La Réunion : La véritable histoire de Grand-mère Kal  

Grand-mère Kal, notre épouvantail local, bien peu de gens savent sa véritable histoire. Une histoire triste à tout point de vue. L’imagination en a fait une épouvantable sorcière au cri sinistre, dont on menaçait les enfants pas sages refusant de s’endormir : « Grand-mère Kal va v’ni rôde a ou ! » Ce qui est une injustice flagrante eu égard à celle qui a vécu et péri de façon épouvantable.

De son vrai nom Kala, elle était une esclave malgache et fut employée à Mahavel, aux abords de Bois-d’Olives, sur les contreforts de la rivière Saint-Etienne. Il y a encore, en ce lieu, une vieille cheminée en pierres. Kala avait obtenu, ô miracle ! L’autorisation de son possesseur de se marier avec un autre esclave de la propriété dont l’histoire n’a pas retenu le nom. Elle eut plusieurs enfants, dont la moitié de son patron. Au bout de quelques années, les esclaves de cette propriété, las des mauvais traitements infligés, décidèrent de s’en « aller marron ».

Kala, après des années d’esclavages, de mauvais traitements, de viols à répétition, était devenue un pauvre être apeuré, timide, sans volonté. Ayant encore plus peur de la vie dans l’inconnu que de sa condition d’esclave, elle refusa de suivre son époux et ses congénères. Elle subit mille tortures de la part de son patron, un certain Dugain : On voulait lui faire dire où étaient partis les autres. Mais comment aurait-elle pu le savoir, la pauvre ?

Du côté des fuyards, son sort était déjà scellé : elle préférait son patron esclavagiste à ses frères de misère ? Elle était une traîtresse ; elle méritait la  mort. Les fuyards passèrent à l’acte quelques jours seulement après leur fuite. Ils revinrent une nuit et tuèrent la malheureuse dans son galetas.

Kala subit alors le sort réservé aux esclaves décédés : elle fut conduite au « Trou aux esclaves ». C’est un énorme promontoire dominant de quelques centaines de mètres le lit de la rivière Saint-Etienne de Mahavel à Bras-de-Pontho. Au sommet de ce promontoire existait alors un trou profond. On brûlait le cadavre de l’esclave mort et on jetait ses restes au fond du trou. Sans la moindre prière puisque, censément, les esclaves n’avaient pas d’âme !

Des centaines de pauvres gens ont donc terminé leur vie d’esclaves au fond d’un trou. Un trou qui n’existe plus aujourd’hui puisque tout le terrain environnant, qui appartenait pourtant à la commune de Saint-Pierre, a été vendu à des lotisseurs. Immeubles, maisons individuelles de luxe, promontoire rasé… Voilà le peu de cas que nous faisons d’une des pages les plus morbides et tristes mais essentielles de notre histoire.

Pourquoi et comment Kala, triste victime de l’esclavagisme, est devenue un épouvantail à enfants, voilà ce que personne ne sait.

Pour parachever la légende, on prête à cette pauvre femme une sinistre réputation de nymphomane lubrique se livrant, les soirs de pleine lune, à des orgies que la morale réprouve, du côté de la Fournaise, en compagnie de son âme damnée, Simicoundza Simicourba, autrement dit Sitarane.

Le plus bel hommage qui lui a été rendu est dans la plus belle chanson de Gilbert Pounia : « Kala ».

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Jeanne-Paule Honorine Visnelda, une « guérisseuse » qui a marqué La Réunion !

Néna in tacon domoune la marque nout zistoir La Réunion, entre autres Madame Visnelda ! Beaucoup i souvien que navé la queue devant son caz pou in remède guérison ! Jules que la connu à elle dans son zeune temps i partaze a nou un ti zistoir la arrive a li ek un dalon.

Mais qui est  Madame Visnelda ?

Jeanne-Paule Visnelda née Honorine de parents réunionnais, est originaire de Diego-Suarez. Elle apprend à connaître les plantes et leurs vertus médicinales auprès de sa grand-mère, Marie-Amédée. Son père, qui connaît aussi les secrets des plantes, lui transmet son savoir également. Curieuse, elle apprend aussi beaucoup auprès de Monsieur Bothard, botaniste à Saint-Gilles et devient comme on les appelle familièrement dans l’île : une tisaneuse.

Sa vie bascule à 18 ans

Jeanne-Paule Visnelda perd sa mère qui décède brutalement de violents maux d’estomac. Suivra son père 18 mois plus tard. Elle se retrouve seule pour subvenir aux besoins de ses cinq frères et sœurs. A la fois orpheline et chef de famille, elle réussit à poursuivre une formation de sténodactylo qui lui permet de devenir agent communal à Saint-Louis, puis à L’Etang-Salé, commune où son père avait créé une saline. D’études en examens, elle monte les échelons et devient la première femme secrétaire général de mairie à La Réunion, jusqu’à sa retraite en 1984.

La révélation de son don

C’est en 1952 que Jeanne-Paule Visnelda a la révélation du don qu’elle possède. Malade, elle entend une voix qui lui enjoint de se guérir seule, avec des plantes, puis de guérir les autres. Très vite, par le bouche à oreille, le don de Jeanne-Paule Visnelda est connu à travers toute l’île. C’est ainsi que pendant presque trente ans, elle reçoit des milliers de  malades gratuitement, les soignant par des tisanes, l’imposition des mains et des prières. Parmi ceux qui viennent la voir, beaucoup de malades imaginaires, esprits sensibles sur lesquels cette médecine parallèle fait effet.

Les malades affluent, une histoire sympathique

« C’était il y a longtemps ». « Mon confrère Alain Lemée, avec qui je bossais à Télé 7, devait recevoir une consoeur d’un grand magazine voulant effectuer un reportage sur Madame Visnelda. Il m’a demandé mon soutien vu que je connaissais cette dame de longue date. Un matin donc, nous voilà partis pour L’Etang-Salé. Il y avait une foule de « patients » devant le dancing de Madame Visnelda. Laquelle n’a été que trop heureuse « d’agir » devant la journaliste venue de France exprès pour elle. Car la guérisseuse a toujours soigné son image », raconte Jules.

Pile-poil, une famille désespérée venait soumettre une des leurs aux bons soins de la Visnelda, une pauvre fille « envoûtée » totalement absente, baragouinant des phrases incompréhensibles et secouée par intermittences de rires fous.

Réaction immédiate de Visnelda :

« Ah !!! Elle est possédée par l’âme de Sitarane ».

La pauvre « possédée » se dandinait d’un pied sur l’autre, soulevant parfois les plis de sa pauvre robe, exhibant ses parties en ricanant. Et surtout, continuant de « parler » en patagon.

« Voyez ! Regardez ! S’est écriée une Visnelda triomphante. Elle danse le salégy (ndlr : danse malgache semblable à notre séga). Elle parle en malgache… Sitarane la possède… Ah ! Ce Joseph Sitarane, il va falloir l’en débarrasser… ».

« J’étais déjà convaincu d’avoir affaire à un imposteur mais là, j’en fus définitivement persuadé et pour plusieurs raisons » renchérit Jules :

1. Sitarane ne s’est jamais prénommé « Joseph ». Son vrai nom était Simicoundza Simicourba.

2. Sitarane n’était pas plus malgache que vous et moi : il venait du Mozambique en qualité d’engagé volontaire.

3. Sitarane n’a jamais été le sorcier que dépeignent les légendes. Le seul vrai sorcier de la bande était Pierre-Elie Calendrin, auto-surnommé « Saint-Ange ».

(Bref, c’est mon opinion mais en regardant autour de moi, je voyais l’émerveillement dans la salle).

A grands coups d’eau salée dans les yeux et d’impositions des mains, Madame Visnelda a réussi à calmer cette pauvre fille.

« Elle avait sans conteste une très forte personnalité psychique et savait mettre ses « patients » en état de confiance. Elle avait une voix très douce en s’adressant aux malheureux mis en sa présence. Certains appelleront ça du « transfert » mais je réfute la psychanalyse », explique Jules.

« Je pense que Visnelda était d’une forte sensibilité, ce qui lui permettait de « sentir » l’autre. Et comme elle aimait les gens, elle avait trouvé ce cinéma pour leur venir en aide, tout en tenant compte du surnaturel auquel le Réunionnais est naturellement sensible ».

Epuisée par le travail, minée par le diabète, Jeanne-Paule Visnelda s’éteint au centre hospitalier de Saint-Pierre le 15 août 1991, jour de la grande fête catholique de l’Assomption qui commémore la montée au ciel de la mère du Christ, la Vierge Marie. À sa mort, plusieurs milliers de personnes l’accompagnent au cimetière d’Étang-Salé.

A la base, chacun ses croyances, ses pensées, ses pratiques, ses superstitions, c’est cela qui fait le charme de La Réunion et de son naturel sensible.

Makay, le maloya dans les gènes

Makay est un jeune artiste de maloya qui a déjà plus de 10 ans d’expérience avec le groupe Lindigo. L’année dernière, il fait de son rêve une réalité en chantant en solo, se faisant remarquer sur plusieurs scènes musicales de l’île. Avec « Chapo Nwar », son premier clip vidéo, il continue à faire référence à son identité, sa kiltir et à ses traditions. Il sera en tournée prochainement à Lyon et en est très fier.

A 29 ans, Makay de son vrai prénom Mickaël, est un ti gars lakour originaire de la cité Paniandy à Bras-Panon. Touché depuis son jeune âge par la musique traditionnelle, il crée à 14 ans le groupe « Zeunès Lindigo » avec des jeunes de son quartier. A 18 ans, il rejoint le groupe Lindigo en tant que musicien « pikerman » et choriste. Il participe à l’enregistrement de plusieurs albums « Mi lé Sèk Mi lé » en 2014, « Komsa Gayar » en 2017 et « Kosa Néna » en 2019 et part en tournée au Japon, aux Etats-Unis, au  Malaisie, au Brésil etc…

Makay revient riche d’expérience et surtout de motivation. Au début de l’année, il décide donc de se lancer en tant que leader, avec son groupe de maloya composé de six musiciens et d’une choriste.  Il a déjà enregistré deux chansons « Gayar » et  » Chapo Nwar », ce dernier étant une collaboration avec DJ Gos. 

« Dan Bras-Panon, néna in potentiel de musiciens. Mwin la voulu à nouveau donne lo meilleur de nous  et sirtout représente nout ville car nou néna aussi le maloya y coule dann nout veine. Nou la besoin mette en lèr nout musique, nout kiltir, nout tradition. Zamé na larg ali, maloya, léritaz nout zansèt, na tyinbo séré » explique Makay.

Makay et son groupe sera en métropole du 6 au 17 juillet pour des scènes essentiellement aux alentours de Lyon.  

Le Grand Boucan 2022 : L’événement coloré de l’Ouest !

Après deux ans d’absence, le Grand Boucan est de retour dans les rues de Saint-Gilles avec son éphémère roi Dodo. Un rassemblement symbolique très attendu par des milliers de Réunionnais.

Le Grand Boucan, le carnaval de La Réunion

Le Grand Boucan c’est un carnaval géant ! Créé en 1997. Il  réunit chaque année
des centaines d’artistes amateurs, professionnels, des habitants, des enfants, des associations, accompagnées de chars fabriqués pour l’occasion pour un grand défilé. Toute la rue principale de Saint-Gilles-les-Bains est prise d’assaut et les visiteurs jouent également le jeu en venant déguisés souvent dans le thème du Festival !

Cette année, c’est dans  la joie et  la bonne humeur que ces rues s’animent. Au son des tambours, des tams tams et autres percus, les gens sont heureux et font la fête en toute convivialité. Un évènement coloré qui réunit chaque année des milliers de personnes, venant des quatre coins de l’île.

Le Roi Dodo admiré, applaudi mais brûlé !

Après avoir défilé entouré de sa cour, sa majesté le Roi Dodo, à la nuit tombée, se rend sur la plage des Brisants. Des cracheurs de feu, la foule des grands soirs, s’amassent autour de lui, avant qu’il ne brûle dans un magnifique feu de joie. Pas de tristesse cependant car il reviendra l’an prochain…

Sainte-Suzanne : Bénédiction du Jako malbar pour les festivités du nouvel An Tamoul 5123

En ce dimanche 8 mai, le « Jako malbar » était de sortie au Bocage à Sainte-Suzanne pour les festivités du jour de l’an Tamoul 5123. Cet homme-singe peint de rouge (ou de vert) est un  dansèr contorsionniste qui ramasse des tites pièces et des ti billets avec sa bouche…mais le Jako est bien plus que cela.

Cela fait des années, que le Jako parcoure les rues de l’île de La Réunion pour chasser les mauvais esprits et apporter de la chance aux gens pendant les festivités du jour de l’An Tamoul. S’il peut paraitre grotesque pour certains, il n’est pas méchant.

Qui est le Dieu Hanuman ?

Hanuman est une des divinités hindoues les plus populaires ; il est le dieu-singe, patron des lutteurs et des acrobates, des arts martiaux mais aussi dieu de la sagesse et de la méditation. Il est souvent représenté avec une massue. Il représente le contrôle intérieur, la foi et la dévotion complète à une cause

C’est quoi un Jako ?

Après avoir respecté une période de carême et de prières, Le Jako prend l’apparence du Dieu Hanuman et apporte sa bénédiction en dansant au rythme des tambours. Il semble en communion avec le dieu, comme pénétré par l’esprit d’Hanuman. Le Jako esquisse quelques pas de danse, procédant à des gestes et des parades précises. Sur son passage, des fidèles déposent de l’argent dans une feuille de bétel. Il le ramasse, en faisant des acrobaties et en se contorsionnant, uniquement avec sa bouche.

Il arrive que  le Jako soit invité à bénir une maison et la famille afin qu’ils soient protégés par Hanuman. Il appose sa main sur le mur de celle-ci, constituant ainsi une « garantie », une protection pour la famille. Il termine  son exhibition en remerciant les divinités Alvan et Nargoulam, en procédant à des rituels et en leur effectuant des offrandes.

Certains profitent de l’occasion de prendre une photo à ses côtés pour que la chance soit avec eux toute l’année.

André Maurice :  “La musique est un truc qui me colle au cœur et au corps!” 

Depuis son départ de Réunion 1ère en 2016, l’animateur de radio André Maurice dit Dédé a choisi d’être discret et silencieux.  Lorsqu’il a refermé  derrière lui les portes de l’audiovisuel à double tour, il a jeté la clef par-dessus son épaule sans regarder où elle était tombée et depuis Dédé a ouvert un nouveau chapitre de sa vie culturelle consacrée à l’écriture. Hier micro, jordu stylo ! Témoignage de celui qui a été la “voix” des ondes, grand défenseur du patrimoine musical réunionnais qui a bercé notre enfance en musique.

Curieux personnage que ce Dédé !

“J’ai connu Dédé quasiment à mon entrée en sixième, en 1958, au vieux lycée Leconte-de-Lisle de la rue Jean-Chatel (actuel collège Bourbon)” Nous sommes très vite devenus des amis, amitié que j’ai également partagée avec son frère, le regretté Mico, trop tôt arraché à l’affection unanime. Curieux personnage que ce Dédé !

Ses origines expliquent en grande partie l’homme qu’il est devenu. Son père est exploitant agricole, éleveur, planteur, maraîcher, entre la Plaine-Saint-Paul et Bellemène. La maman s’occupe de la maison et de la descendance. Un milieu où les valeurs familiales, l’entraide, la solidarité et le sens de l’effort sont au frontispice de leur case. Le goût d’apprendre et de transmettre aussi. Tout en poursuivant un cursus primaire et secondaire des plus honorables en « section philo », l’ami Dédé s’intéresse très tôt à la musique ; sous toutes ses formes. Cette passion irrépressible ne le quittera plus jamais » raconte Jules, son ami d’enfance. 

Dédé passionné de musique en tout genre

Dédé, passionné par le rock’ n’ roll naissant (Shadows, Elvis, Stones, Beatles, Beach Boys… ), acquiert vite de solides connaissances dans bien d’autres domaines musicaux, classique, jazz, blues, latino, etc. La mode faisant, il s’essaie même à la guitare mais n’insistera guère, préférant aller écouter, de longues heures durant, l’AJER, les Chats Noirs, les Torpilleurs, les Loups, groupes phares des années yéyé réunionnaises. Dans le même temps, il suit les prestations des musiciens locaux, Jazz Tropical (Vinh San), Julot Arlanda, Donat, Tropina…

Pendant ma petite enfance, j’ai été bercé par beaucoup de musiques, mais j’ai eu  deux influences majeures. Étant marmaille, j’étais confié à ma nénène Paulina Langromme , une descendante d’esclaves. Elle était ma deuxième maman et le soir, pour m’endormir, elle me fredonnait, des airs de maloya, appris dans sa famille lors de « service kabaré », les cérémonies en hommage aux ancêtres… voilà pour l’influence maloya” explique Dédé Maurice. 

La famille d’André Maurice habitait et habite toujours rue Maréchal-Leclerc à cent mètres de la Société Ouvrière (une salle de réception) et à une cinquantaine de mètres à vol d’oiseau de la Terrasse de la Belle Etoile, un salon de bal célèbre où étaient régulièrement organisées des soirées dansantes animées par les orchestres en vogue. Au programme, des succès sur tous les rythmes  paso, tango, mambo, calypso, biguine et séga évidemment. Cependant, c’est l’accordéoniste Loulou Pitou premier musicien que Dédé a entendu en live avec son séga sur la Terrasse de la Belle Etoile en 1953/1954.  Il n’avait à l’époque que 6 ou 7 ans. C’est pour cela qu’il dit que Loulou est son parrain du séga. 

La musique : un truc qui me colle au cœur et au corps!  

À 16 ans, Dédé reçoit en cadeau son premier tourne-disque « Teppaz » et en même temps que les 45 tours des idoles de la vague yéyé, il écoutait les disques de Luc Donat, Loulou Pitou, les orchestres d’ André Philippe et des Frères Legros, Maxime Laope, Benoîte Boulard  et Henri Madoré. 

J’ai grandi avec eux et aussi avec les Jokarys, mon groupe préféré. Les années 1960 étaient explosives de créativité car c’est à cette période que nos groupes musicaux se sont électrifiés pour jouer sur les mêmes guitares que les Chaussettes Noires, les Shadows, les Chats Sauvages ou les Beatles. J’étais fan des Loups de Jean-Claude Gigant et Pierre Rosély, des Chats Noirs de Max Dormeuil, de L’AJER (Association des jeunes réunionnais) d’Alain Bastide, des Pois-du-Cap de Patrick Sauger, des Kids des frères Albac, des Torpilleurs de Jean-Marc Nativel, des Lynx avec les frères Payet etc. C’est ainsi que j’ai vécu le début de ma passion pour toutes les musiques,  «un truc qui m’ colle encore au cœur et au corps !».

Dédé, homme de radio 

C’est à l’écoute du poste de radio familial que naîtra son amour de la radio car il suffisait de tourner un bouton de cette boîte magique pour que la séduction des ondes exerce sur Dédé sa fascination à travers les feuilletons radiophoniques « Les maîtres du mystère » (les contes policiers de Pierre Billard et Germaine Beaumont), « Noëlle aux quatre vents » (1965), « La dame de Beyrouth », « La Tribune de l’Histoire », ( depuis 1951 avec Alain Decaux, André Castelot et Jean-François Chiappe),  les ségas folkloriques et … la voix de Jean Vincent-Dolor . 

C’est ainsi que pendant toute mon adolescence, j’ai été admiratif du talent de Jean Vincent-Dolor. Le professionnalisme de ses reportages et son sens de l’interview m’ont donné envie de lui ressembler et de vouloir faire un jour comme lui. C’était mon idole et il était plus important à mes yeux qu’Elvis Presley”. 

Très vite, la passion de transmettre fait de Dédé Maurice  l’homme de radio que l’on sait. Avant même qu’il ne passe son bac, la chaîne locale ORTF le sollicite pour animer des sessions sur les ondes. Naîtront « Mon île sur un plateau » puis le très célèbre « P’tit bal du samedi soir » que les nostalgiques évoquent toujours non sans une larme furtive.

Dédé Maurice est connu pour avoir animé, avec une bonne humeur communicative, moult émissions en direct. On peut presque dire que tout ce qui chante ou gratte est passé par lui à RFO, station à laquelle il est resté fidèle jusqu’à sa retraite.

Dédé grand défenseur de la langue créole au coeur tendre 

Scientifique dans l’âme, Dédé Maurice possède une totale maîtrise de la langue française à laquelle il voue un culte. Dans le même temps, également ardent défenseur de la langue créole, il se désole comme beaucoup de constater, hélas, que nombre de Créoles, jeunes ou moins jeunes, « i gaingn pi cause créole in merde ! »

Des valeurs authentiques que lui ont léguées ses parents, Dédé conserve intacte l’empathie et la main tendue : il ne peut supporter de voir un ami dans la mouise. 

Alors que j’étais au bord du gouffre,  il m’a mis en contact avec ti-Guy Zitte (« Le météo des îles éparses ») ou notre pote Jean-Pierre Boyer (« Du bidonville aux feux de la rampe »), désireux que quelqu’un écrive leur histoire… ce qui m’a permis de retrouver mon souffle” explique Jules Bénard,  en essuyant une petite larme. 

Dédé ne peut passer devant un SDF en faisant semblant de regarder ailleurs. C’est de famille puisque sa sœur, la charmante Suzel, n’agit pas autrement. Pour l’anecdote, la seule à avoir compris l’essence de notre amitié, est Gabrielle Séry, ancienne rédactrice du JIR Télévision.

Un jour que Dédé l’avait emmenée m’interviewer lors de la sortie d’un de mes livres, elle prouva un sens de l’observation formidable : « La complicité entre ces deux-là est telle que lorsque l’un commence une phrase, c’est l’autre qui l’achève ! » A un de ces quatre, l’artiste ! renchérit Jules.

Dédé est un homme généreux et investi dans diverses associations humanitaires. En 1986, il reçoit un trophée pour son action en faveur des musiques de l’Océan Indien à l’occasion du Festival de Château Morange à Saint-Denis et est médaillé de la Ville de Saint-Denis pour son engagement pour la culture réunionnaise. 

Son aura ?

« La gloire et la renommée sont douces surtout de loin, quand on en rêve ; dès qu’on les possède, on n’en sent plus que les épines », kisa la di sa mi koné pu ! Sépousa moin la zamé kour dérièr  la notoriété …  Gramoune la di  osi : « in tone zoli parol i ranpli pa mon marmit ». Avec les compliment du « Capitaine Dédé-Maurice » qui navigue à bord de sa jingade sur l’Etang Saint-Paul pou souke mombruns, tilapias ek zanguilles trois couleurs ! » conclut Dédé en souriant. 

La roche à laver, le lave-linge à l’ancienne.

Seriez-vous prêt à renoncer à votre machine à laver et à vous esquinter les mains en faisant la lessive sur une roche? 

Lontan la vie était plus simple disait-on. Femmes et enfants se retrouvaient près de la rivière pour passer un moment. Les femmes lavaient le linge sur la roche et papotaient. Les enfants s’amusaient dans l’eau et certains avaient toujours quelque chose à laver (les habits de poupée, les pelles à sable, …).  Laver son linge à l’ancienne, une prouesse!

Certains avaient de la chance d’en avoir une nichée au fond de la cour. Il s’agissait d’un bâti en pierres maintenues par un mortier de chaux, dont la surface était faite d’une large pierre plate d’un mètre sur soixante centimètres, incurvée afin de permettre à l’eau de lavage de s’écouler.

La lavandière se tenait derrière l’arête la plus élevée de cette pierre et que “j’y” vais gaillardement à coups de brosse coton-maïs, de battoir… Ce qui mettait souvent à mal les boutons.

La difficulté était de trouver une pierre plate idoine dans les parages ; car si l’île ne manque pas de galets de tous usages, il est très difficile de dénicher une pierre plate assez large pour remplir cet office.

Voilà une anecdote qui touchait à l’histoire de l’esclavage. Cela se passait du côté de la Chaloupe Saint-Leu.

Les propriétaires peu scrupuleux n’hésitaient pas alors à utiliser du bois, notamment du filao ou, comble de la honte, du tamarin des hauts. Le tamarin est un bois très dur, imputrescible et cela fit parfaitement l’affaire. Cette essence est si dense que si vous jetez un filao à la flotte, il coule à pic ! Ces roches-à-laver hétérophiles devenaient donc très logiquement des « roches-en-bois ».

Avec un sens morbide de l’ironie et aussi un profond mépris envers leurs esclaves, ces anciens esclavagistes donnèrent donc à leurs affranchis des noms issus de leur imagination perverse.

C’est ainsi que des affranchis furent appelés « Rochambois » ou encore « Rocambot ».

Ericka Testan, jeune écrivaine du moringue à 13 ans.

Ericka Testan, habitante de Sainte-Suzanne, a publié sa première bande dessinée “Moring Kréol” à 13 ans. Une belle histoire de danse acrobatique pratiquée aussi bien par les garçons que par les filles. Ericka a suivi les traces de son père David danseur de moringue. Pour elle, cette pratique est devenue plus qu’un sport, c’est une passion. 

Ericka n’a seulement que 13 ans, quand l’idée de mettre en images la danse qu’elle pratique avec son père lui germe dans la tête. Une bande dessinée sur le maloya est sortie l’année où l’idée lui est venue.  C’est à ce moment qu’elle a le déclic de faire dans le même style mais sur le moringue en rendant hommage à son papa David Testan, lui-même grand moringueur. 

Mais c’est quoi le Moringue? Le moringue est un sport de combat pratiqué dans l’Océan Indien, originaire de Madagascar sous le nom de moraingy. Il se pratique debout à main nue, incluant les coups de pieds, de genoux et parfois les coups de tête. Les techniques de corps à corps sont exclues. Cette danse vibre au son des djembés et du doum-doum. Sa cousine éloignée du Brésil se nomme la capoeira. 

Ericka Testan a des années de pratique, championne de La Réunion de 2012 à 2015, championne au “Challenge KOK 59” à Lille en 2012. Outre ses titres, elle a participé à de nombreux défilés et spectacles, Fête de la liberté en autre, concerts du groupe Lindigo, de Kiltir. Elle a également participé à l’Opéra “Carmen, les voix du monde” en 2007, à des clips vidéos, à des échanges culturels à l’île Maurice et à Madagascar.

Cet ouvrage s’inspire de son envie de faire connaître le moringue et de partager sa passion sous forme de bande dessinée afin de faciliter l’apprentissage en touchant un public de tout âge. 

J’ai immédiatement pris un crayon et un cahier et je me suis lancée. En plus du moring, j’adore lire et écrire ! C’était donc une très belle expérience pour moi. Ensuite, mon texte a été traduit en créole réunionnais par Daniel Honoré. Ce fut d’ailleurs un immense privilège. L’illustration a été faite par Etienne Michelin, qui a repris nos photos pour faire les dessins. Dans le livre on retrouve plusieurs personnages, il y a des membres de notre association Odas, et moi-même. Le personnage principal n’a pas de nom, il est représenté simplement comme un ami qui souhaite en savoir plus sur le moringue. Cela permet alors au lecteur de se mettre dans la peau de mon « Dalon » et donc une affinité se crée, faisant croire que je m’adresse au lecteur directement”.

La BD d’Ericka n’est pas en vente, elle est  purement pédagogique. On la retrouve dans les écoles lors des interventions et à chaque démonstration des membres de l’association Odas. 

En ce moment, Ericka travaille sur son deuxième ouvrage, un voyage de découverte des cousines du moringue dans le monde entier. Il sera bientôt disponible et c’est elle qui sera chargée également des illustrations. Et oui, Ericka a plus d’une corde à son arc.

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur le moringue, contactez le centre Zélindor de Boxe française  et de Moring de Sainte-Suzanne ou découvrez leur page Facebook

Le Chabouk, l’instrument redoutable des charretiers

Cet instrument monstrueux, capable d’effectuer de redoutables blessures, fabriqué avec la pip’ bèf et un manche en bois de goyave (le plus dur), est plus signe de métier, de pouvoir, qu’instrument servant véritablement à frapper.

Un charretier digne de ce nom dirige son attelage avec des sifflements, des claquements de la langue, des onomatopées ; « diak wo hue… » : en avant ; « glllll ! » : on recule, etc. Le chabouk se fait retentir au-dessus de l’échine de la bête sans la toucher, juste histoire de rappeler qui est le patron.

Histoire vécue…

Je devais avoir huit ans et j’étais avec mon pépé, le grand Justinien Vitry, sur le mur bordant la maison familiale de Saint-Joseph. Pépé me faisait retenir par coeur, à coups de répétitions, quelque fable de ce bon vieux La Fontaine. Le chemin en contrebas du mur était à peine macadamisé, ce qui fit que nous entendîmes venir de loin cet attelage malheureux. 

La caisse était chargée à ras-bord et les grandes roues en bois cerclées de fer grinçaient sinistrement sur les galets. Nous entendîmes surtout hurler le charretier et retentir, sur le cuir de la pauvre bête, de redoutables coups de chabouk. Car ce fumier tapait réellement sur le boeuf.

Pépé stoppa net et mit La Fontaine de côté. Ces moustaches blanches qui frisaient laissaient présager l’orage.

L’attelage parvint à notre hauteur et là, le charretier commit la faute de trop : s’emparant du bois de son chabouk, il l’enfonça dans les narines du boeuf qui se mit à hurler sinistrement.

La suite alla  très vite… Pépé sauta à bas du mur, saisit le charretier par l’épaule, lui arracha son chabouk des mains et, avec une rage à peine contenue, administra à l’autre salaud une série de coups de fouet qui comptent dans la vie d’un homme.

Le charretier tournait sur lui comme une toupie désaxée en criant : « Aïe… Ouaille-aille-aille… Arrête Monsieur Vitry… Mi d’mande pardon, monsieur Vitry… Ouaille-aille-aille… Mi fera pu… »

Pépé ayant endigué sa colère, jeta le chabouk dans la caisse en disant : « C’est à ton bœuf que tu devrais demander pardon ! »

Le charretier n’en finissait plus de renifler en se massant les cotes et les jambes et, sur un simplement claquement des doigts, fit redémarrer son bœuf. Chaque jour à la saison de la coupe cannes, nous vîmes passer ce même attelage mais plus jamais le fouet n’endommagea le cuir du bœuf. On ne discutait pas avec mon Pépé.

Le Jamalac : le fruit oublié des Réunionnais

Le jamalac fait partie des fruits les plus insolites que l’on puisse goûter dans l’océan Indien. D’ordinaire rouge vif, ce fruit originaire d’Indonésie a pratiquement disparu des jardins créoles. Ces fruits sont devenus rares, des fruits « lontan ».

Cet arbre, originaire d’Inde du Sud, a été acclimaté par les Immigrés venus du Tamil Nadu. Chez nous, il « pousserait » à peu près partout, sauf dans les savanes sèches de l’Ouest, mais se complaît évidemment, comme le Cacao, le Mangoustan et le Jamboss, entre Sainte-Suzanne et Sainte-Anne, là où il trouve les meilleures conditions hygrométriques et la chaleur favorables à son accroissement.

Il fructifie souvent après plusieurs dizaines d’années. On en trouve deux variétés : le Jamalac blanc, imbuvable car goût de térébenthine très violent et le rouge, très beau, très coloré et vernissé, à la texture fine et à la suavité prononcée.

Il y en avait un très beau au croisement des rues Saint-Jacques et Amédée-Bédier, en plein sur le trottoir. Mais les jeunes de maintenant ont perdu l’habitude et le goût des douceurs lontan. Hélas, si bien qu’à pleine maturité, les fruits dessinaient un très beau tapis rouge sur le trottoir, régal des fourmis, des martins et des chenilles-galabert.

La municipalité a fini par le sacrifier sur l’autel de la connerie ; comme ceux formant une belle allée entre La Marine de Sainte-Suzanne et l’usine de Bois-Rouge, dans l’ancien chemin d’cannes. Dommage!

Le pélérinage des neuf crèches, une tradition réunionnaise.

Il y a un pèlerinage formidable qui plaît énormément aux Réunionnais : Le pèlerinage des neuf crèches de Noël. Ce pèlerinage est comme une neuvaine car il consiste à visiter neuf crèches de Noël dans neuf églises différentes en une seule journée. Ce pèlerinage charmant et sûrement inspiré par Dieu n’existe pour l’instant qu’à l’île de La Réunion. 

Le déroulement de la prière

Dans cette démarche de pèlerinage, les réunionnais prient et obtiennent beaucoup d’exaucements de demandes de grâces.  A chaque étape, ils sont invités à méditer ensemble les textes de l’Evangile sur la naissance de Jésus, à demander à l’enfant de la crèche une grâce particulière. Chacun peut entreprendre ce pèlerinage individuellement ou en famille et prier à sa manière. En général le déroulement se passe ainsi :   

On doit prier une dizaine de son chapelet devant chaque berceau de l’Enfant-Jésus et Lui DÉPOSER UNE ROSE BLANCHE À PEINE ÉCLOSE EN CADEAU, avec son souhait écrit sur un petit papier bien plié. On demande ainsi une grâce devant chaque Crèche, soit 9 souhaits qu’on pourra voir se réaliser dans l’année. Les exaucements du « Miraculeux Pèlerinage des 9 Crèches » ne s’obtiennent qu’avec la récitation de prières devant la Crèche, et l’offrande de la petite rose blanche (pas de roses rouges, ni jaunes, ni de couleur rose).

Pourquoi une rose blanche à peine éclose ?

À Dieu on offre que le meilleur, et la rose est considérée comme la reine des fleurs, aussi au Roi des rois il est juste d’offrir la reine des fleurs. La couleur de cette rose doit être le blanc parce que c’est la couleur de la PURETÉ, or on n’offre à Dieu que ce qui est pur. Enfin la rose blanche doit être à peine éclose comme une rose nouvelle-née offerte au Nouveau-Né de la Sainte Crèche.

Avant de partir de chez vous, pensez à couper les tiges de vos roses blanches afin qu’elles ne mesurent plus que 2 ou 3 cm, sinon ce ne sera pas facile de laisser la fleur devant le petit berceau.

Kerveli, un groupe qui a le maloya dans les cordes !

Le groupe Kervéli poursuit sa lancée amorcée avec la sortie de son premier album « Maloya à Cordes » et s’apprête à conquérir le coeur des Réunionnais avec son mélange de maloya et d’instruments à cordes frottées. L’album comporte 10 titres aux sonorités diverses :  des rythmiques maloya ou encore valsées, des sonorités classiques mais aussi celtiques, avec des paroles en créole et en français. L’album possède également de nombreux morceaux rythmés mais aussi des chansons d’amour. C’est ce dont a besoin La Réunion surtout en cette période de fin d’année qui s’annonce incertaine. Confidences de Loïc Gigan le leader du Groupe Kervéli sur Passions Réunion. 

Quel est le  morceau qui ouvre l’album ?

Le morceau qui ouvre l’album s’intitule « Ferm lo zié ». Nous avons choisi cette chanson afin d’inciter les gens à rêver, voyager, laisser leur imagination prendre le dessus. Et, selon nous, le meilleur moyen c’est de fermer les yeux.

Comment fonctionne le groupe lors des sessions de compositions, qui donne les idées principales, qui fait office de médiateur ?

Il est important pour nous, membres du groupe, que chacun puisse apporter son univers, son avis, ses idées, tant dans la composition des chansons que dans leurs arrangements.

Généralement, il n’est pas nécessaire d’avoir un médiateur, chacun est à l’écoute de l’autre pour au final, être satisfait de notre production. Trois musiciens sur cinq ont participé à la composition des morceaux de l’album. Quelque fois, nous prenons appui sur des amis « fonkézer » afin d’enrichir nos textes, comme Emmanuelle Guezello. Pour l’arrangement live et studio, chacun apporte son avis et son expérience.

L’album complet doit-être une grande fierté pour toi, mais dans quel morceau t’identifies-tu le plus et pourquoi ?

En effet, je suis fier de partager cette aventure avec mes amis musiciens et également, de pouvoir présenter cet album aujourd’hui. S’il fallait choisir un morceau auquel m’identifier, personnellement, ce serait « Trasé ». Dans cette chanson, les percussions, les chœurs et l’apport des cordes représentent cette « double personnalité » que j’ai : d’une part, l’amour pour le maloya et d’autre part, celui pour les instruments à cordes frottées. Aussi, les paroles parlent du fait de vivre sa vie sans regarder ce qui se passe autour, de continuer de suivre sa propre route et c’est une mentalité que je tente d’appliquer dans ma vie au quotidien.

Y a-t-il un ver ou une phrase d’une chanson qui te tiennent particulièrement à cœur ? Si oui, pourquoi ?

« Rend a mwin mon kozé ». Je trouve que c’est un message fort pour La Réunion d’aujourd’hui. Il peut être interprété de plusieurs manières mais, à mon sens, il est important de valoriser notre culture, notre langue si riche et si belle. Rend mon kozé peut aussi être un appel au secours pour toutes ces personnes, malgré elles, qui se retrouvent de l’autre côté de la mer et qui souhaitent revenir ici, à La Réunion.

Quelles sont vos principales influences lorsque vous composez vos morceaux ?

Nous avons tous des influences très différentes allant du classique au blues, en passant par le celtique ou encore la pop et sans oublier le maloya. Je pense que c’est ce qui fait la richesse de cet album car plusieurs styles sont mélangés.

Est-ce que d’autres sujets hors musique vous inspirent dans vos chansons ?

Cela dépend du message qu’on souhaite passer et de l’inspiration liée à la musique mais pour cet album, nous avons été inspiré par des faits contemporains (les Réunionnais obligés de partir de leur île pour travailler ou étudier), l’amour ou encore le vivre ensemble.

Crédit@photos : Laurent VIENNE

Vous pouvez trouver l’album de Kerveli en téléchargement sur les plateformes de téléchargement iTunes/ Deezer/spotify/Amazon music. Sinon, il faudra passer par leur Facebook.