L’appel des « supers » Nanas du Sud aux collectivités : « Les petits artistes existent aussi! »

2020 a été l’année où le monde artistique et culturel fut touché par la crise sanitaire et forcer à l’arrêt la plupart des artistes connus ou à demi et mêmes les nouveaux talents. La Réunion n’a pas été épargnée. Si certains oubliés ont réussi à sortir du tunnel,  d’autres ont dû s’armer de patience car la concurrence est rude entre les productions et les labels pei. Face à ce constat,  quatre femmes artistes originaires du sud représentant leur secteur géographique se sont réunies pour former « Les Nanas du sud ». Un projet ambitieux qui n’est pas qu’artistique mais également un combat pour chacune d’entre-elles.

Les rassemblements, les discothèques, les braderies et autres fêtes foraines ont été suspendus pendant plus de deux ans. Le milieu de la musique est un domaine très privé et parfois même compliqué pourtant les artistes pei sont nombreux sur l’île.

Alors pourquoi certains artistes sont plus sollicités que d’autres ?

Il faut savoir que la concurrence entre les productions et les labels se font sentir sur leur notoriété auprès des communes. Toutes les radios ne valorisent pas forcément le local, le boycott et le copinage sont les deux raisons de cette négligence au sein de la musique. Après la levée des restrictions sanitaires dans l’île en février dernier par la préfecture, le monde culturel et artistique a pu reprendre un semblant de vie.

Mais la plus grande difficulté pour ces artistes est de faire valoir leur talent et leur passion sur nos podiums réunionnais. Et même si le  monde artistique reprend peu à peu son souffle, la concurrence reste rude et cruelle.

Par ailleurs, de nombreuses collectivités restent encore frileuses dans l’organisation d’évènements culturels en raison du contexte sanitaire. À cause de cela, les artistes les plus médiatisés et reconnus deviennent leaders des plateaux artistiques au grand regret des autres qui sont moins bien connus. Face à cela, ces « petits » artistes sont obligés de réduire drastiquement le coût de leur prestation voire parfois faire du copinage pour obtenir un plateau artistique. Voilà la triste réalité !

Le projet Nanas du Sud est né

Tessa, artiste chanteuse depuis 7 ans est porteuse du projet Nanas du Sud avec pour seul objectif de « réunir pour mieux réussir ». Elle propose par exemple que les démarches soient facilitées pour un artiste postulant à un évènement organisé dans sa commune. 

Cela a commencé par une communication évasive sur les réseaux sociaux autour d’un jeu mystère sur les Nanas du Sud. Qui étaient-elles ? Les Nanas du Sud font parler d’elles avec leurs anciens titres mais également avec des nouveaux avec la collaboration d’Olivier Brique.  Soutenu par ce dernier, mais aussi par leurs familles et amis, ce girls band péï a un répertoire bien adapté sous forme de show : Po mon Ker avec Myssilie, Ou la décidé avec Cécile, Stop Ladilafé avec Zila et La jalousie avec Tessa.

En route vers les plateaux

Grâce à  l’aide de certains médias,  les Nanas du Sud ont su conquérir la curiosité du public virtuel. Pour valider leur acquis et leur présence sur scène, elles se produiront pour la première fois en live et présenteront leur premier titre, le 24 juin  prochain à Saint-Joseph en l’honneur de la Fête de la Musique.

 » Nous espérons un rapprochement communal des villes du Sud, pour avoir l’honneur de représenter notre propre ville, mais surtout,  nous souhaitons pouvoir au moins faire réagir le public et les organisateurs, sur le fait qu’il y a autant artistes dans leur propre ville que dans d’autres ! »explique Tessa la leader du groupe.

Mais découvrons qui se cache derrière cette formation…

Tout d’abord celle qui est à l’origine des Nanas du Sud : Tessa Tsa Robert :

Compositrice, autrice, interprète et éditeur depuis 2014. 7 ans carrière,  découverte par  Clif Azor, avec la reprise du titre « Valer mon sentiment ». Le titre : »La jalousie  » devient le tube soleil sur Exo en 2015. Deux Albums à son actif et sept compilations en collaboration avec,  Futucrew, Dominique Maillot, Mirage et Samuel Tapaz.

Quatre grandes tournées déjà effectuées vers la Métropole, Rodrigues et Maurice.
Actuellement, Animatrice radio sur LFM Réunion, Tessa a décidé depuis peu à être indépendante et signe une préparation d’album chez Studio One and Only d’Olivier Brique, de Studio Acoustique 422 et Otentik Groov à l’île Maurice.
Tessa a plusieurs cordes à son arc, organisatrice événementiel pour du privé, diplômée en BTP et architecture,  elle reste une femme autodidacte sur ses talents.

Facebook:  https://www.facebook.com/tessa.t.s.a
YouTube : https://youtube.com/channel/UCelw7aX9w3S4WCKVp9qQZRQ
Clip le plus connu : https://youtu.be/pCQb7d3_fao

C’Cile : Cécile est une artiste chanteuse, autodidacte, originaire de Saint-Joseph. Elle sort son premier titre un séga love « En prison » enregistré au studio Son’j.  Puis en 2021, c’est dans un autre registre qu’elle se lance avec un seggae « Kozé » avec amily Studio. Cette année, elle revient un titre phare « Ou la décidé » un séga love du studio de Mathieu Govind.

L’univers de C’Cile est varié, elle écoute et interprète de la variété anglo-saxonne et touche aussi à d’autres styles de musique comme  le reggae le seggae, la soul ou encore le blues. C’est sa passion pour le chant qui lui a donné l’envie d’enregistrer.

« J’aimerais surtout faire passer l’émotion à travers mon interprétation. Mon objectif faire vibrer mon public. » sourit C’Cile.

Facebook : https://www.facebook.com/cecileartiste974
instagram : https://www.instagram.com/?hl=fr
Youtube: https://www.youtube.com/watch?v=UVvncRgPLfI&list=RDUVvncRgPLfI&start_radio=1

Zila : Elle est bercée et passionnée par la musique de tout genre depuis sa plus tendre enfance. Autrice, compositrice, interprète et éditeur depuis 2021.
Zila a partagé sa première scène au théâtre de St Gilles avec l’artiste Pixl. A partir de là, elle décide de sortir son premier titre: « Stop Ladilafé » en décembre 2021, avec l’aide de Samuel Henri du studio KDM Familly, puis son second « Nout l’amour » en Mai 2022 qu’elle compose et réalise avec l’aide de Désiré François du groupe Cassiya.

Actuellement maman et autoentreprenneur,  Zila est une femme accomplie et comblée. Heureuse de partager sa musique avec ceux qui l’entourent, Zila a d’autres projets à venir.


Facebook : https://www.facebook.com/ZILAchanteuse/
YouTube : https://youtube.com/channel/UCUEyGmvYuuqWn7hbRq0isyg
Clip officiel :
https://youtube.com/watch?v=m-Bb7-QugU8&feature=share

Myssilie : Compositrice, autrice, interprète depuis 2020,  fraîchement arrivée dans le monde musical, elle accompagne le ségatier Olivier Brique dans son studio One and Only. Son premier titre sortie en septembre 2021 « Po mon ker » puis son second en 2022 « arrêt fait la langue ». Même si elle plongée depuis petite dans le monde musical grâce à sa famille, c’est tardivement qu’elle fera de la musique sa passion. Elle participe à plusieurs castings musicaux « Run star » en l’occurrence et des concours de karaoké qui lui ont permis d’acquérir plus d’assurance pour pouvoir se lancer réellement dans le monde musical et dans la composition.

Myssilie possède un autre atout, l’humour qui va l’amener à partager des scènes avec l’humoriste, Johnny Guichard prochainement.

Facebook : https://www.facebook.com/Myssilie-cmpt-artiste-100360406034738/
Clip : https://youtu.be/OU1IF6NJktE

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Sainte-Suzanne : Bénédiction du Jako malbar pour les festivités du nouvel An Tamoul 5123

En ce dimanche 8 mai, le « Jako malbar » était de sortie au Bocage à Sainte-Suzanne pour les festivités du jour de l’an Tamoul 5123. Cet homme-singe peint de rouge (ou de vert) est un  dansèr contorsionniste qui ramasse des tites pièces et des ti billets avec sa bouche…mais le Jako est bien plus que cela.

Cela fait des années, que le Jako parcoure les rues de l’île de La Réunion pour chasser les mauvais esprits et apporter de la chance aux gens pendant les festivités du jour de l’An Tamoul. S’il peut paraitre grotesque pour certains, il n’est pas méchant.

Qui est le Dieu Hanuman ?

Hanuman est une des divinités hindoues les plus populaires ; il est le dieu-singe, patron des lutteurs et des acrobates, des arts martiaux mais aussi dieu de la sagesse et de la méditation. Il est souvent représenté avec une massue. Il représente le contrôle intérieur, la foi et la dévotion complète à une cause

C’est quoi un Jako ?

Après avoir respecté une période de carême et de prières, Le Jako prend l’apparence du Dieu Hanuman et apporte sa bénédiction en dansant au rythme des tambours. Il semble en communion avec le dieu, comme pénétré par l’esprit d’Hanuman. Le Jako esquisse quelques pas de danse, procédant à des gestes et des parades précises. Sur son passage, des fidèles déposent de l’argent dans une feuille de bétel. Il le ramasse, en faisant des acrobaties et en se contorsionnant, uniquement avec sa bouche.

Il arrive que  le Jako soit invité à bénir une maison et la famille afin qu’ils soient protégés par Hanuman. Il appose sa main sur le mur de celle-ci, constituant ainsi une « garantie », une protection pour la famille. Il termine  son exhibition en remerciant les divinités Alvan et Nargoulam, en procédant à des rituels et en leur effectuant des offrandes.

Certains profitent de l’occasion de prendre une photo à ses côtés pour que la chance soit avec eux toute l’année.

Maéva Coutant :  Le Taekwondo, plus qu’un sport, une philosophie de vie 

Multiple Championne de France, Vice-championne du monde Senior, Championne d’Europe Junior de 2005 à 2013,  Maéva Coutant est aujourd’hui la personne la plus titrée de l’histoire du Taekwondo à La Réunion. Maman de deux petits garçons, elle a mis sa carrière de championne entre parenthèses pour se consacrer à sa famille. Mais elle continue la pratique de ce sport en entraînant de futurs champions  dans son club Tkd Tampon Dojang. Rencontre avec une femme qui a explosé dans cette discipline de part sa carrure et son talent.

Native de Saint-Louis, Maéva Coutant est une sportive dans l’âme.  Dotée d’un palmarès bien riche, la Réunionnaise est très investie dans la pratique du Taekwondo à La Réunion, art martial d’origine coréenne qui permet d’acquérir une force d’épanouissement et de cultiver un esprit d’ouverture.

Son parcours

C’est à l’âge de 7 ans que Maéva Coutant  découvre le Taekwondo grâce à sa maman qui avait un faible pour les sports de combat.

On a tenté et j’ai accroché. C’est devenu une passion, car de base j’ai un caractère assez tenace, j’ai beaucoup aimé l’idée de frapper.” dit-elle en souriant. 

 “ Mes premiers pas dans la compétition, je les ai fait en minimes où je suis arrivée seconde.   Cela a été le début d’un rendez-vous annuel incontournable. L’année suivante, je suis devenue championne de France. Au total je compte 11 titres nationaux (minimes, cadette, junior, espoirs et seniors confondus). Grâce à ces résultats, j’ai pu être repérée par la Fédération ce qui m’a permis de participer au 1er Championnat d’Europe cadet en 2005 qui s’était déroulé en Sicile. Le déclic a été immédiat, j’ai su que je voulais aller au plus au haut niveau ”. 

En parallèle, Maéva évolue dans les structures régionales, mises en place par la Ligue de Taekwondo Réunion. Tout d’abord le pré-pôle (2003-2004) et le pôle espoir (de 2004 à 2007). L’année 2007 se révèle être la bonne année pour elle car Maéva devient Championne d’Europe Junior en Azerbaïdjan. Elle intègre dans la foulée le pôle France à Aix-en-Provence. 

Je quitte donc mon île à 16 ans en direction de la métropole,  Ma formation au sein de cette structure m’a donné l’opportunité de jouer dans la cour des grands. Étant encore Junior,  je suis sélectionnée pour les Championnats d’Europe Senior en Italie à Rome et j’y remporte le bronze. Ce résultat me propulse parmi les meilleurs de France, les portes de l’INSEP s’ouvrent pour moi. C’est la dernière structure que je convoite ”. 

Pendant six ans, Maéva enchaîne les Championnats du Monde, les Championnats d’Europe (les  préparations Olympiques, JO de Londres 2012 notamment), les Opens et les divers stages internationaux. Mais lors de son parcours,  elle se blesse aux ligaments croisés en 2009.  Déterminée, elle  participe quand même aux Championnats du Monde à Copenhague et termine 4e avec sa blessure.  

A la suite de cette mésaventure,  je me suis faite opérer. Ça fait partie du jeu et il faut concilier performance et santé. Sans oublier les études, je passe mon Bac au sein de l’INSEP cette même année”. 

Quelles sont les qualités pour être un bon combattant?

 » Persévérance, contrôle, respect et détermination « .

Le Taekwondo est un sport de femmes ou d’hommes? À La Réunion, combien de femmes en pratiquent-elles ?

« C’est un sport mixte où l’on peut s’exprimer peu importe son genre. On développe sa personnalité à travers lui. Il y a 133 licenciés au club dont 50 féminines « . 

Quelle est la philosophie de cet art martial?

 » Ça veut dire La voie du pied et du poing « . 

Faut-il un régime spécial pour la pratique de cet art martial? 

 » Le Taekwondo est un sport à catégorie de poids, la morphologie de la personne doit être prise en compte. Les gens longs et fins ont un avantage physique, et ceux qui le sont moins doivent compenser avec la rapidité, l’agilité et la force. C’est pourquoi à haut niveau,  on retrouve les régimes drastiques, pour éviter de se retrouver confronté aux grands gabarits. C’était mon cas « .  

Quel a été ton meilleur souvenir? Comment te sens tu après un combat? 

 » Mon meilleur souvenir c’était lors de mes premiers championnats d’Europe Senior en 2008, alors que je n’étais que Junior, j’ai terminé 3e. J’ai réalisé que je rentrais dans une grande famille, les grands étaient là pour nous et j’étais entourée de champions. Je ne pouvais espérer mieux pour continuer dans mon évolution vers le plus haut niveau« . 

 » En fonction du résultat, on se sent plus ou moins satisfait… Après une victoire, je me sens déterminée et reconnaissante que le meilleur de moi m’ait apporté la médaille. Après une défaite, je me sens exaspérée, car souvent mon pire ennemi est moi-même, un doute, un manque de vigilance et on paye le prix fort. À haut niveau ça se joue à peu« . 

Et aujourd’hui??

 » Ça fait 2 ans que je suis revenue dans l’univers du Taekwondo, après une grosse coupure. J’ai eu l’opportunité de retourner sur mon île pour transmettre mon expérience aux combattants réunionnais. D’autres avaient été là pour moi à mes débuts comme Philippe Bernard, Richard Calixte ou Dany Lastouillat…et bien d’autres, je me devais d’en faire de même pour la nouvelle génération. Grâce à la structure régionale (CRAHN) où je travaille en collaboration avec Dario Dorféans, nous formons les jeunes pour qu’ils accèdent au haut niveau » dit-elle fièrement.

Retrouvez Maéva Coutant au Tampon Taekwondo Dojang au 10ème km, 58 rue Georges Azema. Vous pouvez joindre le Dojo au 0692 86 83 28.

G-Wins : L’artiste à suivre…

Jason Calendrin c’est un ti gars lakour qui sorte dann Chaudron. Plus connu sous son nom d’artiste G-Wins, il est auteur compositeur et interprète.  Il se passionne très jeune pour la musique qu’il a hérité de ses parents. L’artiste s’inspire beaucoup de son aîné Frédéric Joron du groupe Oussanousava pour la maîtrise de l’écriture. Son premier titre “Mi aim à ou”, qu’il a écrit à 12 ans, est très apprécié par le public réunionnais. Ses inspirations : l’amour sous toutes ses formes et il le chante dans toutes ses chansons. En préparation d’un E.P. avec en prime des featurings avec des artistes réunionnais, G-Wins se livre en toute discrétion dann son kartié ché son momon.

Anouchka chante le « 8 mars », une chanson qui dénonce la vision machiste

Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, est également la date de naissance d’Anouchka. Cette jeune artiste de 16 ans profite de ce jour exceptionnel pour sortir son clip intitulé  » 8 mars », une petite chanson légère qui dénonce toutes ces petites attaques que les femmes subissent tous les jours, juste parce qu’elles sont femmes.

Née en 2006 sur l’île de La Réunion d’une maman d’origine malgache, Anouchka fait ses premiers pas dans le domaine de la musique sur les conseils de sa grande sœur Loisca qui l’inscrit en 2015 à Kid Kréol, une émission destinée à révéler les jeunes chanteurs locaux diffusée sur Réunion la 1ère. 

Sa voix et son charisme ne laissent personne insensible et elle remportera ce concours de jeunes talents avec le soutien du public. À cette occasion elle rencontre le chanteur Pix’L, alors jury de l’émission, qui l’invite sur son album pour interpréter le refrain du titre « Mon Etoile » en duo avec lui. 

Ce titre, dont le clip animé est sorti en janvier 2017, est devenu un « Hit » et compte à ce jour des millions de streams sur les plateformes légales, avoisinant les 14 millions de vues sur YouTube. 

Anouchka a effectué depuis de nombreuses représentations scéniques, notamment aux Francofolies de La Réunion en 2018, aux Florilèges en 2019, et a réussi à séduire le public par son identité vocale et sa personnalité unique. Elle développe aujourd’hui son propre univers musical et finalise actuellement ses mélodies solos en studio. On attend avec impatience son premier EP, qui sortira bientôt.

Tapimandyan, le premier album de La Sépia

La Sépia sort enfin son premier album ”Tapimandyan composé de 8 titres. Des chansons intimistes en créole aux textes doux ou abrasifs  mais surtout poétiques. Depuis 2017, ce groupe s’est attaché à définir sa couleur musicale. A travers cet album prometteur,  Cécile Fontaine, auteure et interprète, entourée de ses musiciens, nous dévoile ses mélodies évidentes et sensibles

L’album « Tapimandyan » de La Sépia est né le 27 novembre 2022  et il a été célébré comme il se doit, dans l’émotion d’un concert vivant cousu main, en partenariat avec La Ville de Saint-André et des assos de couture, à la Maison Valliamée. 

Historique du groupe

Le groupe de musique a commencé son travail en 2017 en constituant La Sépia. D’abord en se produisant de manière informelle dans un cercle amical dans la cave d’une maison à Sainte-Marie. Puis, en faisant des apparitions à l’extérieur dans deux lieux «intermédiaires» de l’Est : un kabar associatif à Bras Pétard, une scène ouverte au Bisik à Saint-Benoît et un concert pour l’association Yourte La Vanille à Bras-Panon. 

Encouragé par les retours du public, le groupe obtient une première date à la médiathèque François Mitterrand de Saint-Denis en février 2020. Dès lors, La Sépia choisit de bénéficier des compétences de la compagnie Rouge Bakoly qui offre la possibilité au groupe de se professionnaliser, de rechercher des lieux de diffusion et des aides financières. 

Le groupe adhère au PRMA (Pôle Régional des Musiques Actuelles) et obtient des dates dans le cadre du dispositif Tégé (Tournée Générale). La crise sanitaire vient interrompre cet élan et annuler trois dates. Un des concerts annulé en mai a pu être reporté au Bisik le 20 novembre 2020. Ce concert a confirmé la maturité du groupe et la réceptivité du public. Les mois suivants, les mesures liées à la crise sanitaire permettent au groupe de jouer seulement 3 fois en public: au Vavang’art à l’Entre-Deux en Tégé, à Château Morange dans le cadre d’une restitution de résidence d’écriture avec la Ville de Saint-Denis et dans le hall du CRR de Saint-Benoit dans le cadre de la Semaine Créole de la Région Réunion. 

Grâce à l’appui de l’association Rouge Bakoly, une série de concerts est planifiée fin 2021, début 2022 dans le cadre d’un projet de « Diffusion et Territoires » qui réunit différents partenaires institutionnels. 

En parallèle, la collaboration avec Serge Parbatia, technicien son, renommé pour la qualité de ses enregistrements et de ses mixages, a donné l’occasion et l’envie au groupe d’enregistrer ses compositions.

L’univers musical de la Sépia

« Shanté Fantézi, Romans Surpiké, Voyaz Kromatik » 

Des compositions intimistes en créole réunionnais. Des textes doux ou abrasifs, toujours poétiques. Des mélodies évidentes, un brin décalées. Une interprétation sensible. 

Depuis 2017, La Sépia s’est attachée à définir sa couleur musicale en travaillant d’abord son répertoire de reprises : Bibi, Elizabeth Cotten, Judy Henske, Harry Belafonte, Bettye Lavette, Alain Peters, Michou… 

Sur cette trame Tapimandyan -assemblage d’une multitude de petites pièces colorées d’origines variées- La Sépia applique ses compositions intimistes en créole réunionnais et les enregistre sur son premier album. 

Premier Album : 8 compositions 

Romans Simone honore la vie et la mort, c’est une chanson où l’identité n’est qu’une somme de sensations plurielles et éphémères. 

Oklerdelaline est une berceuse, une réappropriation de la comptine française fredonnée dans l’enfance, pour une petite fille créole, qui fait silence en elle. 

In perl la rozé est une chanson qui titube à la recherche d’amour au fond d’un verre d’alcool. 

Bal Kafyak, est une invitation à danser kafyak kafyak, kolé séré, peut-être pour trouver l’amour ou le silence dans lequel s’engouffrer. 

Dann simetyèr, c’est là qu’est la tombe de notre amour dirait le poète. Faisons le deuil, guérissons nos cœurs et vivons d’autres aventures. 

Tourdisman, raconte les moments de grande solitude où l’horizon chavire et les perspectives s’embrument. 

Souvnans Renée est une ode à la patience : Gro pwason i bek su’l tar, dit le proverbe. Il n’est pas rare de trouver l’amour tardivement : parole de mémé ! 

Garden on Mars (Moin lé sir na poin in pyé mang si planet Mars), est un hymne écologico-tropical interplanétaire

En 2022 Tapimandyan sera gravé sur un vinyle, santé aux vieux tourne-disques et aux nouvelles platines. Il est aussi disponible aussi en téléchargement !

La Sépia sera à partir de fin janvier en résidence à Sainte-Rose, à Ravine Glissante et un concert est également prévu fin mars.

Le groupe espère de tout cœur que les restrictions n’auront pas d’impact sur cette action de lancement du concert Tapimandyan en live.

Alizée Falque: De La Réunion aux portes de Broadway

Alizée Falque est une jeune femme de 24 ans,  écoutant ses aspirations, croyant au travail et à la chance, bien sur son île et bien dans le monde. Cette île lui ayant inculqué l’ouverture au monde et aux cultures diverses, elle a, à force de volonté et d’opiniâtreté, réussi à accomplir son rêve : devenir artiste à Broadway. 

Alizée Falque est  arrivée à La Réunion à 5 ans avec ses parents. Elle a grandi et suivi toute sa scolarité à Saint Paul. Après sa première au Lycée de Plateau Cailloux, elle s’envole pour les USA pour terminer sa scolarité de lycéenne. Le choc culturel est important. Aussi à son retour, elle tente les auditions pour intégrer le célèbre cours Florent, à Paris et … elle est admise ! 

Après quelques années d’apprentissage intensif dans la Capitale, elle est admise dans l’une des plus prestigieuses écoles d’art des Etats-Unis, l’AMDA (American Musical and Dramatic Academy) basée à New York, capitale mondiale des cultures et de la culture américaine.  Le conservatoire offre à la fois des diplômes de licence en beaux-arts et des certificats de performance professionnelle de deux ans.

Mais qui est Alizée Falque ?

Grandir à l’île de La Réunion est une chance, les différences culturelles sont et ne sont pas un sujet. Quand on est enfant, on ne fait pas la différence entre les cultures. Tu grandis en côtoyant et en apprenant les différentes cultures religieuses et culturelles de tes camarades de classe. Cette ouverture au monde dans nos classes et dans la cour de récréation est une évidence, pas besoin de cours sur la diversité et la tolérance, car tu la vis tous les jours à l’école et tu découvres ta chance d’avoir pu grandir dans cette pluralité plus tard en voyageant” explique t-elle. 

Jeune et déjà aventurière ?

J’ai toujours eu de bonnes notes à l’école, j’étais en voie pour un bac S et mes professeurs me poussaient à continuer dans cette voie car je pouvais « avoir accès à tous », disaient-ils. En dernière année de lycée, je ne voulais pas suivre les orientations, et j’ai décidé avec l’appui de mes parents, de réaliser une année aux Etats Unis, grâce à un dispositif peu connu à La Réunion, le visa « J », un visa permettant à des étudiants de faire une partie de leur scolarité aux Etats unis, c’est assez similaire à Erasmus.

Pourquoi faire ce pari des Etats-Unis à 17 ans ?

Je voulais découvrir cette culture et ce pays grand comme un continent. L’ouverture au monde que je vivais en classe, je voulais la vivre également par le voyage. Mes parents m’ont soutenue dans cette aventure au grand dam de mes professeurs. Mes parents ont dû faire face à la réticence des professeurs qui déclaraient que ce choix était « délirant ».

Je peux comprendre : partir avant de passer mon bac aux Etats unis sans mes parents peut paraître une folie mais je voulais saisir cette opportunité, je voulais me faire confiance et sortir des sentiers battus et je me suis envolée vers les « States » !

Cette année aux Etats-Unis comment vous l’avez vécue ?

 Aux Etats unis, je découvre qu’au lycée, il n’y a pas de coefficient et que des matières en option en France, comme l’art, sont ici obligatoires. Toutes les matières ont la même valeur. C’est là que j’ai compris que tout était possible car aucune matière n’est dénigrée. J’ai toujours aimé l’art, mais en France ce n’est pas valorisé voire le plus souvent méprisé, alors qu’aux Etats unis si je voulais faire carrière dans l’art c’était possible comme dans toutes les autres matières. Ici on t’encourage dans tes choix. Cela a été un déclic : je serai une artiste, et une artiste professionnelle !

Après votre année aux Etats-Unis, vous êtes rentrée à La Réunion ?

En fait, pas tout à fait …J’ai profité de ce déclic américain pour m’inscrire au fameux cours Florent à Paris. J’ai été auditionnée et j’ai été acceptée dans la section comédie musicale avec des cours de théâtre en anglais. J’ai également passé mon bac S en candidate libre et je l’ai obtenue avec mention. Mon retour des Etats-Unis, c’est l’année durant laquelle je m’investis dans ma passion et durant laquelle je dépasse les limites du système imposées par l’Education Nationale française et durant laquelle mon ouverture aux cultures du monde, dans laquelle j’ai grandi à La Réunion, devient un atout indéniable

Vous êtes toujours à Paris aujourd’hui ?

Après 4 ans au cours Florent, j’ai tenté deux écoles d’art, l’une britannique et l’autre américaine. J’ai été auditionnée et j’ai été acceptée à l’AMDA, une des écoles les plus prestigieuses et reconnues dans « l’acting », le théâtre musical, la danse et au « performing art » aux Etats-Unis. 

Aujourd’hui, je vis aux Etats-Unis et je m’investis pour accéder à mon rêve. Mais depuis la crise Covid, tout est devenu plus compliqué. L’ensemble des campus est paralysé, les cours se font essentiellement à distance. L’apprentissage, le perfectionnement de la danse, du théâtre et de l’art en général, cela demande beaucoup de concentration et d’émotions.  Avec les restrictions sanitaires, je dois m’accrocher et continuer de progresser. Rodéo émotionnel garanti ! 

Quel votre regard aujourd’hui sur l’art et son enseignement ?

La France intellectualise, aux USA on divertit. En France, dans le théâtre, nous cherchons le plus souvent, le choc, la vérité sèche et dure, les situations sont poussées à l’extrême avec des émotions pures et intenses. On nous demande un voyage en introspection, une interprétation intime et personnelle d’un sujet vers le spectateur. 

Aux Etats-Unis, c’est différent, les artistes et le public recherchent le divertissement, le réalisme dans des situations extraordinaires, des retranchements sociétaux par la comédie et l’échappatoire par le cinéma et l’aventure.

L’acting (interpréter un personnage) c’est pour moi le moyen de créer de la représentation. C’est d’ailleurs ce que demandent les grands médias américains, qui influencent aujourd’hui le monde entier. Cette puissance est fascinante pour la petite française et l’étudiante réunionnaise que je suis. Je peux raconter les histoires enfouies de communautés « invisibilisées » et donner un formidable coup de projecteur sur de nombreuses questions culturelles, politiques et sur de bien d’autres thèmes.

 Je ressens une profonde envie, et un devoir professionnel de recherche de l’humanité et de la profondeur dans chaque personnage.

Les expériences d’Alizée Falque de vie dans la culture réunionnaise, si diverse, si colorée, si joyeuse l’aident à aller au-delà des apparences et à tenter de trouver le lien qui unit tous ! C’est une belle leçon de vie également car  même avec son parcours atypique, elle a réussi à réaliser son rêve. Le soutien des parents pour ce genre d’aventure a été vital car c’est beaucoup de sacrifices, de courage, de conviction et de confiance pour toute la famille. 

Ensamb mwin, Le kompa sensuel de Sega”el

Cette année, Sega”el s’est lancé un défi : faire du kompa. Avec son titre “ « Ensamb mwin », elle sort de sa zone de confort qui est le séga et réussit son pari.

Cela fait plus de 16 ans que Séga”el fait de la musique. Cette dionysienne a sorti son premier album en 2006 en autoproduction au studio Volcan. On se souvient du titre “Plèr pa frinka » qui a lancé l’artiste sur les voix du succès?  En 2008, elle rejoint l’équipe de KDM Family où de nombreux albums ont été créés avec la complicité de Mustapha Bahdi et des arrangeurs tels qu’ Alain Ramanisum, Olivier Brique ou encore Kairos. 

En 2012,  je remporte le Kora Awards dans la catégorie « Meilleure qualité voix féminine de la diaspora Europe caraïbes. En 2017 et 2019,  j’ai été sollicité pour représenter La Réunion à l’Olympia. Et cette année a été une année très spéciale.  J’ai rejoint l’équipe de Kartel Prod. La nouvelle production m’accompagne désormais sur mes nouveaux projets musicaux. Moi qui chantait principalement du séga, me voilà sur du kompa. Je n’aime pas rester sur mes acquis et j’aime réaliser des défis. Très récemment j’ai travaillé en collaboration avec Jérémy Duplouy et Dj Tox  et  avec le soutien de Dj Skam,  de Willy Caderby et Giannina Caderby ” dit-elle enthousiasmée. 

Le clip réalisé par Denis Ramjane connaît d’ailleurs un succès à sa grande surprise. Le titre du kompa « Ensamb mwin » est un mélange d’amour, d’ambiance et de sensualité. L’idée était de montrer à tous ses fans qu’elle était capable de faire autre chose que du séga.

 “J’ai envie de m’évader musicalement et le public fera partie de mon voyage artistique. Le séga reste malgré tout ma priorité, je porte son nom et je lui dois du respect et de la reconnaissance…Je ne compte pas l’abandonner” renchérit-elle.  

Son prochain concert se déroulera le 12 décembre au Sakifo à 20h00. Accompagnée par le groupe Family Groove, Sega”el compte bien faire plaisir au public. Puis, elle enchaînera avec le Festival du zouk le 8 janvier 2022. Une tournée suivra également dans l’hexagone. 

Restez connectés… Des surprises vont tomber !

Jérôme Leperlier : “Les yeux”, son feat avec l’artiste venezuelien Sudy King

Originaire de la Possession, Jérôme Leperlier alias Choco S est un artiste urbain réunionnais installé à Aix-en-Provence. À la suite d’un drame familial en 2016, il se réfugie dans la musique et commence à écrire des chansons. Son nouveau clip  “Les yeux”, en collaboration avec  “Sudy King”, artiste connu du Venezuela, est sorti hier. Un son aux sonorités reggaeton, mélangeant le français et l’espagnol avec une touche de créole. 

Choco S navigue entre la France et l’Espagne pour son travail en tant que professeur de français à Madrid. Il est mannequin et danseur professionnel avec la compagnie de danse Umami Dance Theatre qu’il a cofondée avec Gustavo Hoyos, un professeur de danse. 

Souvenez-vous de cet appel lancé aux Réunionnais pour sa participation à Top Model Europe où il leur demandait de voter pour lui afin qu’il puisse devenir le premier Réunionnais Top Model Europe. Une belle aventure où il a terminé demi-finaliste.  Aujourd’hui épanoui et aventureux, Choco S se concentre plus sur la musique.

En janvier 2016, après le suicide de mon père, j’étais désorienté. La danse ne me permettait plus d’exprimer mes sentiments, ni de me défouler. J’ai commencé le mannequinat, même chose, j’aimais beaucoup mais ce n’était pas suffisant. Ce n’est qu’en 2018 quand j’ai commencé la musique que j’ai pu mettre par écrit tout ce que j’avais sur le cœur. Rapper m’a permis d’évacuer”, explique Choco S. 

Choco S a toujours aimé écrire et rapper ne faisait pas partie de ses plans. Finalement, évacuer par l’écriture lui a permis de se libérer. En 2020, il rend hommage à son père dans le clip ‘’Coco’’ pour montrer qu’il a surpassé ce drame. C’est à ce moment-là qu’il prend conscience que ses textes l’apaisent.

“La musique a toujours fait partie de ma vie. Composer mes propres chansons me permet de parler d’autre chose, comme de l’amour dans toute sa splendeur (sain, toxique, entiché, romantique…). J’ai sorti le son ‘’Málaga’’ cet été qui marque mon renouveau. Avec ‘’Les yeux’’ en featuring avec l’artiste certifié du Venezuela Sudy King, je confirme ce changement”. 

Le clip ‘’Les yeux’’ tourné entre Saragosse et Madrid en Espagne parle de l’amour profond ressenti quand on reconnaît l’autre comme son âme sœur. Un amour pur, sain, un peu coquin par moment mais qui reste romantique sans être dans l’accaparement. Deux mondes différents : le côté romantique français et le côté ‘’caliente’’ de l’Amérique latine. Ajoutée à cela une petite phrase en kréol, petit clin d’œil à ses racines. 

Choco S est l’un des premiers artistes réunionnais à collaborer avec la star latino du Venezuela qu’est Sudy King. Un EP est en projet et est programmé pour fin 2022.

André Maurice :  “La musique est un truc qui me colle au cœur et au corps!” 

Depuis son départ de Réunion 1ère en 2016, l’animateur de radio André Maurice dit Dédé a choisi d’être discret et silencieux.  Lorsqu’il a refermé  derrière lui les portes de l’audiovisuel à double tour, il a jeté la clef par-dessus son épaule sans regarder où elle était tombée et depuis Dédé a ouvert un nouveau chapitre de sa vie culturelle consacrée à l’écriture. Hier micro, jordu stylo ! Témoignage de celui qui a été la “voix” des ondes, grand défenseur du patrimoine musical réunionnais qui a bercé notre enfance en musique.

Curieux personnage que ce Dédé !

“J’ai connu Dédé quasiment à mon entrée en sixième, en 1958, au vieux lycée Leconte-de-Lisle de la rue Jean-Chatel (actuel collège Bourbon)” Nous sommes très vite devenus des amis, amitié que j’ai également partagée avec son frère, le regretté Mico, trop tôt arraché à l’affection unanime. Curieux personnage que ce Dédé !

Ses origines expliquent en grande partie l’homme qu’il est devenu. Son père est exploitant agricole, éleveur, planteur, maraîcher, entre la Plaine-Saint-Paul et Bellemène. La maman s’occupe de la maison et de la descendance. Un milieu où les valeurs familiales, l’entraide, la solidarité et le sens de l’effort sont au frontispice de leur case. Le goût d’apprendre et de transmettre aussi. Tout en poursuivant un cursus primaire et secondaire des plus honorables en « section philo », l’ami Dédé s’intéresse très tôt à la musique ; sous toutes ses formes. Cette passion irrépressible ne le quittera plus jamais » raconte Jules, son ami d’enfance. 

Dédé passionné de musique en tout genre

Dédé, passionné par le rock’ n’ roll naissant (Shadows, Elvis, Stones, Beatles, Beach Boys… ), acquiert vite de solides connaissances dans bien d’autres domaines musicaux, classique, jazz, blues, latino, etc. La mode faisant, il s’essaie même à la guitare mais n’insistera guère, préférant aller écouter, de longues heures durant, l’AJER, les Chats Noirs, les Torpilleurs, les Loups, groupes phares des années yéyé réunionnaises. Dans le même temps, il suit les prestations des musiciens locaux, Jazz Tropical (Vinh San), Julot Arlanda, Donat, Tropina…

Pendant ma petite enfance, j’ai été bercé par beaucoup de musiques, mais j’ai eu  deux influences majeures. Étant marmaille, j’étais confié à ma nénène Paulina Langromme , une descendante d’esclaves. Elle était ma deuxième maman et le soir, pour m’endormir, elle me fredonnait, des airs de maloya, appris dans sa famille lors de « service kabaré », les cérémonies en hommage aux ancêtres… voilà pour l’influence maloya” explique Dédé Maurice. 

La famille d’André Maurice habitait et habite toujours rue Maréchal-Leclerc à cent mètres de la Société Ouvrière (une salle de réception) et à une cinquantaine de mètres à vol d’oiseau de la Terrasse de la Belle Etoile, un salon de bal célèbre où étaient régulièrement organisées des soirées dansantes animées par les orchestres en vogue. Au programme, des succès sur tous les rythmes  paso, tango, mambo, calypso, biguine et séga évidemment. Cependant, c’est l’accordéoniste Loulou Pitou premier musicien que Dédé a entendu en live avec son séga sur la Terrasse de la Belle Etoile en 1953/1954.  Il n’avait à l’époque que 6 ou 7 ans. C’est pour cela qu’il dit que Loulou est son parrain du séga. 

La musique : un truc qui me colle au cœur et au corps!  

À 16 ans, Dédé reçoit en cadeau son premier tourne-disque « Teppaz » et en même temps que les 45 tours des idoles de la vague yéyé, il écoutait les disques de Luc Donat, Loulou Pitou, les orchestres d’ André Philippe et des Frères Legros, Maxime Laope, Benoîte Boulard  et Henri Madoré. 

J’ai grandi avec eux et aussi avec les Jokarys, mon groupe préféré. Les années 1960 étaient explosives de créativité car c’est à cette période que nos groupes musicaux se sont électrifiés pour jouer sur les mêmes guitares que les Chaussettes Noires, les Shadows, les Chats Sauvages ou les Beatles. J’étais fan des Loups de Jean-Claude Gigant et Pierre Rosély, des Chats Noirs de Max Dormeuil, de L’AJER (Association des jeunes réunionnais) d’Alain Bastide, des Pois-du-Cap de Patrick Sauger, des Kids des frères Albac, des Torpilleurs de Jean-Marc Nativel, des Lynx avec les frères Payet etc. C’est ainsi que j’ai vécu le début de ma passion pour toutes les musiques,  «un truc qui m’ colle encore au cœur et au corps !».

Dédé, homme de radio 

C’est à l’écoute du poste de radio familial que naîtra son amour de la radio car il suffisait de tourner un bouton de cette boîte magique pour que la séduction des ondes exerce sur Dédé sa fascination à travers les feuilletons radiophoniques « Les maîtres du mystère » (les contes policiers de Pierre Billard et Germaine Beaumont), « Noëlle aux quatre vents » (1965), « La dame de Beyrouth », « La Tribune de l’Histoire », ( depuis 1951 avec Alain Decaux, André Castelot et Jean-François Chiappe),  les ségas folkloriques et … la voix de Jean Vincent-Dolor . 

C’est ainsi que pendant toute mon adolescence, j’ai été admiratif du talent de Jean Vincent-Dolor. Le professionnalisme de ses reportages et son sens de l’interview m’ont donné envie de lui ressembler et de vouloir faire un jour comme lui. C’était mon idole et il était plus important à mes yeux qu’Elvis Presley”. 

Très vite, la passion de transmettre fait de Dédé Maurice  l’homme de radio que l’on sait. Avant même qu’il ne passe son bac, la chaîne locale ORTF le sollicite pour animer des sessions sur les ondes. Naîtront « Mon île sur un plateau » puis le très célèbre « P’tit bal du samedi soir » que les nostalgiques évoquent toujours non sans une larme furtive.

Dédé Maurice est connu pour avoir animé, avec une bonne humeur communicative, moult émissions en direct. On peut presque dire que tout ce qui chante ou gratte est passé par lui à RFO, station à laquelle il est resté fidèle jusqu’à sa retraite.

Dédé grand défenseur de la langue créole au coeur tendre 

Scientifique dans l’âme, Dédé Maurice possède une totale maîtrise de la langue française à laquelle il voue un culte. Dans le même temps, également ardent défenseur de la langue créole, il se désole comme beaucoup de constater, hélas, que nombre de Créoles, jeunes ou moins jeunes, « i gaingn pi cause créole in merde ! »

Des valeurs authentiques que lui ont léguées ses parents, Dédé conserve intacte l’empathie et la main tendue : il ne peut supporter de voir un ami dans la mouise. 

Alors que j’étais au bord du gouffre,  il m’a mis en contact avec ti-Guy Zitte (« Le météo des îles éparses ») ou notre pote Jean-Pierre Boyer (« Du bidonville aux feux de la rampe »), désireux que quelqu’un écrive leur histoire… ce qui m’a permis de retrouver mon souffle” explique Jules Bénard,  en essuyant une petite larme. 

Dédé ne peut passer devant un SDF en faisant semblant de regarder ailleurs. C’est de famille puisque sa sœur, la charmante Suzel, n’agit pas autrement. Pour l’anecdote, la seule à avoir compris l’essence de notre amitié, est Gabrielle Séry, ancienne rédactrice du JIR Télévision.

Un jour que Dédé l’avait emmenée m’interviewer lors de la sortie d’un de mes livres, elle prouva un sens de l’observation formidable : « La complicité entre ces deux-là est telle que lorsque l’un commence une phrase, c’est l’autre qui l’achève ! » A un de ces quatre, l’artiste ! renchérit Jules.

Dédé est un homme généreux et investi dans diverses associations humanitaires. En 1986, il reçoit un trophée pour son action en faveur des musiques de l’Océan Indien à l’occasion du Festival de Château Morange à Saint-Denis et est médaillé de la Ville de Saint-Denis pour son engagement pour la culture réunionnaise. 

Son aura ?

« La gloire et la renommée sont douces surtout de loin, quand on en rêve ; dès qu’on les possède, on n’en sent plus que les épines », kisa la di sa mi koné pu ! Sépousa moin la zamé kour dérièr  la notoriété …  Gramoune la di  osi : « in tone zoli parol i ranpli pa mon marmit ». Avec les compliment du « Capitaine Dédé-Maurice » qui navigue à bord de sa jingade sur l’Etang Saint-Paul pou souke mombruns, tilapias ek zanguilles trois couleurs ! » conclut Dédé en souriant. 

Pitt contre le vengeur allemand, l’étonnant  roman policier de Patrick Cuvelier 

Patrick Cuvelier est un romancier natif du Port. C’est pendant la période de confinement de l’année dernière, qu’il signe son tout premier roman : «Pitt contre le vengeur allemand» sortie fin juin, un thriller à La Rochelle avec la Seconde guerre mondiale comme toile de fond. Ce samedi, Patrick Cuvelier dédicacera son roman à la librairie GÉRARD : « Je vis mon rêve d’enfant car j’ai toujours voulu être un artiste » explique t-il.

Jeune retraité,  Patrick Cuvelier a exercé une longue carrière de fonctionnaire et de cadre dirigeant dans une grande entreprise des télécoms en France. Aujourd’hui,  passionné de cinéma, de bonne chère et d’art, il s’est mis à l’écriture de romans policiers. 

J’ai grandi à l’époque du cinéma d’action, de la musique yé-yé et du funk. Je passais des après-midi entiers à dévorer des kilomètres de pellicules au cinéma du Casino du Port. Les films de James Bond, OSS 117 et d’espionnage n’avaient pas de secrets pour moi. Je me prenais pour ces héros qui coursaient les criminels avec comme seul objectif de sauver le monde” explique t -il en souriant. 

Pitt contre le vengeur allemand 

Le personnage principal est Peter Teach, alias Pitt. L’intrigue se déroule dans la belle ville de La Rochelle où il a séjourné en vacances. 

« J’ai créé un personnage, épris de justice et qui vole au secours des humains lorsqu’ils sont en danger. J’ai voulu qu’il soit attachant et aimant la vie. Il vous dévoilera quelques fois ses doutes, ses failles et ses interrogations », ajoute Patrick Cuvelier. 

L’auteur lance son personnage, justicier à ses heures, à la recherche d’un vengeur qui élimine des rochelais un par un. C’est aussi l’opportunité pour le lecteur de partir à la découverte de la ville, de ses monuments historiques, et d’un épisode de son histoire qui s’est déroulé pendant la seconde guerre mondiale.

 « Mes romans sont destinés aux lecteurs qui aiment l’histoire de France, et aux amoureux d’intrigues criminelles. Vous retrouverez Pitt dans de nouvelles aventures à partir de 2022 » précise t-il avec autant de suspens et d’intrigues.

Retrouvez Patrick Cuvelier et les aventures de Pitt contre le vengeur allemand pour une séance de dédicaces ce samedi, de 15h à 17h, à la librairie GÉRARD à Saint-Denis. 

D’amour et de basalte, le nouveau roman palpitant de Lisianne Bernadette Thomas.

La romancière Lisiane Bernadette Thomas est à l’affiche en ce moment avec la sortie de son huitième ouvrage « D’amour et de basalte ». Son septième roman, « Jeanne il était une femme », avait reçu le Grand Prix du Roman Insulaire de Ouessant en 2019 et s’était fait remarqué à La Réunion avec une place de finaliste du Grand Prix du Roman Métis.

Lisiane Bernadette Thomas est une auteure de romans de littérature générale et pour la jeunesse.  Professeur de français, elle se met en retraite anticipée en 2002 pour se consacrer à  l’écriture et publie son premier roman : Le Souffle des disparus qui était écrit depuis une dizaine d’années.  Une enfance dans les Hauts la plonge très tôt au cœur des réalités rurales mais aussi  des légendes et croyances de son île. Avec bienveillance et poésie, elle aborde dans ses  romans des thèmes d’actualité : multiculturalisme, spiritualité, place de la jeunesse dans la  société, transmission intergénérationnelle, environnement,…  

Elle intervient en milieu scolaire et dans des bibliothèques à La Réunion et dans  l’Océan Indien, lors de l’étude de ses romans. Elle participe régulièrement à des salons (en  2019 : La Réunion, Paris, Ouessant, Etang-sur-Arroux), à des rencontres ou des  manifestations dans lesquelles la culture et l’identité réunionnaises ont leur place.  

D’amour et de basalte, un roman palpitant 

 Dans les hauts de l’île de La Réunion, sur une  propriété à la splendeur surannée, un tunnel de laves  est le théâtre de passions et de conflits. Ronaldo  l’enfant éleveur de tangues, Angelo le squatter  taciturne, Marie l’héritière qui rêve de cultiver des  pleurotes, ont tous des raisons de le convoiter.  

Mais toucher au tunnel qui a cristallisé des  émotions fait émerger des secrets. Peu à peu, le passé  de l’Îlet aux Citronniers ressurgit, bouleversant  l’histoire des personnages, les obligeant à se départir  de leurs illusions afin d’accueillir l’imprévu.  

 Témoin de rencontres, de joies, de frustrations,  le tunnel parviendra-t-il à apporter l’harmonie à ceux  que la vie a rapprochés au sein d’une nature riche  d’enseignements?  

Pour ce huitième ouvrage, la Nature (minérale,  végétale, animale) est une voie de libération, celle par  laquelle les personnages évoluent, se réconcilient,  s’acceptent et acceptent l’autre dans l’amour inconditionnel. Le tunnel, comme un antre divin par où est passé le  dieu du feu, dissout les ombres qu’ils portent en eux.   Le tunnel symbolise la matrice originelle mais aussi  l’enfermement sur soi, le rejet des liens et de l’entraide. Il  va mettre à nu les personnages afin de les libérer de peurs  qui font obstacle à leur authenticité” explique Lisiane. 

ISBN: 2-9525457-9-0 EAN: 9782952545792
Prix de vente public: 19 € Format: 145 x 220 ; 260 pages
Editions Livres sans frontières Dépôt légal: août 2021
Imprimé en France par CPI Disponible
Diffusion: La plume et le parchemin