste une empreinte à travers son objectif.

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Certains lieux vous laissent bouche bée. Parfois, vous découvrez de vieilles photos de famille, de cartes postales, des vêtements qui traînent. J’ai eu l’occasion de m’introduire dans l’ancienne prison Juliette Dodu, seul un samedi après-midi , Houuuuuu les frissons. On a l’impression que les gens sont partis du jour au lendemain. D’ailleurs ce sera le thème de ma future expo ”.

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Osman se fait lui même ses propres repérages parfois avec l’aide de certaines infos mais il faut que le lieu l’inspire. Avant de pénétrer sur un lieu, Osman attend un peu.

J’ai l’impression que les maisons me parlent. Elles me disent de rentrer ou pas .Comme si j’étais invité, c’est assez curieux comme sensation. Il peut se passer des mois entre le repérage et le jour où je décide à y entrer ”.

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Garder la mémoire de Saint-Denis…

Son vif intérêt pour le patrimoine historique, culturel et architectural le pousse naturellement à photographier les monuments et bâtisses de La Réunion classés et inscrits au patrimoine et particulièrement ceux en voie de disparition. Osman Badat a pour ambition de faire de cette recherche un livre-recueil qui rendra visible ces trésors souvent voués à l’effacement.

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C’est pourquoi, depuis 6 ans, avec son D750 Nikon, il traque les vieilles demeures, les cases oubliées, les ruines de vieilles usines, les vieux portails, les photographie pour témoigner de leur existence et ne les perd pas de vue. Il lui arrive de revenir sur place après que des engins les écrasent pour donner vie à une nouvelle demeure. Il photographie le vide laissé au milieu des gravats et de la poussière, puis revient quelques temps après pour capturer ce qui a été fané.

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Aujourd’hui, Osman Badat vend ses photos aux particuliers et aux collectivités. Il fait même des ateliers artistiques pour le Rectorat afin de transmettre sa passion. Il prépare également une nouvelle exposition pour 2021 qui mettra en avant l’intérieur des vieilles maisons. Pour l’aider à réaliser ce projet, il a besoin d’aide. Vous pouvez d’ailleurs le contacter sur son site web www.osmanbadat.com.

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Un jour n’aura pu kaz kréol dans Sin-Ni” regrette Osman. « J’essaie de restituer au mieux les détails et les qualités architecturales des constructions de notre patrimoine dans leur environnement et d’apporter mon regard de photographe passionné. Je veux que mes enfants soient fiers de leur père et qu’ils n’oublient pas notre patrimoine d’antan ”.

Philippe Seychelles : Le baroudeur photographe du 974

La passion des volcans, des rivières, des éclairs, de la voie lactée et un pseudo qui donne des envies de découverte… c’est ça Phil en images !  Depuis une dizaine d’années, Philippe Seychelles passe son temps libre à explorer et découvrir des endroits insolites de la Réunion qu’il nous partage sur sa page photo, une vraie histoire d’amour. 

 Je fais de la photo depuis longtemps comme tout le monde au départ pour des souvenirs et depuis une dizaine d’années, je me suis vraiment intéressé à la photo de paysages ”. 

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Véritable autodidacte, ce Saint-Louisien  progresse dans la photo au fil du temps. Il a commencé à l’époque avec l’argentique, et puis  avec l’arrivé du numérique, la photo a fait un bond en avant. Plusieurs boîtiers sont passés par son apprentissage, le  Pentax, l’Olympus, le Canon pour enfin poser son choix sur le Nikon et y rester pour la qualité de son capteur et son menu intuitif.  Philippe privilégie la photo couleur mais il lui arrive aussi de faire du noir et blanc 

Au début,  j’avais un boitier APSC « petit capteur » puis je suis passé au full fram « plein format ».  Au niveau des objectifs une gamme assez complète me permet de faire du portrait, de la macro photo, de l’animalier, et du paysage qui reste quand même ma préférence ”. 

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La photo de paysage permet à Philippe Seychelles de ressortir toutes les couleurs de la nature. les moments paisibles, les déchaînements entre autres. 

On se rend vraiment compte qu’on est tout petit quand on observe la nature. J’ai fait les Trois Salazes, le Cimendef, le Piton Calumet,  le Piton Tortue et pas mal d’arêtes où il n’y a aucun sentier en mode découverte. La Réunion est un véritable gruyère qui ne demande qu’à être explorer ”. 

Le contact avec la nature lui permet également de retranscrire l’instant présent “carpe diem”, telle est sa devise. Outre les paysages, Philippe Seychelles voue une véritable passion pour la photo de la Voie Lactée.  Cela demande certes une certaine technique, mais avant tout des conditions favorables :  Il faut être dans un endroit sans pollution lumineuse donc quoi de mieux que la route du volcan !

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Je ne cherche pas à devenir célèbre.  La photo pour moi est avant tout un plaisir et le plaisir de partager avec des personnes qui n’auront peut être jamais l’occasion de voir de leurs yeux certains endroits de la Réunion, des endroits magiques. Ce n’est pas ma source de revenue principal juste une passion, je suis un photographe auteur ”.

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Pour ceux qui débutent et qui veulent progresser, Philippe Seychelles conseille de suivre les tutos  sur You Tube, car il est malgré son âge (60 ans) constamment à la recherche pour améliorer sans cesse ses prises. 

 » J’aime avoir la tête dans les étoiles car elles ont toutes leur histoire.  J’aime les contempler et quand elles scintillent dans le ciel, mon doigt sur l’objectif me laisse à rêver d’une douce photo « .  

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